LABRUNIE Jean-Gaston

Par Gilbert Beaubatie

Né le 19 janvier 1911 à Brive (Corrèze), mort le 25 octobre à Brive  ; résistant.

Fils de charbonniers, Jean-Gaston Labrunie fut d’abord scolarisé dans son quartier natal à l’école maternelle Blaise-Raynal, où il eut comme institutrice Mme Chirac, la grand-mère de Jacques Chirac, puis à l’école du Salan. Il se présenta au concours d’entrée des Écoles nationales professionnelles de Vierzon, où il a fait quatre ans d’études, de 1924 à 1928, et il en sortit major de sa promotion.
Il fit son entrée dans la vie active à Orléans, à la Compagnie générale d’électricité, qu’il quitta pour l’Air-Liquide à Paris avant de retourner en Corrèze.
En 1933, il s’était marié à Brive et avait repris l’exploitation du fonds de commerce familial. C’est à ce moment qu’il entra aux Jeunesses radicales, dont il devint le président départemental en 1937. Il avait aussi fondé un journal Le Radical. Au mois de septembre 1939, il avait été mobilisé dans l’aviation, affecté à Tours au service des photos aériennes. À la fin de l’année, il décida de passer un examen afin d’entrer dans une école d’Aspirant observateur navigant. Brillamment reçu, il fut affecté en attendant l’ouverture de ladite école, dont le siège était prévu à Saint-Jean-d’Angély, à l’Etat-major de la 3e Région aérienne de Tours.
Quand la débâcle survint, il suivit l’État-major, fit une première étape à La Teste-de-Buch (Gironde) puis à Pau, où il fut démobilisé. Il regagna Brive, où il retrouva « avec un immense plaisir le sénateur Labrousse » qui était devenu son « maître en politique », un des Quatre-Vingt parlementaires ayant refusé de voter les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain, le 10 juillet 1940.
Sur la recommandation de ce dernier, il accepta de prendre la direction de la Régie municipale des bois. Il parcourut la région à la recherche de coupes afin que la ville puisse assurer à ses habitants le chauffage nécessaire. Lorsqu’au mois de décembre 1940, la municipalité d’Henri Chapelle fut destituée, il donna aussitôt sa démission, refusant de manifester toute allégeance au Chef de l’Etat français. Ce fut son « premier acte d’opposant au régime de Vichy et à tout ce qu’il représentait ». Dès lors, il rejoignit l’entreprise familiale, tout en continuant d’avoir des contacts avec le sénateur François Labrousse, Fred Scaramoni, Jean Queuille, le fils d’Henri Queuille, et aussi avec Raymond Farro, responsable de l’Armée secrète, qui lui proposa la responsabilité de la Basse-Corrèze. Il créa les premières sizaines et, au début du mois de novembre 1942, il assista à une réunion chez le capitaine Sète, rue Lafayette, en compagnie de membres du mouvement Combat et de communistes. La décision fut prise de maintenir la manifestation prévue le 11 novembre, pourtant interdite par les Autorités. Il fit partie de la foule qui ce jour-là assista au dépôt d’une gerbe « devant le monument de la victoire du 11 novembre 1918 ».
Au printemps 1943, il passa les consignes et le nom des chefs de sizaines à Gontran Royer, capitaine de l’Armée française, prisonnier rapatrié, alors que lui était « seulement deuxième classe ».
Jean Labrunie devint le délégué du parti radical au comité départemental clandestin de la Libération. Le 6 septembre 1944, il fut installé par la Résistance à la tête de la mairie de Brive et le 29 avril 1945, élu, mais suite à un échec électoral qui ne concernait pas les élections municipales, il dut démissionner de ses fonctions au mois de juin 1946.
Il se représenta le 21 mars 1965, à la tête d’une liste SFIO, Radicale et PSU, et fut élu maire de Brive jusqu’au 8 octobre 1966. Il a été aussi conseiller général du canton de Brive-sud de 1951 à 1976.
Mort le 25 octobre à Brive (Corrèze), à l’âge de 84 ans, ses obsèques eurent lieu le 27 octobre 1995 à Brive, en l’église Saint-Martin.
Il était chevalier de la Légion d’honneur et Médaillé de la Résistance.

Claudie Labrunie, sa belle-fille, a été conseillère générale pendant dix-neuf ans, et conseillère municipale durant douze ans.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article212629, notice LABRUNIE Jean-Gaston par Gilbert Beaubatie, version mise en ligne le 2 mars 2019, dernière modification le 27 mars 2019.

Par Gilbert Beaubatie

SOURCES : François David, « Jean Labrunie », La Vie corrézienne, 24 février 1995. — La Vie Corrézienne, 3 novembre 1995. — Brive notre ville, décembre 1995. — La Montagne, 27 octobre 1995.

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