GILLES Eugène, Ernest

Fils de Julien Désiré Valentin Gilles, pâtissier, et de Ernestine Landier, malgré des grandes capacités scolaires, Eugène Gilles dut travailler et se forma comme commis coiffeur et se syndiqua à la CGT. En 1915, après trois mois de préparation militaire, il rejoignit le front ; il fut décoré de la Croix de guerre. Démobilisé en 1920, il entra aux chemins de fer à Chartres. Il s’était marié le 9 septembre 1919 à Arrou avec Aline Valentine Legendre.
Secrétaire du syndicat des Cheminots de Chartres (CGTU) jusqu’à la fusion de 1935, il devint secrétaire de l’Union locale des syndicats unitaires, puis à partir de 1937 secrétaire de l’Union départementale CGT jusqu’à l’interdiction de septembre 1939. Il présida l’orphelinat du syndicat des cheminots.
En mai 1936, Eugène Gilles était archiviste et membre du bureau du syndicat CGT des cheminots de Chartres.
Communiste clandestin il assurait la liaison avec Paris. Il fut arrêté en juillet 1941 par la police allemande, interné à la prison de Chartres puis à Compiègne d’où il fut déporté à Auschwitz le 6 juillet 1942. C’était le premier convoi de déportation de répression à quitter Compiègne et le seul de l’année 1942. Il s’agissait d’un convoi de représailles formé, à l’origine, par l’administration militaire allemande afin de dissuader les résistants communistes de poursuivre la guérilla urbaine, commencée en août 1941, sous la forme d’attentats contre des officiers et des troupes de l’armée d’occupation, auquel avait été ajouté une cinquantaine de Juifs et des mineurs de Lorraine italiens et polonais.

Eugène Gilles y mourut de mauvais traitements le 15 septembre 1942.