FRANCOIS Louis, Pierre, Émile

Par Jean-Paul Nicolas

Né à Villedieu les Poëles (Manche) en 1905, mort en février 1985 à Notre-Dame-de-Gravenchon (Seine-Maritime) ; distillateur à la Raffinerie Vacuum-Mobil ; militant syndical Cgt ; communiste ; membre du conseil municipal provisoire de Notre-Dame-de-Gravenchon en 1944.

Louis François (père de Milo François) vers 1965.
Louis François (père de Milo François) vers 1965.

Originaire du département de la Manche, Louis François participa en 1934 à la construction et au démarrage de la raffinerie Vacuum-Oil de Notre-Dame-de-Gravenchon (Seine-Inférieure, Maritime). Il y exerça le métier de distillateur et s’installa avec sa famille dans la cité Vacuum réservée au personnel de cette compagnie pétrolière nord américaine. Avec son épouse Berthe née Pastourel, il eurent une fille Ghisèle et deux garçons : Claude François et Émile François qui devinrent plus tard des salariés du pétrole responsables syndicaux.
Louis François fut avec Henri Messager en 1934 à l’origine de la création d’un syndicat Cgt de la Chimie, unique et regroupant les personnels des deux raffineries nord américaines Vacuum (Mobil) et SFAR (Esso) qui avaient été construites simultanément et côte à côte sur la rive droite de la Seine, commune de Gravenchon.
Responsable Cgt à la Vacuum-Oil, il prit la tête et organisa la grève de juin 1936 avec Emile Robinet et André Augeray. Lecteur de l’Humanité, il était communiste, mais était surtout connu comme syndicaliste Cgt. A noter que l’appartenance de classe des ouvriers du raffinage s’exprimait pour l’essentiel par leur adhésion à la Cgt, syndicat de classe, et que beaucoup d’entre eux considéraient leur appartenance à la Cgt comme un engagement suffisant.
En 1939 Louis François ne fut pas mobilisé ni rayé de l’affectation spéciale comme Emile Robinet, ni, semble-t-il, fiché ou considéré comme indésirable par les renseignements généraux.
Lorsqu’en juin 1940 les Allemands se rapprochaient de la Seine, Louis François prit part à la destruction de sa raffinerie. Décision de défense nationale consistant à saborder tout le raffinage de Basse-Seine pour que le pétrole échappe à l’envahisseur.
Les raffineries détruites et leurs stocks en feu, Louis François rejoignit en vélo sa famille réfugiée dans la Manche à environ deux cents kilomètres.
Puis en été 1940, les raffineries reprirent une faible part de leur personnel d’avant l’armistice et Louis François fut du nombre des ouvriers réembauchés à la Vacuum-oil.
La période de l’Occupation nous a été décrite par Emile François qui l’avait vécue enfant. Il arriva que Henri Messager, devenu clandestin tienne en 1941 de brèves réunions nocturnes dans la maison de Louis située rue des Marronniers dans la cité Vacuum. Ce n’était pas sans risque car on craignait les mouchards dans ces cités jardins où tout le monde travaillait dans la même usine et s’observait jour et nuit. On se méfiait de tout le monde y compris entre anciens militants dont on ignorait souvent l’évolution des engagements et idées politiques.
On retrouve Louis François en 1944, vraisemblablement membre du Comité de Libération de Notre-Dame-de-Gravenchon, car le Préfet le désigna le 23 octobre 1944 parmi les dix huit membres du Conseil Municipal provisoire de la commune. Le 13 mai 1945, date des élections municipales, Louis François fut élu parmi un total de 16 conseillers de tendances diverses. Parmi eux, André Burgunder qui fut un acteur de 1936 aux côtés d’Henri Messager dans le raffinage et devint très provisoirement maire en remplacement de l’enseignant Pierre Lejeune qui, étant fonctionnaire était inéligible aux termes de la loi d’avril 1884.
Son départ à la retraite se situa vers 1970, il dut quitter sa maison Mobil, rue des Peupliers pour une maison dans le Vieux-Gravenchon, rue René Coty.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article214173, notice FRANCOIS Louis, Pierre, Émile par Jean-Paul Nicolas, version mise en ligne le 5 avril 2019, dernière modification le 16 octobre 2019.

Par Jean-Paul Nicolas

Louis François (père de Milo François) vers 1965.
Louis François (père de Milo François) vers 1965.

SOURCES : Jean-Marie Cahagne Notre-Dame-de-Gravenchon, Deux mille ans d’Histoire éditeur ville de NDG, 2000.— Entrevues avec Milo François en 2008.— Notes de Lydie François petite fille de Louis François, fille de Émile François (2019).

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable