BOURDON Bernard, Charles [pseudonyme dans la résistance : Bernard]

Par Patrick Bec

Né le 28 décembre 1923 à Gruchet-le-Valasse (Seine-Maritime), tué le 20 juin 1944 à Bressoles, commune de Chaudes-Aigues (Cantal) ; électricien ; résistant au sein des Forces françaises de l’Intérieur (FFI), corps franc des Truands.

Bernard, Charles Bourdon était le fils de Léon, Célestin Bourdon, charpentier puis jardinier, originaire de Saint-Riquier-les-Plains (Seine-Maritime) marié en 1912 avec Charlotte, Thérèse, Joséphine Bourdon, tisserande de Saint-Riquier-les-Plains. Il avait une sœur née en 1913 à Vattelot-sur-Mer (Seine-Maritime) et un frère né en 1914 à Gruchet-le-Valasse, tous les deux mariés dans ce village.
Bernard, Charles Bourdon était célibataire, domicilié à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). Il était électricien quand il s’est engagé dans la Résistance dans le Corps Franc des Truands.
Au lendemain de la dispersion du Mont-Mouchet (10 et 11 juin 1944), les troupes allemandes savaient que des maquisards s’étaient enfuis vers le sud et l’est. Dès le 16 juin le nouveau rassemblement est localisé ; Eugène Martres lit dans le journal de von Brodowski : "vastes concentrations de terroristes vers Chaudes-Aigues".
Le 20 juin 1944, peu après midi, les Allemands sont entés dans Chaudes-Aigues. Laissant des groupes de surveillance dans la ville le commandancrut Vonalt du 1er bataillon, lança ses éléments disponibles vers Saint-Martial, tandis que les avions survolaient le plateau, mitraillaient et lâchaient des bombes. « Lorsque l’ennemi eut parcouru la longue montée qui, à partir de Chaudes-Aigues, permet d’accéder sur le plateau à plus de 900 mètres d’altitude, il se heurta autour du hameau de Bressoles, à l’embranchement des routes de Saint-Martial et de Fridefont, à un groupe de maquisards (des "Truands" et quelques éléments de la 21e cie). Les responsables de Saint-Martial avaient connaissance de l’approche de l’ennemi par l’ouest. Ils dirigèrent donc quelques troupes vers Bressoles pour s’opposer à la colonne allemande qui, ici, arrivait à 2 ou 3 km du PC. Dans l’après-midi du 20 juin les Truands se battirent avec acharnement, comme ils l’avaient déjà fait aux 4 Routes de Pinols dix jours auparavant. Ils démontraient que s’ils prenaient parfois des libertés avec la discipline, ils devenaient au feu des combattants valeureux. Quand on releva les morts après le combat, on retrouva 5 cadavres de Truands au bois de Bressoles, un à l’embranchement du chemin de Besse, un autre encore un peu plus loin, ce dernier, après s’être défendu jusqu’au bout, s’était donné la mort en faisant exploser une grenade ». (Martres).
Bernard, Charles Bourdon a été tué au combat à Bressoles, le 20 juin 1944. Il avait 21 ans Son acte de décès a été établi par un jugement du tribunal de Saint-Flour du 28 mai 1945 transcrit le 12 janvier 1947 à Chaudes-Aigues.

La mention "Mort pour la France" est portée sur l’acte de décès.
Son nom est gravé sur la plaque apposée dans le cimetière de Gruchet-le-Valasse (carré de corps restitués aux familles) et sur le monument de la Résistance à Anterrieux (Cantal). Il a été inhumé à Gruchet-le-Valasse e 26 juin 1949.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article212203, notice BOURDON Bernard, Charles [pseudonyme dans la résistance : Bernard] par Patrick Bec, version mise en ligne le 20 février 2019, dernière modification le 16 avril 2021.

Par Patrick Bec

SOURCES : SHD Vincennes, dossier de résistant de Bernard, Charles Bourdon : GR 16 P 81529 (non consulté) .— AVCC, dossier Bernard Bourdon : AC 21 P 30657 (non consulté) .— Eugène Martres, Le Cantal de 1939 à 1945 - Les troupes allemandes à travers le Massif Central, Cournon, De Borée 1993 .— Jean Favier, Mémorial du réduit de la Truyère, Aurillac, Union des ACVG - CVR du Cantal, Musée de la Résistance d’Anterrieux, 2008. — La 7ème Compagnie : du Mont-Mouchet... à la Truyère, Musée de la Résistance d’Anterrieux, 3éme édition modifiée, 2004. — "Les Allemands dans la région de Saint-Flour (Mai - août 1944)", Témoignages des Instituteurs et des Institutrices collectés par M. Louis Bac, édition établie par Jean Favier avec l’aide des Archives Municipales de Saint-Flour (M. Gilles Albaret, directeur et Mme Lydia Lucchi), éditions de l’Association du Musée de la Résistance d’Anterrieux, janvier 2017 .— Mgr de La Vaissière, Les journées tragiques dans le diocèse de Saint-Flour, Imprimerie Clavel, Saint-Flour 1944 .— État civil (AD 15 et Gruchet-le-Valasse) .— MémorialGenWeb.

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