PARET Pierre, Joseph [Dictionnaire des anarchistes]

Par Gauthier Langlois

Né le 9 juin 1888 à Saint-Vallier (Drôme), mort après 1911 ; ajusteur ; anarchiste fréquentant la colonie d’Aiglemont de Fortuné Henry, il fut envoyé au bagne à la suite d’une condamnation pour vol.

Joseph Paret
Joseph Paret
Dessin publié dans Le Petit ardennais, 28 novembre 1908.

C’était le fils de Gabriel Paret, ajusteur mécanicien âgé de 27 ans et de Maria Meunier âgée de 19 ans. Il habita Givors (Rhône) où il fut apprenti dessinateur, puis à Fives-Lille (Nord) où il fut ajusteur. Il vint ensuite dans les Ardennes. Il devint un anarchiste militant et fut arrêté le 14 juillet 1907 pour avoir crié « Vive le 17e... crosse on l’air ! » et avoir été trouvé porteur d’une arme prohibée.

Il fut à nouveau arrêté, avec Camille Thiry, pour un vol commis dans les circonstances suivantes. Le 7 juin 1908, Louis Thiéry, dentiste à Charleville, constata à son retour chez lui qu’on avait forcé son secrétaire et qu’on lui avait soustrait 10 000 francs. Le dentiste indiqua à la police qu’il soupçonnait Thiry qui avait réparé le secrétaire. L’instruction établit que ce soir là Thiry avait été vu aux abords du cinéma où la famille Thiéry devait se rendre et qu’il avait ensuite passé la soirée avec un individu du nom de Paret Joseph, signalé comme anarchiste. Une perquisition au domicile de Thiry permit de trouver la copie d’une clé de la cuisine du dentiste. Les deux hommes furent arrêtés mais nièrent le vol, jusqu’à ce que Paret fut confondu par ses empreintes digitales, identifiées sur une vitre par Bertillon. Paret avoua et impliqua Thiry mais finit par affirmer que son ami n’était pour rien dans le vol. Thiry, quant à lui, continua de nier. Il affirma que ce soir-là il devait, avec son compagnon, se rendre à Mohon (où se trouvait le dépôt ferroviaire de la ville), pour aller afficher des placards révolutionnaires. Selon le procureur, ces placards commençaient ainsi : « Gouvernement d’assassins... ». Au cours du procès Thiry reconnut être allé en bicyclette en Belgique, le lendemain de la perquisition opérée chez lui. A son retour, il s’arrêta à la Colonie libertaire d’Aiglemont, dirigée par Fortuné Henry et y vit Paret qu’il ne croyait pas trouver là, ainsi que le syndicaliste Léon Lefèvre. C’est là qu’ils décidèrent d’un commun accord de déclarer ne point s’être vus.

La cour d’assise des Ardennes condamna Paret à cinq ans de travaux forcés c’est à dire de bagne, et autant d’années de relégation. Récidiviste, Thiry fut condamné à vingt ans de travaux forcés et autant d’années de relégation. Les deux hommes furent envoyé au bagne de Saint-Laurent en Guyane. Paret embarqua le 9 juillet 1909 sur la Loire avant de s’évader du camp de Sinnamary le 14 juillet 1911.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article212300, notice PARET Pierre, Joseph [Dictionnaire des anarchistes] par Gauthier Langlois, version mise en ligne le 22 février 2019, dernière modification le 29 mars 2020.

Par Gauthier Langlois

Joseph Paret
Joseph Paret
Dessin publié dans Le Petit ardennais, 28 novembre 1908.

SOURCES : Le Petit Ardennais, 15 août 1908, 28 novembre 1908. — L’Univers, 29 novembre 1908 — Archives Nationales d’Outre-Mer, Base de données des dossiers individuels de condamnés au bagne, Pierre Joseph Paret - Notes de Valentine Dumas.

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