DANIEL Armande

Par Alain Prigent

Née le 1er novembre 1919 à Paule (Côte-du-Nord, Côte-d’Armor), morte le 18 mai 2001 à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) ; résistante ; militante communiste des Côtes-du-Nord ; emprisonnée pour avoir participé à une manifestation contre la guerre d’Indochine en gare de Saint-Brieuc.

Fille d’un commerçant et d’une ménagère, Armande, dite Mantic, après avoir fait des études au cours complémentaire de Rostrenen, Armande Daniel partit dans la région parisienne où vivaient ses frères et où elle fit des études de sténo. Revenue en Bretagne, elle intégra rapidement les FTP en mai 1943, la ferme de ses parents en Keroulaire servant de planque aux responsables FTP en particulier à Jean Le Jeune, petit cousin par sa mère. Elle distribua des tracts et des journaux clandestins dans les cantons du Sud-Ouest du département. En octobre 1943, son travail s’étendit à tout le département. Elle adhéra alors au PCF clandestin. Secrétaire administrative et agent de liaison à l’état-major FTPF en juin 1944, elle obtint la Croix de guerre et homologuée sous-lieutenant FFI. Sœur de Guillaume Daniel, elle travailla comme secrétaire administrative à l’hebdomadaire communiste L’Aube Nouvelle. Elle fut élue au comité fédéral de 1948 à 1952. Elle est arrêtée le 11 mai 1950 à l’issue d’une manifestation en gare de Saint-Brieuc contre le passage d’un train en provenance de Brest et transportant des tourelles de canon à destination de Rochefort. Emprisonnée ainsi que neuf autres responsables de la CGT et de la fédération communiste des Côtes-du-Nord, elle fut emprisonnée pendant sept mois à la prison des femmes de La Roquette avec Madeleine Bardelli et Yvette Mallet. Deux autres militants entrèrent dans la clandestinité. Jugée à partir du 22 janvier 1951 dans le procès dit « des 12 » de Saint-Brieuc, elle fut, avec ses camarades, acquittée à l’issue d’un procès ayant eu une résonance nationale, la défense citant Alain Le Léap et Charles Tillon. Les prévenus furent soutenus pendant toute cette période par de nombreuses manifestations populaires et par des témoignages, lors du procès, venus de tous les horizons syndicaux (CFTC) et politiques (Jean Nicolas, maire de Saint-Brieuc). Après le procès, elle quitta le département pour Paris où elle devint responsable du contentieux de l’Association des chauffeurs de taxi. Elle continua de militer syndicalement et politiquement jusqu’à son décès le 18 mai 2001.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article21390, notice DANIEL Armande par Alain Prigent, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 25 octobre 2008.

Par Alain Prigent

SOURCES : Arch. Dép. Côtes d’Armor, 1043W39. — Arch. UD-CGT des Côtes d’Armor. — Jean Le Jeune, Itinéraire d’un ouvrier breton, Saint-Brieuc, 2002. — Édouard Quemper, Prison pour une belle Marseillaise, Saint-Brieuc, 2002. — État civil de Paule.

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