CORSINOVI Fosca

Par Rolf Dupuy

Née le 24 septembre 1897 à Casellina e Torri (Toscane, Italie), morte à Florence le 4 janvier 1972.

C’est à la fin 1923 que Fosca Corsinovi et leur petite fille âgée de 3 ans avait rejoint son compagnon Dario Castellani à Marseille où leur foyer du boulevard de la Corderie et du boulevard d’Endoume allait servir de refuge à de nombreux militants toscans et devenir le siège du Comité pour les enfants de prisonniers (Comitato pro figli dei carcerati). Avec son compagnon et, entre autres, Antonio Cherici et Giulio Bacconi, elle fit alors partie du groupe théâtral artistique international qui donnait des pièces en faveur des victimes politiques.
Après l’expulsion de son compagnon en juin 1930, elle alla avec sa fille Luce à Toulon, où elle demeura 3 rue Leblond Saint Hilaire, puis à Grenoble où elle travailla dans la librairie d’Ettore Carrozzo. Puis elle fut l’objet d’une mesure d’expulsion qui, début 1932, fut suspendue suite à la campagne d’agitation menée par les libertaires italiens de la région. Début 1934 elle partit avec Francesco Barbieri pour Genève, où elle allait travailler pour les réfugiés italiens à la Cuisine des exilés, 4 rue des Pavillons.
Partie avec Barbieri en Espagne, où se trouvait son compagnon, fin juillet 1936, Fosca Corsinovi y travailla comme infirmière et occupait à Barcelone, 2 Plaza del Angel, à l’angle de la Via Layetana, un appartement qu’elle partageait avec Camillo Berneri, Barbieri, Mastrodicasa, Fantozzi et Tosca Tantini. Le 4 mai 1937, avec Tosca Tantini, elle assistait à l’arrestation de Barbieri et de Berneri. Le 6 mai 1937 elle fit partie du groupe comprenant Canzi, V. Mazzone et Umberto Marzocchi qui alla à l’hôpital Clinico pour identifier le corps de Barbieri assassiné par les communistes. Elle resta ensuite à Barcelone jusqu’à la retirada de février 1939.
Rentrée en France sous le nom de Marie Thérèse Noblino, elle fut arrêtée en septembre ou octobre 1941 et, après identification, condamnée à Draguignan à trois ans de prison. Sa fille Luce et son compagnon Memo seront condamnés eux à une année d’emprisonnement. Tous trois furent transférés à la prison d’Aix-en-Provence puis internés en camp. Le 15 octobre 1942, tandis que sa fille parvenait à rester en France, elle était remise aux autorités fascistes italiennes qui la condamnaient à 5 ans d’internement à Tremiti. Libérée en septembre 1943, elle gagna Florence où elle retrouva son compagnon Dario Castellani et où leur fille les rejoignit.
Après la libération de Florence, Fosca Corsinovi a participé à la réorganisation du mouvement libertaire local. Elle est morte à Florence le 4 janvier 1972.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article213301, notice CORSINOVI Fosca par Rolf Dupuy, version mise en ligne le 12 mars 2019, dernière modification le 12 mars 2019.

Par Rolf Dupuy

SOURCES : Adunata dei Refrattari, 10 janvier 1942 — Souvenirs de Marzocchi in Rivista A, n°140, octobre 1986 — Dizionario degli anarchici..., op. cit. (Notice de L. di Lembo). — Chantier biographique des anarchistes en Suisse.

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