DAGUENET Joseph, Victor

Par Jean-Pierre Besse, Virginie Daudin

Né le 5 juin 1910 à Durtal (Maine-et-Loire), fusillé le 4 juillet 1944 au champ de tir de Biard près de Poitiers (Vienne) ; ouvrier papetier ; militant communiste de Seine-Inférieure (Seine-Maritime) ; résistant des FTPF.

Fils de Victor et de Marie Louise Chassereau. Père ouvrier papetier et mère ouvrière papetière, Joseph Daguenet milita avant guerre au Parti communiste en Seine-Inférieure (Seine-Maritime). Il était domicilié à Petit-Couronne et travaillait comme papetier à la Sonopa. Il fit partie des militants de la CGT acteurs des grèves de 1936, qui furent licenciés de la Sonopa le 30 novembre 1938. Avec lui furent licenciés Albert Leroy et Henri Cavelier qu’on retrouvera dans les rangs de la résistance communiste. La fiche matricule (AD de Seine Maritime) de Joseph Daguenet, consultée en janvier 2019 indique qu’il fut mobilisé le 2 février 1940 et qu’il fut fait prisonnier au mois de mai, puis envoyé en captivité en Allemagne jusqu’à sa mise officielle en congés de captivité le 19 mai 1941, pour des raisons non précisées. Ce qui tendrait à mettre un doute sur le paragraphe suivant selon lequel Joseph Daguenet aurait été lié à l’affaire Tintelin. En mars 1941, il ne peut pas être à Paris car il est encore prisonnier en Allemagne.
Il fut sans doute appelé à Paris en 1940. En effet, il figura parmi les vingt-deux militants communistes arrêtés en mars 1941 et qui, selon la préfecture de police, rayonnaient sur les IIe, VIIe, IXe et XVIIe arrondissements de Paris et sur Boulogne-Billancourt. L’architecte Jacques Woog, Pierre Le Peronnec et Albert Morin étaient les dirigeants de ce groupe. L’épouse de Joseph Daguenet fut arrêtée en même temps que lui. Les militants arrêtés furent traduits devant le tribunal d’État et Woog fut condamné à mort et guillotiné. Nous ignorons quel fut le sort de Joseph Daguenet, cependant il figurait parmi les personnes signalées « en fuite » dans le cadre de l’affaire Tintelin en juin 1942. Son domicile 47 bis rue de Clichy à Paris fut perquisitionné et la police y trouva plusieurs tracts et journaux. Il fut à nouveau signalé « en fuite » au moment de l’arrestation de Pierre Brossard en mars 1943.
Selon son dossier au ministère des Anciens Combattants, il participa à la Résistance en Seine-Inférieure à la fin 1942 et au début de 1943. En janvier 1943, alors le pseudonyme de Gaby, il organisa la première compagnie des FTP de Seine-Inférieure qui regroupait deux détachements. Il était l’adjoint d’ Albert Leroy. Le 21 janvier, il réalisa un sabotage contre les transformateurs de la Société d’appontement manutention et stockage qui travaillait pour les Allemands, action réalisée en compagnie de Albert Leroy, Maurice Aubruchet et André Floch, et fut nommé peu après responsable militaire pour la région de Rouen. Il fut muté dans la Somme en mai 1943 (sous le pseudonyme d’Eugène) puis dans la Vienne.
Thiéry.
Selon un rapport de la SAP de Poitiers dirigé par le Commandant Rousselet sur l’arrestation de Marcel Chassagne en Deux-Sèvres, Joseph Daguenet aurait été arrêté début juin 1944. Les éléments extorqués sous la torture pendant les interrogatoires auraient conduits à l’arrestation de Marcel Chassagne et à la découverte de Gabriel Tellier à Azay-sur-Thouet (Deux-Sèvres), abattu par les services de la SAP alors qu’ils tentaient de fuir. C’est dans ce même village que furent cachés Nadia et Gustave Avisse pendant leur passage en Deux-Sèvres au premier trimestre 1944.

_Joseph Daguenet fut condamné à mort par le tribunal militaire allemand FK 677 de Poitiers et fusillé à Biard le 4 juillet 1944. Lors de son arrestation, il était domicilié à Paris. Il fut enterré au cimetière de Saint-Benoît dans la Vienne. Il fut homologué capitaine des Forces françaises de l’intérieur (FFI) à titre posthume en juin 1945.
Marié à Gertrude Sulkowski (laquelle était, selon la police, née à Berlin), Joseph Daguenet était père de quatre enfants.
Les sources ne nous permettent pas de retracer la vie de résistant de Joseph Daguenet dans toute sa complexité et dans toute son importance mais on peut avancer, sans se tromper, qu’il joua un rôle essentiel dans la résistance communiste, en particulier au sein des FTP.
Il existe une rue Joseph Daguenet à Petit-Couronne.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article21292, notice DAGUENET Joseph, Victor par Jean-Pierre Besse, Virginie Daudin, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 22 juin 2022.

Par Jean-Pierre Besse, Virginie Daudin

SOURCES : Arch. PPo., BA 1928 et BS1 GB 37. – DAVCC, Caen. – Renseignements fournis par le fils de Joseph Daguenet. – Joseph Daguenet, classe 1930, Recrutement Seine-Inférieure Rouen Matricule 3561 AD Seine-Maritime. — Arch. Dép. de la Vienne, 1921 W 8. — Notes de Virginie Daudin, Directrice du Centre Régional "Résistance & Liberté" de Thouars.

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