DAVIN Jeanine, Elisabeth, épouse CARO.

Par Jules Pirlot

Angleur (aujourd’hui commune de Liège, pr. et arr. Liège), 25 mai 1907 – Espagne, juillet 1983 ; ensevelie à Liège le 26 juillet 1983. Militante communiste, prisonnière politique, conseillère communale de Liège.

Le père de Jeanine Davin est maître charretier, quand elle-même adhère au PCB en 1932. Elle s’installe en Outremeuse, quartier populaire (et île) de Liège. Sa notoriété de militante communiste lui vaut d’être arrêtée par les autorités belges en janvier 1940. Elle est libérée en mai 1940 quand les portes de la prison Saint-Léonard de Liège s’ouvrent en raison de l’arrivée imminente des Allemands. Elle se met immédiatement au service du Parti communiste belge (PCB). Elle mène une action parmi les femmes, distribue la presse clandestine communiste puis, en 1941, La Meuse, organe du Front wallon pour l’indépendance du pays qui deviendra le Front de l’indépendance. Le 1er mai 1942, elle place des drapeaux belges et jette des tracts dans les rues d’Angleur.

Recrutée par les Partisans armés, Jeanine Davin transporte des armes dérobées à la Fabrique nationale d’armes de guerre de Herstal (pr. et arr. Liège) et de la dynamite volée dans les mines de charbon. Mais lors de la réquisition, à main armée, d’une charrette de pains, l’opération tourne mal. Elle est de nouveau incarcérée à la prison Saint-Léonard de Liège puis transférée à Aix-la-Chapelle en Allemagne où elle est condamnée à mort. Comme elle est enceinte, sa peine est commuée en quinze ans de travaux forcés. Jeanine Davin accouche en prison d’une petite fille, Nicole, qui lui est retirée au bout de onze mois sous prétexte de la confier à sa famille en Belgique, mais l’enfant disparait définitivement. Elle est ensuite déportée à Ravensbrück (Brandebourg, Allemagne) en janvier 1945.

Libérée par les Anglais en avril 1945, Jeanine Davin rentre à Liège mais sa santé est définitivement compromise. Incapable de mener une vie professionnelle, elle milite jusqu’à la fin de ses jours. Élue conseillère provinciale de Liège en 1946, maintes fois candidates sur les listes électorales, elle anime la cellule d’Outremeuse du PCB et fréquente assidument le club Federico Garcia Lorca – du nom du militant communiste fusillé par les Franquistes en 1936 – qui réunit les communistes de la communauté espagnole.

Jeanine Davin épouse Mario Caro, un militant espagnol. Jusqu’à la fin de ses jours, elle se partage entre la Belgique et l’Espagne où elle décède.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article213173, notice DAVIN Jeanine, Elisabeth, épouse CARO. par Jules Pirlot, version mise en ligne le 10 mars 2019, dernière modification le 5 janvier 2020.

Par Jules Pirlot

SOURCES : IHOES, dossier de la Commission de contrôle politique du PCB ; dossier biographique constitué sur base des papiers Theo Dejace.

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