CHATEAU Auguste

Né le 20 décembre 1844 à Gorze, arrondissement de Metz (Moselle) ; cocher ; communard.

Ancien mousse et novice dans la marine de l’État, il s’engagea comme volontaire pour la durée de la guerre, fut licencié le 9 mars 1871 et vint, le 12, habiter chez sa sœur à Paris ; le même jour, il s’engagea sur la canonnière La Liberté (anciennement Farcy) ; sous la Commune de Paris, il fit la cuisine et servit aussi la pièce d’artillerie ; le 18 mai, à la porte de Versailles, il fut blessé et amputé du bras droit.
Le 4e conseil de guerre le condamna, le 4 mai 1872, à dix ans de bannissement.

Chateau arriva en Belgique le 4 août suivant. Ses moyens d’existence étaient précaires (colportage) et cela lui valut très vite une notification d’expulsion (29 août). Intervint alors — pourquoi ? — le docteur Loussedat (ou Leussedat), Français, proscrit du Deux-Décembre, personnage qui avait déjà joué en d’autres circonstances un rôle important, et qui obtiendra pour Chateau une nouvelle autorisation de séjour (2 septembre).
Quoi qu’il en soit de cette affaire, Chateau demeura en Belgique où il mena jusqu’en 1879 une vie de forain qui nous est ainsi précisée par une lettre du baron Claude, ministre de France à Bruxelles, au duc Decazes, ministre des Affaires étrangères de la France, 21 octobre 1876 : Chateau a été condamné le 22 janvier 1873, à Bruxelles, à six jours de prison pour coups volontaires ; il va dans les kermesses avec un appareil en forme de cercueil contenant un mannequin qui représente Napoléon III ; on lance des flèches et, si l’on atteint le but, le cercueil s’ouvre et le mannequin apparaît ; Chateau se livre alors à « des diatribes haineuses et calomnieuses sur l’ex-empereur Napoléon ». Il s’est marié le 30 mai 1874 avec Eugénie de France (?), d’origine belge. Le 3 décembre 1878 le comte Duchâtel, ministre de France à Bruxelles, écrivait que Chateau habitait une voiture de saltimbanque et vivait de l’exploitation d’un petit carrousel avec lequel il se rendait dans les foires. Il fut amnistié le 20 mars 1879.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article213251, notice CHATEAU Auguste, version mise en ligne le 11 mars 2019, dernière modification le 11 mars 2019.

SOURCES : Arch. Nat., BB 24/773. — Arch. Générales du Royaume de Belgique, 4e section, police des étrangers, dossier 254.084 (Chataux ou Chateaux). — F. Sartorius, J.-L. De Paepe, Les Communards en exil. État de la proscription communaliste à Bruxelles et dans les faubourgs, Bruxelles, 1971. — Notes de F. Sartorius.

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