Par Michel Thébault, Isabel Val Viga
Née le 8 décembre 1864 à Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne), massacrée le 10 juin 1944 à Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne) ; cultivatrice ; victime civile.
Marguerite Rouffanche était la fille naturelle de Marguerite Rouffanche (née le 18 décembre 1840, à Oradour-sur-Glane et décédée le 28 mars 1918, à Saint-Junien), cultivatrice, domiciliée chez ses parents et de père inconnu. Sa mère épousa le 21 avril 1868 à Oradour-sur-Glane, Pierre Gros (né le 28 décembre 1846, à Oradour-sur-Glane et décédé le 8 août 1921, à Saint-Junien).
Elle était l’aînée d’une fratrie de six enfants, Jean (né le 9 février 1869 et décédé le 10 octobre 1870), Martial (né le 2 août 1871) époux de Marguerite Burbaud, Marie (née le 7 février 1874) épouse de Martial Gaillard, Marie (née le 26 mai 1876), Martial (né le 8 octobre 1883) époux de Françoise Peyretout, nés à Oradour-sur-Glane.
Le 23 février 1886 à Oradour-sur-Glane, elle épousa Léonard Senon (né le 19 août 1862, Veyrac et décédé le 12 juillet 1932, à Oradour-sur-Glane), cultivateur. De cette union naquirent cinq enfants, Martial (né le 10 novembre 1886, à Oradour-sur-Glane) époux de Louise Goursaud, Jean (né le 22 août 1889, à Oradour-sur-Glane) époux de Marie Vergnaud et parents d’Armand Martial, Anne (née le 19 juin 1897, à Peyrilhac) épouse de Jean Vergnaud, Marie (née le 15 décembre 1903 et décédée le 7 septembre 1909, à Oradour-sur-Glane), Marie Émilie Andrée Jeanne (née le 12 août 1908 et décédée le 28 juin 1921, à Oradour-sur-Glane).
Elle était la belle-sœur de Léonard Senon époux de Marie Morlièras, parents de Marie Claire épouse de Jean Bardet (parents d’Arthur Léonard époux d’Yvonne Gendraud, les parents de Gisèle Régine et Daniel Jean Marc).
Elle était la grande-tante d’Olga Roussy épouse de Jean Lacroix (parents de Jean Claude, Monique Yvonne, Roland Jacques), et d’Emma Roussy (mère de Michel Roussy).
Également la belle-sœur de Jean Senon épouse de Françoise Ramnoux, parents de Jeanne épouse de Denis Mercier (parents d’Yvonne), et de Daniel François.
Devenue veuve, elle était domiciliée avec son fils Jean Senon et sa famille, sa fille Anne et son époux, au Bourg d’Oradour-sur-Glane.
Son petit-fils Armand Martial Senon, immobilisé avec une jambe plâtrée chez lui, échappa au massacre, ayant pu se cacher.
« Armand Senon immobilisé, une jambe plâtrée : ’’Ma mère est montée me voir dans ma chambre pour m’informer qu’on rassemblait les habitants du Bourg sur la place du champ de foire en vue de la vérification des cartes d’identité. A ce moment déjà, j’ai perçu les détonations des premiers coups de fusil tirés du coté du pont de la Glane. L’une de mes tantes, qui se trouvait chez nous en visite, a alors conseillé à mon père et à mes oncles qui venaient d’arriver de se sauver. Ils on aussitôt pris la fuite par la fenêtre donnant sur l’arrière, mais, à peu de distance, des Allemands qui avaient cerné le Bourg ont tiré des rafales de mitraillette en leur direction. Un oncle, ancien combattant de la guerre 1914-1918, a été blessé à cette occasion. J’entendais qu’il se lavait le sang (…). Les autres, mon père et mes deux oncles, se sont rendus au champ de foire pour le rassemblement. Un peu plus tard, des Allemands ont pénétré chez nous et ont fait partir ma tante et ma grand-mère qui s’affairaient à soigner mon oncle blessé. Ils ont bousculé les deux femmes en les lançant contre la rampe d’escalier. »
Elle fut victime du massacre perpétré par les SS du 1er bataillon du 4e régiment Der Führer de la 2e SS-Panzerdivision Das Reich et brûlée dans l’église avec sa fille, ses belles-filles, une partie de sa famille et l’ensemble des femmes et des enfants d’Oradour-sur-Glane. Ses fils, son gendre et une partie de sa famille furent mitraillés puis brûlés dans l’une des six granges dans lesquelles les hommes furent massacrés.
Marguerite Rouffanche obtint la mention « Mort pour la France » par jugement du tribunal de Rochechouart du 10 juillet 1945.
Son nom figure sur le monument commémoratif des martyrs du 10 juin 1944 à Oradour-sur-Glane.
Son petit-fils Armand Martial, sera un habitant du village provisoire. Il épousera le 27 juillet 1946 à Oradour-sur-Glane, Yvonne Marie Thérèse Gourceau (née le 26 juillet 1926, à Oradour-sur-Glane et décédée le 24 janvier 2000, à Saint-Junien) elle échappa au massacre, habitant Les Rentiers à Oradour-sur-Glane, sœur d’Andrée Gourceau. Il sera témoin au procès de Bordeaux en 1953. Il décède le 14 février 1960 à Oradour-sur-Glane.
Voir Oradour-sur-Glane
Par Michel Thébault, Isabel Val Viga
SOURCES : Liste des victimes, Centre de la Mémoire d’Oradour-sur-Glane. — Guy Pauchou, Dr Pierre Masfrand, Oradour-sur-Glane, vision d’épouvante, Limoges, Lavauzelle, 1967, liste des victimes, pp. 138-194. — MémorialGenWeb. — Archives État civil de la Haute-Vienne, actes de naissances, mariages, décès, recensements. — Jean-Jacques Fouché, Oradour, éditions Liona Levi, piccolo histoire (p138).