Par Antoine Olivesi, Claude Pennetier
Né le 31 mai 1909 à Marseille (Bouches-du-Rhône), mort à la fin des années 1970 à Avignon (Vaucluse) ; docker puis contremaître ; communiste et responsable syndicaliste CGT ; commissaire aux effectifs régional des Francs-tireurs et partisans (FTP).
Fils de Giovanni Daglio, contremaître aux docks, et de Marie-Louise Scotto, ménagère, marié le 26 juin 1930 à Marseille avec Baptistine Piacenza, Antoine Daglio était père d’un enfant. Docker comme son frère ainé, Henri, il devint secrétaire adjoint du syndicat des dockers de Marseille auquel il dira avoir adhéré en 1935. Considéré par la police comme un « propagandiste actif », très influent, il était considéré comme le bras droit de Victor Gagnaire*, leader des dockers marseillais. Il prit une part active à la grève de l’été 1938 et fut délégué par sa Fédération au congrès national de la CGT à Nantes en 1938. Il était, en 1939, trésorier du syndicat général CGT des ports et docks de Marseille. Dans son autobiographie de 1938, il écrivit : « J’ai été délégué dans le chantier de la 7e et 8e Docks. J’ai quitté la fonction de délégué en accord avec mes camarades pour la raison que, étant fonctionnaire agent de maîtrise, je ne pouvais pas faire les deux à la fois ». Il avait adhéré au Parti communiste en juillet 1935. Il fit partie des militants communistes suspects dont la correspondance fut saisie par ordre du préfet du 2 octobre 1939. Mobilisé le 6 septembre 1939, il rejoignit le centre mobilisateur n°154 de Marseille puis affecté à la compagnie MFT 15. Nommé caporal le 1er avril 1940, il se trouvait alors à Martigues (Bouches-du-Rhône). La police le signala en mars conduisant dans sa voiture Renault Celtaquatre son chef direct, Victor Gagnaire, surveillé par la police. Il fut démobilisé le 31 juillet 1940 et fut interné par arrêté du 20 septembre 1940 au camp de Chibron (commune de Signes, Var), puis, à la dissolution de ce camp, transféré dans celui de Saint-Sulpice-la-Pointe (Tarn-et-Garonne) le 16 février 1941. La police spéciale de Marseille donna le 24 juin 1941 un avis défavorable à sa libération, avis confirmé le 11 juillet par le commissaire du camp de Saint-Sulpice qui l’avait auditionné. Il notait sa bonne conduite au camp, mais signalait qu’il ne s’était pas désolidarisé de ses camarades ayant manifesté le 2 avril, ce que Daglio avait justifié en lui disant son hostilité aux déportations d’internés en Afrique du Nord. Interrogé à nouveau à Saint-Sulpice le 20 août 1942, il refusa de condamner la IIIe Internationale et le parti communiste tout comme le pacte germano-soviétique sous prétexte qu’il ne voulait plus faire de politique, ce qui était l’argument utilisé par tous les militants fidèles au parti. Évadé du détachement de Rabastens (Tarn), le 28 mars 1943, il passa dans la clandestinité et fut affecté aux FTP. Il fut un moment commissaire aux effectifs régional (CER) dans le Var ou commissaire technique (CTR) avec le pseudonyme de Gauchon, puis muté le 31 mai dans le Vaucluse, sous le pseudonyme de commandant Bourgeois. Il retrouva là Victor Gagnaire Jourdan* qui était recruteur régional. Le CMR (comité militaire régional) auquel Daglio participait était formé du commissaire aux opérations Paul Bouy Dorval*, vite remplacé par Thorimbert Jean-Pierre, et du Niçois René Gilli Martin, commissaire technique. À la Libération, Daglio intégra le comité départemental de libération (CDL) pour représenter le parti communiste. Il accusa Noël Ciavaldini*, secrétaire du syndicat des dockers proche de Simon Sabiani* d’être responsable de son internement, ce qui ne fut pas démontré.
Antoine Daglio est décédé à la fin des années 1970 à Avignon.
Par Antoine Olivesi, Claude Pennetier
SOURCES : RGASPI, 495 270 2826. — Arch. Dép. Bouches-du-Rhône, M6/10933, M6/11156A, M6/11793 (rapport de police du 16 mars 1940 et du procureur de la République au préfet, 18 avril 1940) et 11249 ; XIV M24/62 (rapport préfectoral du 20 juillet 1939), XIV M 25/13354 W 11 (Ciavaldini), 5 W 178 (dossier d’internement) et 76 W 111. — Arch. Dép. Var, 93 J (fonds ANACR, dossier 2512). — Le Petit Provençal, 7 février 1939. — Notice DBMOF. —Louis Coste (dir.), La Résistance au pays d’Apt, de la Durance au Ventoux, Apt, 1974, rééd. 1982.— René Gilli, 1936-1946, Tranche de vie, La Trinité, dactylogr., sd (1999).—Renseignements communiqués par le syndicat des dockers de Marseille et par Denis Bizot. —Notes Jean-Marie Guillon.