CURTY Claude, Henri

Par Claude Cuenot

Né le 12 juillet 1939 à Thiébouhans (Doubs) ; coffreur-boiseur puis conducteur de chantier dans les travaux publics à Besançon (Doubs) ; syndicaliste CGT, secrétaire général de l’UD du Doubs ; militant communiste.

Claude Curty est le fils d’Amédée Paul Curty, né en 1902 à Thise (Doubs), et d’Eugénie Roland. Son père était maréchal-ferrand et ferronnier et exerça son métier en tant qu’ouvrier puis d’artisan dans plusieurs communes du département. Sa mère fut employée d’usine dactylo puis secrétaire. Les parents de Claude Curty étaient catholiques pratiquants, mais la famille de sa mère gardait une certaine distance avec la hiérarchie catholique. Patriotes et républicaines, les deux familles furent marquées par les deux guerres. Claude Curty fut influencé par le patriotisme de sa grand-mère, son instituteur et le curé de Roche-les-Beaupré (Doubs), un gaulliste résistant. Proche de l’idéologie sociale du MRP, il se sentait d’abord patriote. Maurice Curty, syndicaliste CFTC, était son oncle ; Gustave Curty son petit cousin.
Claude Curty suivit trois années d’études après le certificat d’études primaires pour obtenir un CAP de tourneur-fraiseur. Mais comme il n’appréciait pas la mécanique, il passa un CAP de coffreur-boiseur en 1957. Il travailla ensuite au sein de l’entreprise de travaux publics L’héritier à Besançon et adhéra à la CGT.
L’évolution de Claude Curty vers le militantisme est liée à son service militaire et à la guerre d’Algérie. Il devança l’appel pour ne pas servir sous les ordres du commandant en chef de l’OTAN, l’ancien nazi et général allemand Speidel, et s’engagea dans l’armée coloniale. Dans sa caserne à Fréjus, peu après le retour de De Gaulle, il diffusa des tracts pour la défense de la République et contre la guerre d’Algérie avec des militants chrétiens et communistes. Arrêté par la sécurité militaire, emprisonné deux mois, il fut condamné à un an de prison avec sursis à Marseille. Mais il lui restait encore à effectuer son service militaire en Allemagne, avant d’être envoyé en Algérie dans l’Ouarsenis puis à Alger où il participa à l’écrasement du putsch des généraux en avril 1961.
À son retour en juillet 1961, Claude Curty travailla à nouveau chez L’héritier. Militant efficace à la CGT, il devint membre du bureau du syndicat du bâtiment de Besançon alors animé par Michel Guillemin*, Bernard Buhler, Roquelet, Desbois. Parallèlement, c’est d’abord par patriotisme que Claude Curty adhéra au PCF en 1962, comme son frère Paul, technicien dans le bâtiment et adhérent depuis 1958. Jeune et très actif, Claude Curty prit rapidement d’autres responsabilités syndicales et politiques. Il fut membre du bureau fédéral de 1963 à 1977 aux côtés du nouveau secrétaire fédéral André Vagneron* et suivit les écoles communistes d’une durée d’un mois et de quatre mois. À la CGT, il se retrouva secrétaire non permanent de l’UD aux côtés de Robert Roth* et d’Yvonne Buhler*, probablement à l’initiative de Marius Martin* qu’il appréciait beaucoup, puis avec le statut de permanent de novembre 1965 à août 1974. Claude Curty participa à l’élargissement de l’influence de la CGT et du PCF à Besançon jusqu’au début des années 1970. Il mît ensuite en place le comité régional CGT de Franche-Comté, dont il fut secrétaire permanent de 1974 à 1979. Dans ce cadre, il se lia avec son homologue jurassien Lamy-Charrier* avec lequel il participa à un voyage en Pologne. Claude Curty fut aussi membre du Comité économique et social de Franche-Comté.
En tant que syndicaliste communiste, Claude Curty se définissait comme un homme d’action de masse. Durant son mandat de permanent, il suivit les grèves de Rhodia Ceta en 1967 et celles de mai-juin 1968... En 1973-1974 lors du conflit Lip, il fut confronté avec Claude Mercet, délégué CGT de cette usine, au plan Giraud que la CGT demandait d’accepter malgré les 180 licenciements qu’il impliquait. Militant ouvert, il participa à des réunions informelles avec des prêtres suivie d’un repas. À la fin des années 1960, il contribua à la naissance des cellules communistes et de la CNL à Planoise, grand ensemble à la périphérie de Besançon.
Claude Curty quitta le Parti communiste en 1978 suite à plusieurs désaccords, d’abord sur « la force de frappe », puis sur le choix de Georges Marchais* comme successeur de Waldeck-Rochet*, mais aussi sur la politique régionale. Il avait gardé des doutes sur les choix confédéraux et du PCF lors de la fermeture de LIP et sur le projet de grand canal Rhin-Rhône.
Sorti de son statut de permanent, Claude Curty suivit une formation de conducteur de chantier en 1980 et travailla dans les travaux publics en France et à l’étranger. Il fut ensuite responsable de formation, puis directeur de PME essentiellement dans le secteur de la construction.
En 1965, Claude Curty épousa Bernadette Leneveu, issue d’un milieu communiste de Saône et Loire, qui devint secrétaire documentaliste à l’Union régionale CGT. Ils eurent trois enfants. Le couple divorça. Claude Curty écrivit ses souvenirs sur la guerre d’Algérie. Aujourd’hui, il est membre de la FNACA, des Jardins familiaux de Besançon dont il fut le fondateur, des Amis de la nature, des Amis de la Maison du peuple et anime un groupe de randonnée pédestre sur son quartier de Planoise.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article21231, notice CURTY Claude, Henri par Claude Cuenot, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 2 mai 2022.

Par Claude Cuenot

SOURCES : Arch. comité national du PCF. — Entretien avec Claude Curty.

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