MONTEIL Antoine

Par Pierre Bonnaud

Né le 13 juillet 1876 à Vallon (Ardèche), mort le 14 septembre 1940 dans le camp d’internement de Chibron, commune de Signes (Var) ; tailleur ; militant communiste, secrétaire du rayon de la région de Vallon dans l’Entre-deux-guerres.

Les parents d’Antoine Monteil, Antoine et Elisabeth (née Alméras ) appartenaient à une lignée familiale d’agriculteurs-viticulteurs de la Basse-Ardèche. De tradition protestante, ils s’étaient impliqués dans le mutualisme agricole et affichaient des opinions républicaines et laïques. Leurs six enfants (deux garçons, quatre filles) fréquentèrent l’école publique.

Après avoir obtenu son certificat d’études primaires, Antoine Monteil entra en apprentissage chez un artisan tailleur de Vallon avant d’exercer par la suite ce métier pour son propre compte. Marié, père de trois enfants (deux filles décédèrent en bas-âge, seul son fils Jean survécut), Antoine Monteil fut mobilisé en 1914 et partit pour le front malgré son âge avancé. Fait prisonnier en 1916, il regagna son foyer à la fin du conflit très éprouvé physiquement et gagné aux idées pacifistes.

Il adhéra à la Libre Pensée, à l’ARAC, au groupe socialiste de Vallon (qui vota à la quasi-unanimité la motion Cachin-Frossard et l’adhésion à la IIIème Internationale dans la préparation du congrès de Tours). Avec son frère Paul et ses amis Maurice Peyrouse, Maurice Martin, Paul Escoffier, il fut l’un des fondateurs de la cellule et du « rayon » communiste de Vallon dont il devint le secrétaire dans les années trente. En mai 1935, il conduisit une liste « Ouvriers et paysans » aux élections municipales, concurrente de celle du maire sortant, le socialiste Sully-Eldin. (sur son nom il rassembla 102 voix , Sully-Eldin en obtint 290).

Le 28 mai 1940, alors que l’offensive allemande battait son plein, la gendarmerie procéda à son arrestation ainsi qu’à celle de Paul Escoffier. Interné au camp de Chabanet (Ardèche), puis transféré à celui de Chibron (Var), maltraité, malade et ne pouvant se soigner, Antoine Monteil décéda le 14 septembre 1940. Dans l’été 1940, sa sœur Anna Alzas avait suscité une pétition dans son village qui demandait sa libération ainsi que celle de Paul Escoffier, prémisse d’une future Résistance en Ardèche du Sud. Elle obtint plus de 200 signatures. Les obsèques d’Antoine Monteil furent suivies par une foule considérable, son camarade Maurice Peyrouse lui rendit un dernier hommage en prononçant un texte écrit par Joseph Thibon, l’un de ses co-détenus à Chibron.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article213953, notice MONTEIL Antoine par Pierre Bonnaud, version mise en ligne le 28 mars 2019, dernière modification le 28 mars 2019.

Par Pierre Bonnaud

SOURCES : Arch. Dép. Ardèche, 70J (fonds du musée départemental de la Résistance). — Dossier élections municipales, Mairie de Vallon (JP Ageron). — Le travailleur Alpin, 1931-1936. - Arch. Dép. Ardèche, fonds 70 J. — A. Demontès, L’Ardèche martyre, Largentière,1946. — Mémorial de la Résistance en Ardèche, édité par l’ANACR, Aubenas, 3e ed 1994. — Elie-Reynier, Carnets du concentré, publiés dans Cahier MATP n°61-II- février 1999. — Renseignements apportés par ses neveux, Mathé et Raoul Galataud. — Renseignements d’état-civil, mairie de Vallon-Pont-d’Arc. — La Résistance en Ardèche, CD-Rom Musée départemental de la Résistance et de la déportation, AERI, 2004. — Pierre Bonnaud, L’Ardèche dans la Guerre, 1939-1945, Edit. De Borée, 2017.

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