FUGERET Emile, Robert

Par Eric Panthou

Né le 19 octobre 1910 à Paris, XIV arr., exécuté sommairement par les FTP le 16 octobre 1944 au lieu-dit Ris Voirat, commune de Montvicq (Allier) ; chauffeur ; résistant au sein des Mouvements Unis de la Résistance, groupe Joly.

Émile Fugeret, parfois orthographié Ugeret, fut un enfant abandonné à l’hospice des enfants assistés par une jeune femme "paraissant de nationalité anglaise". Il fut pupille de l’assistance publique de la Seine.
Il devint plus tard mécanicien-chauffeur d’automobiles et habitait Pourcheroux, commune de Commentry (Allier). Il se maria le 16 août 1938 à Commentry avec Simone Cros. Il habitait jusqu’à cette date à Culan (Cher).

Selon son acte de décès mais aussi son dossier de FFI, il appartenait à la résistance comme chauffeur-mécanicien du groupe Joly, relevant des FFI (secteur Commentry). Il participa à ce titre aux combats de la Libération à Montluçon, Saint-Pourçain-sur-Sioule, Moulins (Allier), Sancoins (Nièvre) et Mornay-sur-Allier. Il appartenait à la 2ème Compagnie du 1er Bataillon (Allier) de la Zone I, sous les ordres du commandant Albert Therizols qui le considérait comme un bon soldat, faisant preuve d’actes de courage.

Il fut enlevé par des inconnus à son domicile la nuit du 15 au 16 octobre 1944 et emmené en voiture. On retrouva son corps le 16 octobre à 6h30 du matin au lieu-dit Ris Voirat à Montvicq, à quelques kilomètres de Commentry. Il avait été tué par armes à feu ailleurs et son corps avait été jeté dans un fossé vers 4 heure du matin quand une voiture passa dans le secteur, entendue par un témoin.

En 1946, sa veuve fit une demande de pension, qui déclencha une enquête sur les circonstances de son décès.

Selon MémorialGenweb après être entré dans un maquis relevant des Mouvements Unis de la Résistance (MUR) il aurait travaillé pour le compte des Allemands vendant un maquis stationné à Brenat et étant à l’origine d’une dénonciation contre M. Grolière à Louroux-de-Bouble qui provoqua 11 fusillés.

Dans ses travaux en cours sur l’Épuration, Pascal Gibert, sur la base des archives, retient plutôt des motifs économiques à la trahison de Fugeret, notamment pour marché noir. Cette exécution peut aussi être liée aux rivalités entre groupes de résistants.

Georges Rougeron précise qu’il a été enlevé et que cette exécution s’inscrit dans le processus d’épuration sauvage à Commentry. M. Nenny fut enlevé dans les mêmes conditions. Fugeret aurait été exécuté par un groupe de FTP. Il fut tué de 8 balles de revolver.
Dans l’enquête de gendarmerie menée en 1946, l’une des personnes ayant trouvé le corps déclara qu’une personne lui avait dit qu’il avait été exécuté par des FTP, sans en connaître le motif.

Il a été déclaré Mort pour la France par avis du secrétariat général des Anciens combattants le 10 décembre 1945. Son nom figure sur le Monument aux Morts de Commentry.

Son nom n’apparaît pas sur les registres de naissance de la ville de Paris numérisés.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article212397, notice FUGERET Emile, Robert par Eric Panthou, version mise en ligne le 24 février 2019, dernière modification le 3 mai 2021.

Par Eric Panthou

SOURCES : Arch. dép. du Puy-de-Dôme : 1296 W 1066 — Arch. dép. de l’Allier : 972 W 58, rapport renseignements généraux de Montluçon, 16 octobre 1944 .— AVCC Caen, AC 21 P 188062. Dossier Émile Fugeret .— SHD Vincennes, GR 16 P 236773. Dossier Émile Fugeret .— Fiches individuelle d’exécution sommaire d’Émile Fugeret, document de travail de Pascal Gibert .— Georges Rougeron, Histoire de Commentry et des Commentryens, Editions des Cahiers bourbonnais, 1987, 285 pages .— MémorialGenweb .— état civil Commentry et tables décennales de l’état civil à Paris.

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