GIMET Louise, Félicie dite « capitaine Pierre » ou « capitaine Pigerre »

Née le 1er mai 1835, morte le 12 septembre 1893 à Montpellier (Hérault) ; combattante de la Commune de Paris, convertie au catholicisme pendant sa détention.

La biographie de Louise Félicie Gimet pose un problème dans la mesure où les sources d’archives la concernant sont quasi-inexistantes, ce qui rend difficilement vérifiables les faits relatifs à son histoire. Néanmoins la concordance d’au moins deux versions de sa vie d’origines tout à fait indépendantes tendrait à faire croire qu’ils sont assez exacts.

Elle serait née le 1er mai 1835, sans qu’on puisse établir son lieu de naissance. Orpheline de mère, Louise Félicie Gimet aurait abandonné dès l’adolescence la maison paternelle pour « être libre ». Elle se serait déplacée dans plusieurs villes notamment Lyon et Marseille, où elle se serait faite inscrire dans une ligue antireligieuse, et se serait faite remarquer pour distribuer aux pauvres une bonne partie de l’argent qu’elle gagnait.
Elle vint à Paris, où elle arriva au début de l’insurrection de la Commune. Elle se serait engagée dans les troupes fédérées sous le nom de capitaine Pierre, épouse du capitaine Pigerre, membre de l’état-major de Dombrowski (ce qui provoquera de nombreuses confusions dans les procès). Elle aurait pris part aux combats, toujours habillée en homme. Elle aurait faisait partie du peloton d’exécution des otages de la Roquette le 24 mai 1871 et aurait également participé activement au massacre de la rue Haxo, le 26 mai ; elle revendiqua en tout cas d’avoir achevé le père Olivaint d’un coup de revolver et tiré sur treize prêtres en deux jours. Peut-être était-ce elle qui marchait en tête du convoi des victimes de la rue Haxo, montée sur un cheval, mais rien n’est sûr.
Enfermée à la prison Saint-Lazare, sous la surveillance de la Congrégation des sœurs des Prisons de l’ordre de Saint-Joseph, où elle « bav(a), hurl(a), jur(a), menaç(a)... ». Elle fut prise en pitié par la supérieure, Mère Marie-Eléonore, qui lui remit les œuvres du père Olivaint. Elle aurait alors déclaré aux sœurs tenant la prison : « Je changerai de conduite si je sors saine et sauve de cette situation. »
Déférée devant la justice sous le nom de capitaine Pigerre, on se serait aperçu de l’erreur et elle aurait été acquittée. Elle entra alors au refuge pénitentiaire de Doullens, où elle se convertit. Lorsque la supérieure quitta Saint-Lazare pour le centre de la Solitude de Nazareth à Montpellier, Félicie la rejoignit en 1888 et soigna les malades avec dévouement. En 1890, elle demanda à être reçue dans l’association Les Filles de Marie et elle prononça ses vœux le 15 août. Frappée de paralysie le 8 septembre 1893, elle mourut le 12.

L’histoire de Louise Félicie Gimet et de son repentir continue à ce jour de circuler dans les milieux catholiques traditionalistes.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article212508, notice GIMET Louise, Félicie dite « capitaine Pierre » ou « capitaine Pigerre », version mise en ligne le 20 mars 2019, dernière modification le 19 août 2021.

SOURCES : Joseph Vianney, Le bienheureux curé d’Ars. Gabalda, Paris, 1905. ― Dr Boissarie, L’Oeuvre de Lourdes. P. Téqui, Paris, 1907. ― Sœur Zachée, Vie de la révérende mère Saint-Augustin, fondatrice et première Supérieure générale de la Congrégation des sœurs de Marie-Joseph pour les prisons par une religieuse de la même congrégation. P. Téqui, Paris, 1925. ― Jeanne Ancelet-Hustache, Les Sœurs des prisons. B. Grasset, Paris, 1934. ― Pierre Duclos, « Une pétroleuse convertie : Félicie Gimet et Pierre Olivaint », Revue de l’Histoire de l’Eglise de France n° 192, 1988, pp. 53-62. — Claudine Rey, Annie Gayat, Sylvie Pépino. Petit dictionnaire des femmes de la Commune. Editions le bruit des autres, Limoges, 2013. Les Amis de la Commune de Paris 1871. — Pierre-Henri Zaidman dans Michel Cordillot (coord.), La Commune de Paris 1871. L’événement, les acteurs, les lieux, Ivry-sur-Seine, Les Éditions de l’Atelier, janvier 2021. ― Notes de Louis Bretonnière et Michel Cordillot.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable