DESVIGNES Jean

Par Michel Thébault

Né le 29 juin 1925 à Persac (Vienne), exécuté sommairement le 3 juillet 1944 au lieu-dit La Couarde, commune de Verrières (Vienne) ; militaire, Marine ; résistant FTPF, maquis Amilcar.

Jean Desvignes était le fils de Jean Baptiste Desvignes et de Marie Gaillard. Son père né en 1886 à Bouresse (Vienne), et donc âgé de 39 ans, était décédé peu avant sa naissance en avril 1925. Ancien combattant de la guerre 1914 – 1918 (de 1917 à 1919 dans un régiment d’Artillerie Lourde), il était à sa mort cultivateur et conducteur de machines agricoles. Jean était le troisième enfant du couple après Marcel né en 1919 et Henriette, Raymonde née en 1923. Après un apprentissage, Jean choisit de s’engager dans la Marine Nationale, rejoignant vraisemblablement, vu son jeune âge en 1941 (16 ans) une école de la Marine Nationale, peut-être celle des mousses mécaniciens de la marine, sur la base de Saint-Mandrier (Var). Après le 11 novembre 1942, l’invasion de la zone libre et le sabordage de la Flotte à Toulon, l’école fut dissoute comme toutes les écoles militaires, sur ordre des autorités allemandes. Tandis qu’un centre administratif Marine, implanté à Vals-les-Bains (Ardèche), gérait ce qui restait du personnel de l’École, les élèves en instruction furent envoyés comme internes dans des écoles civiles, réparties dans diverses régions de France (Reims, Cahors, Aix,…) pour poursuivre leur instruction (en civil, mais en gardant leur statut militaire). En 1943, Jean Desvignes était en formation au centre d’apprentissage de Chauvigny (Vienne). En compagnie de plusieurs camarades, il s’engagea, en mai 1944, dans la Résistance, rejoignant le maquis FTPF « Amilcar » (Robert Artaud), installé au sud de Montmorillon, à la limite de la Haute-Vienne. Entre le 6 juin et le 12 juin 1944, des parachutistes britanniques SAS furent parachutés dans l’Indre et dans la Vienne. Ces unités parachutistes avaient pour objectif d’apporter une aide aux maquisards lors des opérations de harcèlement accompagnant le débarquement en Normandie. Le groupe vint s’installer dans plusieurs camps successifs dans l’est du département de la Vienne et reçut en soutien le 13 juin, 12 maquisards FTPF du maquis Amilcar, formant le groupe Maurice et dont Jean Desvignes fit partie. Fin juin, Le nouveau maquis était installé dans le secteur de L’Hommaizé (Vienne) et de Verrières (Vienne). Le 3 juillet 1944 à l’aube, le maquis fut encerclé par des unités allemandes venues de Poitiers. Dans le combat qui s’acheva vers 9 heures, Jean Desvignes fut fait prisonnier avec six autres camarades du groupe Maurice. Retenus toute la matinée prisonniers et peut-être frappés, ils furent finalement exécutés sommairement vers 12 heures 30 au lieu-dit La Couarde.
Il obtint la mention mort pour la France, et son nom est inscrit sur le monument aux morts de Persac ainsi que sur le monument commémoratif de La Couarde à Verrières.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article212283, notice DESVIGNES Jean par Michel Thébault, version mise en ligne le 21 février 2019, dernière modification le 12 mars 2020.

Par Michel Thébault

SOURCES : Arch. Dép. Vienne (état civil, registre matricule, recensement 1926) — Christian Richard 1944, Le Special Air Service en Poitou Geste Editions 2018 — Site internet VRID (Vienne, Résistance, Internement, Déportation) — Mémorial Genweb.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable