DAMICHEL Jean-Marie

Par Claude Pennetier

Né le 2 juillet 1908 à Allerey (Saône-et-Loire), fusillé comme otage le 15 décembre 1941 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; instituteur ; dirigeant communiste de Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire).

Jean-Marie Damichel
Jean-Marie Damichel
Collection André Jeannet

Jean-Marie Damichel était fils d’un instituteur radical et libre-penseur : « mon père (décédé en 1933) était instituteur ; ma mère est sans profession. Ma mère reçoit la demi-retraite d’instituteur, elle touche en plus les revenus d’une ferme et d’environ 30 ha de terre. Mon père appartenait au parti radical, il était lié à certains politiciens radicaux (sénateur Borgeat) ou réactionnaires (baron de Sainte-Suzanne) ; il était président de la section de Libre-pensée de Chalon, membre de la Ligue des droits de l’Homme ; ma mère est sympathisante à notre parti » (autobiographie de 1937). Élève de l’École normale de Mâcon, Jean-Marie Damichel appartint quelques mois à la Jeune République en 1927, puis fut, l’année suivante, trésorier de la section de Mâcon de l’Union générale des étudiants de l’enseignement. Il était abonné au journal trotskiste La Vérité en 1931.
Le Parti communiste reçut son adhésion en janvier 1932. Secrétaire du rayon de Chalon (Saône-et-Loire) à partir de 1933, il entra au bureau régional en 1936. Instituteur à Chalon, secrétaire de l’Union locale de la CGT, il fut candidat du PCF dans la 2e circonscription de Chalon le 26 avril 1936 ; il recueillit 1 124 voix, soit 6 % des inscrits. Son autobiographie rédigée pour la commission des cadres le 31 juillet 1937 fut jugée sévèrement : classé B (ce qui signifait « ne pas lui donner de responsabilité ») avec la mention « à vérifier sur place ».
Instituteur à Verdun-sur-le-Doubs, puis à Saint-Jean-des-Vignes, Jean-Marie Damichel, membre de la Fédération de l’enseignement, avait été élu membre du conseil syndical de la section départementale du Syndicat national, le 10 juillet 1938, avec 318 voix sur 363 votants. Il ne fut pas réélu en juillet 1939, n’ayant obtenu que 104 voix sur 473 votants.
Déplacé par le gouvernement de Vichy à Cressy-sur-Saône (Saône-et-Loire), membre du Front national, arrêté par la Gestapo le 27 juin 1941, emprisonné à Chalon, à Romainville puis à Compiègne, il a été fusillé par les Allemands au Mont-Valérien, le 15 décembre 1941 comme otage, en représailles aux attentats des 28 novembre 1941 et 7 décembre 1941 à Paris et en région parisienne.
Marié en janvier 1938 à Chalon, il était père d’une fille.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article21343, notice DAMICHEL Jean-Marie par Claude Pennetier, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 23 février 2017.

Par Claude Pennetier

Jean-Marie Damichel
Jean-Marie Damichel
Collection André Jeannet
Fichier de l’Association des familles de fusillés, Musée de la résistance nationale.

SOURCES : RGASPI, Moscou, 495 270 3968, autobiographie, Châlon 31 juillet 1937, classé « B ». – DAVCC, Caen, B VIII, dossier 2 (Notes Thomas Pouty). – Presse syndicale. – Sources orales. – Renseignements fournis par H. Desvaux et L. Griveau. – Notes J. Girault. – André Jeannet, Mémorial de la Résistance en Saône-et-Loire. Biographies des résistants, JPM, 2005.

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