TIRLICIEN Robert

Par Jean-François Lassagne

Né le 21 novembre 1934 à Sorcy-Saint-Martin (Meuse). Ajusteur puis haut-fourniste à l’usine d’Homécourt (Meurthe-et-Moselle) ; militant de la CGT ; délégué du personnel ; membre du secrétariat de l’UL ; conseiller prud’homme ; militant communiste ; membre du comité et du bureau fédéral de Meurthe-et-Moselle Nord, puis de la fédération de Meurthe-et-Moselle ; responsable des vétérans du Parti communiste de Meurthe-et-Moselle et membre du bureau national.

Robert Tirlicien, archive personnelle.
Robert Tirlicien, archive personnelle.

Son père Léandre Emile Tirlicien, né le 28 novembre 1900 à Void (Meuse), exerça plusieurs métiers : ouvrier agricole, employé dans une brasserie, puis fromager, avant de travailler aux fours à chaux de Saint-Germain-sur-Meuse pour la Compagnie des forges et aciéries de la Marine et d’Homécourt. Il décéda le 18 mars 1976. Olga François, qu’il épousa le 9 avril 1934, était née le 27 janvier 1911 à Aulnoy-sous-Vertuzey (Meuse), elle était non croyante et anticléricale et mourut le 25 mai 1991. Ainé de quatorze enfants, cinq filles et neuf garçons, Robert Tirlicien fut élevé par ses grands-parents maternels. En 1945, mis en joue par un fasciste de la LVF à Void l’intervention de sa grand-mère évita probablement le pire. C’est en 1948 qu’il obtint le Certificat d’Etudes Primaires, malgré une fréquentation de l’école perturbée par les travaux des champs durant l’occupation, quand les Allemands réquisitionnaient nourriture et chevaux. Puis il réussit l’examen d’entrée au centre d’apprentissage du Thillot (Vosges), où il suivit une formation d’ajusteur durant trois ans. N’ayant pas réussi le CAP, il fut admis à l’entretien de l’usine Forges et aciéries de la Marine et d’Homécourt (Meurthe-et-Moselle), où après un an d’apprentissage supplémentaire, il échoua de nouveau. Il partit alors à la fabrication et obtint le CAP de haut-fourniste en juin 1959. Il vécut à l’Hôtel des Ouvriers à Homécourt d’octobre 1951 à octobre 1956. En octobre 1952 il devint adhérent de la CGT, sur le conseil d’un travailleur immigré italien et après avoir rencontré le délégué Santambroggio. Rapidement membre du conseil syndical de l’usine, il participait aux réunions qui se tenaient rue Pasteur à l’Union locale. Il y rencontra des militants, et adhéra au Parti communiste au mois d’avril 1953. Il devint alors un lecteur assidu de la Vie Ouvrière et de l’Humanité.
Puis il dut accomplir son service militaire durant 18 mois, tout d’abord à Borny près de Metz (Moselle) au 402ème régiment d’artillerie antiaérienne, puis au Maroc pendant trois mois. Qualifié de « démoralisateur de troupe  » il fut ensuite affecté à Commercy avant de retourner à Borny pour des raisons familiales, puisque le 6 février 1956, il avait épousé Roselyne Rabier, née le 10 octobre 1933 à Joeuf (Meurthe-et-Moselle), fille de Marien (1891-1947), un compagnon cordonnier originaire de Latronche (Corrèze), et d’Armance Justine Barrier (1898-1966) également de Latronche, et il était devenu le père des jumeaux Roger et Roseline nés à Metz le 9 juin 1956. Une seconde fille Régine naquit le 22 aout 1957. Son épouse Roselyne Tirlicien travailla à la SOLPA (Société lorraine de production alimentaire) à Homécourt, dès son plus jeune âge. Militante de la CGT elle mena les grèves de 1953, mais dut rapidement cesser toute activité pour invalidité. Elle était adhérente du Parti communiste et mourut le 7 décembre 2015.
