Par Michel Launay
Née en décembre 1891 à Paris ; employée ; dirigeante de la CFTC.
Sa mère, veuve à trente-deux ans, se trouva sans ressources à la tête d’une famille de trois enfants dont Marie-Louise Danguy était la dernière.
Malgré les conditions matérielles difficiles que connaissait la famille, Marie-Louise fit de solides études comme demi-pensionnaire dans un établissement de Montrouge. Elle y obtint son brevet élémentaire. En 1909 elle entra à la Banque de l’Union Parisienne comme employée, aux appointements de 100 F par mois. Elle y travailla jusqu’en août 1919. Les grandes grèves du secteur bancaire l’éveillèrent à la conscience syndicale. À cette date, elle prit contact avec la Fédération des Syndicats féminins de la rue de Sèze. Elle fut aussitôt chargée de tournées de propagande en vue du recrutement syndical. Elle fréquenta, à partir de ce moment, l’École normale sociale animée par Mlle Andrée Butillard*. Les séances d’études de cette institution qui formait le personnel féminin dirigeant de la CFTC lui permirent de devenir l’un des cadres importants de la Confédération.
Depuis juin 1920, elle était secrétaire général adjoint de la Fédération française des syndicats professionnels féminins. À ce titre elle siégeait depuis juin 1920 à bureau confédéral de la CFTC.
À deux reprises, en juin 1922 à Innsbruck (Autriche) et en juin 1932 à Anvers (Belgique), elle prit part, au sein d’une délégation de la CFTC, aux congrès de la CISC (Confédération internationale des syndicats chrétiens).
Elle assura les relations, pas toujours faciles, entre les syndicats masculins et les syndicats féminins tant il est vrai que l’une des caractéristiques du syndicalisme chrétien jusqu’en 1945 était la séparation entre les deux types de syndicats. Quand, en 1935, fut créée, à l’échelon confédéral, une commission féminine chargée de préparer, pour les congrès, des rapports sur le travail féminin, Marie-Louise Danguy en prit la direction. Elle en fut l’animatrice jusqu’à la guerre. Membre du bureau confédéral, elle participait aux discussions de tous les congrès, défendant âprement l’originalité des syndicats féminins. En 1939, Mlle Danguy dut travailler à Clichy comme employée chez Javel la Croix. Elle reprit le combat syndical en 1944 et devint secrétaire générale adjointe de la CFTC, puis, de 1949 à 1961, secrétaire administrative, non sans avoir mérité en 1958 la distinction de chevalier de la Légion d’honneur. Elle se retira ensuite dans une maison de repos au Pecq.
Par Michel Launay
SOURCES : Fichier de la CFTC — Circulaire confédérale, 1919-1931. — Syndicalisme chrétien, à partir de 1931 (BNF Gallica). — Renseignements communiqués par Marie-Louise Danguy. — Notes de Louis Botella.