Par Antoine Olivesi
Né le 18 octobre 1904 à Marseille (Bouches-du-Rhône), fusillé le 23 septembre 1943 ; d’abord ouvrier électricien ; syndicaliste et militant communiste des Bouches-du-Rhône ; membre de l’Organisation spéciale (OS) et Francs tireurs et partisans (FTP).
Fils de Lucien et d’Astruc Claire, ouvrier électricien, Jean Dalmas était secrétaire de la cellule communiste d’Aix-en-Provence en 1932. « Porte-drapeau du Parti communiste » à Aix, selon les termes d’un rapport de police qui ajoute : « esprit obtus, il a été séduit par les théories communistes au point de négliger son travail et sa famille ». Il avait perdu, en effet, sa place d’ouvrier commissionnaire à la société aixoise d’électricité où il travaillait depuis 1929, « pour manquements répétés à son service et propagande dans le personnel ». Le rapport du sous-préfet d’Aix résumant la précédente notice le qualifie « d’illuminé ayant sacrifié à son idéal sa famille et sa situation ».
De 1932 à 1940, Dalmas alterna les périodes de chômage et de travail. Il fut inscrit comme chômeur pendant trois ans et demi, parfois une année entière, par exemple, entre février 1936 et mars 1937, et perçut en tout, selon un rapport du sous-préfet d’Aix le concernant (mars 1940), la somme de 16 177 francs d’allocations pour lui, sa femme et son enfant. Les autres emplois qu’il occupa furent temporaires, soit dans une manufacture d’emballage d’Aix, soit à l’Office des HBM de la ville, dans les chantiers municipaux du terrain de sport, ou dans ceux des lignes télégraphiques Aix-Marseille, ou encore dans les eaux et forêts à Cadarache.
Sur le plan syndical, Dalmas était trésorier du syndicat unitaire du Bâtiment, à Aix, en 1934. Il devint ensuite secrétaire de l’UL de cette ville, après la réunification, puis secrétaire de la Bourse du Travail du 1er avril 1937 au 31 août 1939.
Sur le plan politique, il continua de diriger la cellule du PCF à Aix et fut candidat à de nombreuses élections, notamment aux élections législatives de 1932 dans la première circonscription d’Aix. Il est mentionné alors comme exerçant la profession de caissier.
Mobilisé un moment en septembre, puis surveillé par la police dès octobre 1939, Jean Dalmas figurait, en janvier 1940 sur la liste des conseillers prud’hommes (section industrie) rayés, pour leur appartenance au PCF, conformément au décret du 26 septembre 1939.
Arrêté en novembre 1939, Jean Dalmas fut incarcéré au fort Saint-Nicolas à Marseille pour « menées communistes ». Après sa libération, il aurait fait partie de l’OS d’Aix-en-Provence d’après Jean-Maurice Claverie et, de là, il fut versé aux FTP. On ne sait dans quelle circonstances il fut arrêté par la police allemande. Condamné à mort, il fut fusillé le 23 septembre 1943 on ne sait précisément où, peut-être à Marseille mais son nom est abssent du registre de décès de la ville. Le titre de « mort pour la France » lui a été attribué.
Une plaque sur la façade de la Bourse du Travail d’Aix-en-Provence honore sa mémoire et celle de Fortuné Ferrini*, autre dirigeant de l’UL tué au Vercors.
Une avenue d’Aix-en-Provence porte le nom de Jean Dalmas « militant syndicaliste ».
Par Antoine Olivesi
SOURCES : RGASPI, 495 270 2670. — Arch. Dép. Bouches-du-Rhône II M 3/58 et 59 ; III M 54 ; V M 2/285 ; M 6/10823, rapport du 23 janvier 1940 (sous-préfet) ; M 6/11379, rapport de police des 4 juillet et 26 août 1932 ; rapports du sous-préfet d’Aix du 16 septembre 1932 et du 18 janvier 1934 ; rapport préfectoral confidentiel, non daté ; M 6/11778, rapports des 16 octobre 1939 et 26 février 1940 ; XIV M 24/62, rapport du 25 janvier 1935. — Arch. com. Aix, listes électorales de 1937. — site internet Mémoire des hommes. — Le Petit Provençal, 8 octobre 1934. — Rouge-Midi, 27 octobre et 2 décembre 1934, 10 janvier 1937 ; 4 septembre 1944. — J. Mattei, Syndicalisme et action sociale à Aix, op. cit. — Jean-Maurice Claverie, La Résistance, notre combat. Histoire des Francs-tireurs et partisans français du pays d’Aix, Beaurecueil, Éd. Au seuil de la vie, 1991. — Notes Jean-Marie Guillon.