La famille demeura à Marly (Moselle), et à son retour de l’armée, Robert Tirlicien dut se rendre à l’usine en combinant train et vélo. Cherchant un logement plus près de son lieu de travail, il s’inscrivit à Briey, mais avant de pouvoir y habiter, la famille logea à Mars-la-Tour (Meurthe-et-Moselle), puis dans un logement d’usine à Homécourt. En 1958 il fut élu délégué du personnel au service des hauts-fourneaux, où dès sa création, il devint secrétaire de la cellule Waechter Martin du Parti communiste , laquelle éditait un bulletin « Le creuset ». Par la suite il fut élu secrétaire de la section d’entreprise d’Homécourt qui comptait alors 150 adhérents cotisants. Il ouvrit un compte à l’Humanité et créa d’abord un CDH, puis plusieurs, chacun regroupant 10 lecteurs sous la responsabilité d’un militant. En 1960 il tint un stand à la fête de l’Humanité à Vincennes, et fut chaque année l’un des artisans du stand de la Fédération, jusqu’en 2017 où le responsable lui demanda de ne plus s’investir, au regard de son âge.
Collecteur syndical, il avait environ 200 adhérents au service haut-fourneaux. Devenu chef fondeur en 1965, il ne fut pas élu délégué au collège des ETAM. En 1967 l’entreprise connut une grève de trois semaines, et il participa activement à la marche de Joeuf à la sous-préfecture de Briey longue de dix kilomètres, au cours de laquelle il se souvint avoir réalisé dix adhésions au Pcf. Durant mai 68 la grève dura également trois semaines. Il fut muté le premier juillet 1968 à l’entreprise Cochery pour le traitement du laitier. Membre du secrétariat de l’Union locale d’Homécourt, élu conseiller prud’homal au conseil de Briey il ne termina pas son second mandat ayant quitté le secteur privé en 1978, mais il assura ensuite la défense juridique des salariés durant les années 1980 jusqu’en 1996. Licencié de Cochery au début juin 1977, après avoir travaillé six mois à l’usine de Rombas (Moselle), il demeura un an au chômage, puis fut embauché à la ville d’Homécourt en mai 1978 à l’entretien de la piscine, puis muté à Blénod (Meurthe-et-Moselle) comme concierge au foyer des personnes âgées. Il y resta un an et demi avant de retourner aux ateliers à Homécourt, où il finit agent de maitrise. Elu au comité fédéral de Meurthe-et-Moselle Nord du Pcf, il participa par intermittence au bureau fédéral, alors qu’Antoine Porcu en était le secrétaire, puis sous le secrétariat d’Alain Amicabile, avant et après la réunification de la fédération de Meurthe-et-Moselle en 1984. En 1977, durant sa période de chômage il s’était engagé sans réserve dans la campagne électorale municipale de Colette Goeuriot qui fut élue maire de Joeuf. Grand lecteur et mélomane, il tint une table de lecture à chaque assemblée depuis 1959, et pendant vingt ans il fut « relais » de la librairie du Marché à Nancy, librairie de la fédération du Parti communiste. Membre du secrétariat de l’Union locale d’Homécourt, élu prud’homme, il assura ensuite la défense juridique des salariés des années 1980 jusqu’ en 1996. Il fut, avec Claude Baumann, commissaire aux comptes de l’Imprimerie ouvrière de l’UD CGT de Meurthe-et-Moselle, que présidait Albert Balducci. Mis à la retraite en 1994, il prit rapidement en charge les vétérans du Parti communiste en Meurthe-et-Moselle et en devint le secrétaire, puis en 2002 il accepta d’intégrer le bureau national en remplacement d’Arthur Buchmann.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article214174, notice TIRLICIEN Robert par Jean-François Lassagne, version mise en ligne le 10 avril 2019, dernière modification le 7 avril 2022.

Par Jean-François Lassagne

Robert Tirlicien, archive personnelle.
Robert Tirlicien, archive personnelle.

SOURCES : Entretiens avec Robert Tirlicien en 2018 et 2019. — Archives personnelles.

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