HUNOT Charles

Par Gauthier Langlois

Né le 13 juillet 1815 à Toulon (Var), mort le 6 mai 1879 à Sant-Carles-de-la-Ràpita (Espagne) ; architecte à Sens (Yonne) ; rédacteur au Républicain de Sens, conseiller municipal opposé au coup d’État du 2 décembre 1851, il fut expulsé et se réfugia à Jersey puis en Belgique et enfin en Espagne.

Fils de Jacques Hunot, né en 1774 et de Magdelaine Ermance Dumont née vers 1779, tous deux originaires de Sens (Yonne). Charles était né à Toulon où son père, capitaine au 16e Régiment d’infanterie et chevalier de la Légion d’honneur, était en garnison. En 1851 Charles habitait à Sens, était marié et père d’un enfant.

Selon des renseignements transmis par le sous-préfet de Sens au préfet de l’Yonne en 1858, Charles Hunot, architecte « habitait Sens en 1848 et se faisait remarquer par l’assiduité avec laquelle il suivait les séances du club rouge où il pérorait fréquemment. En 1851 il fut un des rares conseillers municipaux de la ville qui protestèrent contre l’acte du 2 décembre et cherchèrent à entraîner la population dans la même voie ». Pour cette raison Il fut arrêté. La commission de révision de Paris proposa son expulsion motivée par le commentaire suivant : « Propagateur de mauvaises doctrines. Dangereux. Influent. Démagogue ardent. Un des rédacteurs du journal Le Républicain publié à Sens [de 1849 à 1850] et rédigé dans le plus mauvais esprit. On le voit figurer dans toutes les manifestations et tous les banquets démagogiques ».

Réfugié à Jersey, il s’y retrouva avec nombre de proscrits dont Victor Hugo. Il participa à leurs activités politiques et notamment, le 21 octobre 1853, à l’assemblée générale des proscrits républicains résidant à Jersey, qui déclara le sieur Julien Hubert comme espion et agent provocateur de la police de Napoléon III. Il s’installa ensuite en Belgique puis en Espagne.

Le 20 janvier 1858 Charles Hunot alors sous-ingénieur de la compagnie de la canalisation de l’Ebre à Flix (Catalogne), demanda au ministre de l’Intérieur la permission de rentrer un mois en France pour voir sa mère à Sens et sa fille à Coulommiers. L’âge de sa mère l’empêchait de faire un voyage en Espagne et de venir auprès de lui comme quand il habitait la Belgique.

Sa fille Henriette épouse Rogué, bénéficia d’un pension suite à la loi de réparation nationale de 1881.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article213851, notice HUNOT Charles par Gauthier Langlois, version mise en ligne le 9 avril 2019, dernière modification le 3 janvier 2021.

Par Gauthier Langlois

SOURCES : Dossier de la Légion d’honneur de Jacques Hunot. — Archives départementales du Var, 1815, acte de naissance n° 785. — Archives départementales de l’Yonne, 3 M 1/174. — A la France. L’agent provocateur Hubert, Jersey : imp. universelle, [1853]. — Jean-Claude Farcy, Rosine Fry, « Hunot - Charles », Poursuivis à la suite du coup d’État de décembre 1851, Centre Georges Chevrier - (Université de Bourgogne/CNRS), [En ligne], mis en ligne le 27 août 2013. — L’Yonne au XIXe siècle, vol. 3, n° 1, Auxerre, 1967, p. 211. — Léo Hamon, Les Républicains sous le Second Empire, Paris, Éditions de la Maison des sciences de l’Homme, 1994, p. 28.

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