CHAUSSARD Louis, Charles

Par Danièle Portaz, Claudette et Wally Rosell

Né le 25 août 1889 à Cercy-la-Tour (Nièvre), mort le 3 octobre 1942 à Auschwitz (Pologne) ; cheminot ; syndicaliste CGTU de la Nièvre ; communiste ; résistant FTP.

Avant-dernier d’une fratrie de neuf enfants, Louis Chaussard était le fils d’Étienne Chaussard, journalier, et d’Anette Michaud, sans profession.

Après ses études primaires supérieures, Louis Chaussard exerça comme employé de commerce jusqu’à la Première Guerre Mondiale. Au début du conflit, il fut incorporé au VIIIe escadron d’infanterie puis, blessé au combat, il fut réaffecté pour les derniers mois de la guerre à un escadron de transport ferroviaire.

Démobilisé en avril 1919, il devint cheminot. Le 4 juillet 1919, il fut embauché par la compagnie du Paris-Lyon-Méditerranée (PLM). Affecté comme laveur de chaudières au dépôt de Cercy-la-Tour (Nièvre), il milita syndicalement à la CGT puis à la CGT-U. En 1927, il était l’un des responsables du syndicat unitaire des cheminots de Cercy-la-Tour. En 1929, il fut muté à Nevers (Nièvre) puis, en 1935, au dépôt de Dijon (Côte-d’Or) où il exerça comme sous-chef brigadier de manœuvre au service de l’entretien. A cette période, devenu militant du Parti communiste français, il continua à militer à la CGT-U puis à la CGT avec la tendance unitaire.

En juillet 1940, Louis Chaussard intégra les réseaux de la Résistance. En avril 1941, il rejoignit les Francs-tireurs et partisans (FTP) de la Côte-d’Or avec le grade d’adjudant. Il commandait alors un groupe de douze hommes. Le 23 juin 1941, avec d’autres militants cheminots, Louis Chaussard fut arrêté par l’armée allemande à la gare de Dijon. Un officier allemand l’accompagna chez lui pour qu’il puisse récupérer une valise de vêtements et faire ses adieux à sa famille. Il fut ensuite interné à la prison de Dijon (où son épouse lui rendit une dernière visite), puis à Vesoul (Haute-Saône) avant d’être transféré au camp de Royallieu à Compiègne (Oise). Il y fut écroué au Stalag 112, bâtiment A6, sous le matricule 1096. A Compiègne, il échangea ses dernières lettres avec sa famille restée à Dijon.

Le 6 juillet 1942, Louis Chaussard et plusieurs de ses camarades résistants de Dijon, dont Gabriel Lejard, furent déportés par le convoi dit "des 45 000" qui quitta Compiègne pour le camp d’Auschwitz. Arrivé en Pologne le 8 juillet, il fut photographié et enregistré sous le matricule 45362. Il passa sa première nuit au Block 13 avec l’ensemble des internés du convoi. Le 9 juillet, les SS l’envoyèrent au camp annexe de Birkenau. Après avoir été interrogé sur sa profession, on le classa comme ouvrier « spécialiste » et on le ré-affecta au camp principal d’Auschwitz.

Deux mois après leur internement, seuls deux survivants subsistaient parmi les cinq cheminots dijonnais arrivés par le convoi du 6 juillet 1942.

D’après le certificat de décès établi au camp pour le registre d’état civil de la municipalité d’Auschwitz, Louis Chaussard mourut le 3 octobre 1942 dans des circonstances inconnues.
Le 31 mai 1950, il fut décoré de la Croix de Guerre avec étoile de Vermeil.

Marié le 12 juillet 1913 avec Clémentine Chatelain, il était père de quatre enfants : Andrée, Alice, Micheline et Georges Chaussard. Ce dernier fut cheminot et syndiqué à la CGT.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article212237, notice CHAUSSARD Louis, Charles par Danièle Portaz, Claudette et Wally Rosell, version mise en ligne le 15 décembre 2021, dernière modification le 15 décembre 2021.

Par Danièle Portaz, Claudette et Wally Rosell

SOURCES : La Tribune des cheminots, organe de la Fédération nationale [CGTU] des travailleurs des chemins de fer, 15 septembre, 1er novembre 1927 (Institut d’histoire sociale de la Fédération CGT des cheminots). — Attestation délivrée par l’Association des anciens FTP, 21 février 1947. — Témoignage de Gabriel Lejard dans Les Dépêches de Dijon, 7 novembre 1978. — Fiche de Louis Chaussard sur le site des déportés politiques à Auschwitz établie par Claudine Cardon-Hamet. — Témoignage de Micheline Chaussard, juin 2021. — Notes de Louis Botella.

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