CHARLEMANT Pierre, Joseph, Honoré, dit CHARLEMONT

Né le 12 avril 1839 à Lesdain (Nord) ; mort le 15 septembre 1929 à Paris (Xe arr.) ; « professeur d’escrime et de gymnastique » - est dit aussi journalier ; communard.

Pierre Charlemant était marié avec Élisa, Honorine Pilet, Fleuriste, avec qui il avait il eut en 1862 un fils prénommé Louis. Engagé volontaire, il fit son service aux zouaves (1856) et rengagea, en 1861, mais dans les troupes de ligne ; il servit en Afrique et en Italie. Son nom véritable était Charlemant et il l’avait modifié à son arrivée à Paris.

Durant le Siège, il fut lieutenant au 119e bataillon de la Garde nationale ; sous la Commune de Paris, il y devint capitaine puis commandant. Dès le 18 mars 1871, il avait prêché l’action à ses hommes et il les entraîna à Issy, Vanves, Bicêtre. On l’aurait vu en mai faisant des barricades au Panthéon, mais on ne put prouver ni qu’il avait fait sauter la poudrière du Luxembourg ni qu’il avait mis le feu rue Vavin. Les questions militaires l’intéressaient : une lettre de lui versée au dossier mettait en parallèle le dévouement des hommes et le néant du résultat, pour proposer un resserrement du périmètre de lutte.

Déféré au 20e conseil de guerre, Charlemant fut condamné par contumace, le 24 septembre 1872, à la déportation dans une enceinte fortifiée. Le 5 mai précédent, il était arrivé à Bruxelles en compagnie de sa femme et de son fils.
Dès le début de son séjour en Belgique, il ouvrit une salle d’armes et enseigna l’escrime, la boxe, la gymnastique. Sa clientèle, pour une bonne part, était faite d’étudiants de l’Université de Bruxelles.
Amnistié en 1879, Charlemant organisa, avant son départ de Belgique, une grande réunion sportive d’adieux (cf. La Chronique, journal bruxellois, 29 avril).

Il fonda en 1887 l’Académie de boxe, installée 24, rue des Martyrs (IXe arr.) puis, en 1890, la Société des boxeurs français. Son fils Louis, également professeur de boxe, fut rendu célèbre par le « combat du siècle » qu’il remporta contre Driscol en 1899, il contribua largement à populariser la boxe française en la transformant en pratique sportive et éducative.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article213238, notice CHARLEMANT Pierre, Joseph, Honoré, dit CHARLEMONT, version mise en ligne le 11 mars 2019, dernière modification le 14 avril 2022.

ŒUVRE : La boxe française [...], Paris, 1899, 660 p., portrait, Bibl. Nat., 8° V 27946.

SOURCES : Arch. Min. Guerre, 20e conseil (n° 557). — Arch. PPo., listes de contumaces. — Arch. générales du Royaume de Belgique, 4e section, police des étrangers, n° 251.333 (recherches faites par F. Sartorius). — Louis Bretonnière et Michel Cordillot, dans Michel Cordillot (coord.), La Commune de Paris 1871. L’événement, les acteurs, les lieux, Ivry-sur-Seine, Les Éditions de l’Atelier, janvier 2021. — Le Journal des Sports, 29 octobre 1899, cité in TARRAVELLO Pierre, CERUTTI, Savate, canne, bâton au fil des siècles : la véritable histoire de la boxe française, Paris, Fédération française de savate boxe française et DA, 2007, p. 203-211. — Données du site Généanet. — Notes de Renaud Poulain-Argiolas.

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