Par Gauthier Langlois
Né le 15 août 1799 à Le Port-Louis (Morbihan), mort le 31 mars 1870 à Lorient (Morbihan) ; percepteur puis conducteur de travaux ; militant républicain expulsé suite au coup d’état du 2 décembre 1851 il se réfugia à Jersey où il intégra la communauté des proscrits animée par Victor Hugo. Gracié il put revenir chez lui en 1854 mais ne retrouva pas de travail et termina sa vie à l’hospice.
Il fut déclaré à l’État-civil né le 28 thermidor an VII à Port-Liberté (aujourd’hui Le Port-Louis), fils de Noël Nicolas économe de l’hospice civil de Port-Louis, natif de Beauvais (Oise), et de Françoise Fructus Montleger, native de Port-Louis.
Il avait épousé Marie-Adèle Fine Brunerie née à Lorient vers 1814 dont il eut six enfants : Hypolite (1835), Maria (1837), Marguerite (1839), Félicie (1843), Alfred (1845), Charles-Auguste (1848), tous nés à Ploemeur (Morbihan). D’abord percepteur il devint, à partir de 1845, conducteur surveillant des travaux des routes de sa commune.
Suite à son opposition au Coup d’état du 2 décembre 1851 il fut arrêté. La commission mixte du Morbihan le condamna à l’expulsion motivée par les attendus suivants : « Ancien percepteur révoqué pour malversation. Homme immoral. Agent dangereux de la démagogie. »
Avec ses camarades lorientais Gustave Ratier et Adolphe Rondeau il se réfugia à Jersey. Il s’y retrouva avec nombre de proscrits dont Victor Hugo qui affirme qu’on l’y appelait le petit père Henry. Membre de la société d’entraide La Fraternité, il fut chargé par celle-ci —avec le député Félix Mathé, l’avocat Gustave Ratier, le conducteur des ponts-et-chaussées Adolphe Rondeau et le cordonnier Arsène Hayes— d’instruire l’enquête sur le proscrit Julien Hubert. Il était présent le 21 octobre 1853 à l’assemblée générale des proscrits républicains résidant à Jersey, qui déclara Julien Hubert comme espion et agent provocateur de la police de Napoléon III.
Sa peine fut commuée en surveillance le 12 août 1854. De retour en France il semble avoir vécu avec sa femme dans l’indigence. En 1858, au mariage de sa fille Maria à Basse-Terre (Guadeloupe), il était sans profession et résidait à Port-Louis. Son épouse était alors internée à l’asile des femmes de Vannes (Morbihan). Elle y mourut le 10 juin 1871. Interné à l’hospice de Lorient où travaillait autrefois son père, Étienne Henry y était mort l’année précédente.
Par Gauthier Langlois
SOURCES : Archives départementales du Morbihan, Acte de naissance, Acte de décès. — A la France. L’agent provocateur Hubert, Jersey : imp. universelle, [1853]. — Victor Hugo, « 1853-L’espion Hubert », Oeuvres inédites de Victor Hugo. Choses vues, 1888, p. 291-330. — Jean-Claude Farcy, Rosine Fry, « Henry, fils - Etienne Nicolas », Poursuivis à la suite du coup d’État de décembre 1851, Centre Georges Chevrier (Université de Bourgogne/CNRS), [En ligne], mis en ligne le 27 août 2013.