FISCHER Léon

Par Jean-Luc Marquer

Né le 23 mars 1863 à Zellwiller (Bas-Rhin), sommairement exécuté le 16 mai 1944 à Champier (Isère) ; rentier ; victime civile

Stèle commémorative de Champier (Isère)
Stèle commémorative de Champier (Isère)
Source : Photographie Jean-Luc Marquer

De confession juive, Léon Fischer était le fils d’Israël et de Madeleine Bloch.
La famille s’installa à Bruxelles (Belgique) aux alentours de 1875.
Vers 1890, il épousa Bertha Lucie Kahn, née à Sarreguemines (Moselle). Ils eurent six enfants, dont Francis, qui épousa Paulette Guédon. En 1944, cette dernière était directrice de commerce, domiciliée 51 rue Duquesne à Lyon 6ème arr. (Rhône).
Durant sa vie active, il fut employé de commerce.
Bien qu’il ait vécu à Bruxelles, il conserva la nationalité française.

En 1941 ou 1942, Léon Fischer et sa femme Lucie s’installèrent à l’hôtel Chapot à Champier (Isère), où ils vécurent de leurs économies.

Le 16 mai 1944, vers 8h30, des Waffen-SS et des miliciens accompagnés de membres de la Gestapo investirent Champier et la commune voisine de Nantoin (Isère). Ils étaient conduits par un jeune homme, « Fillette », milicien qui avait infiltré la Résistance.
Allemands et miliciens se rendirent tout d’abord à la gendarmerie où ils mirent en garde à vue les trois gendarmes présents, accusés de connivence avec les maquisards.
Puis vers 9h30, ils se dirigèrent vers l’école et l’hôtel Chapot.
Les soldats vérifièrent les papiers d’identité des personnes qui s’apprêtaient à prendre le car pour la direction de Saint-Marcellin (Isère). Parmi ceux-ci se trouvait Léon Fischer. Il fut immédiatement arrêté en même temps qu’un autre passager signalé par le président du comité local de Libération nationale de Champier comme « Polonais ».
La faction qui était allée à Nantoin arriva à Champier vers 14 heures. Elle amenait un prisonnier, Joseph Buenerd, qui venait d’être témoin de l’exécution sommaire de son voisin et ami Philippe Goy.

Les miliciens et les Allemands embarquèrent les trois gendarmes. Deux d’entre eux, le maréchal-des-logis-chef Philippe Boulogne et le gendarme Jacques Duperray, qui faisaient partie de l’A.S. de l’Isère (bataillon Chambarand) furent déportés et partirent de Compiègne le 15 juillet 1944. Tous deux moururent en déportation.
Léon Fischer fut conduit dans sa chambre à l’hôtel Chapot où il prit ses documents et son argent et vers 14h30, les Allemands et les miliciens repartirent avec leurs captifs en direction de Saint-Jean-de-Bournay (Isère).
À deux kilomètres du bourg, ils s’arrêtèrent au lieu-dit « Les Effeuillers ».
Là, Joseph Buenerd et Léon Fischer furent sommairement exécutés. Le premier, de plusieurs balles d’arme de poing et le second de plusieurs rafales d’arme automatique après avoir été dépouillé de son argent et de ses papiers d’identité.
Il ne fait guère de doute que Léon Fischer fut exécuté parce que juif.
Les corps furent trouvés vers 16 heures.
Formellement identifié par le maire de Champier, le corps de Léon Fischer fut déposé dans une salle désaffectée de l’école.
C’est Paulette Fischer qui déclara le décès à la mairie et signa l’acte avec le maire.
Léon Fischer fut enterré le surlendemain dans le cimetière de Champier.

Il obtint la mention « Mort pour la France ».
Son nom figure sur la stèle érigée sur le lieu de l’exécution et parmi les victimes de la Shoah dans la base de données du mémorial de Yad Vashem (Israël).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article214497, notice FISCHER Léon par Jean-Luc Marquer, version mise en ligne le 12 avril 2019, dernière modification le 2 février 2021.

Par Jean-Luc Marquer

Stèle commémorative de Champier (Isère)
Stèle commémorative de Champier (Isère)
Source : Photographie Jean-Luc Marquer

Sources : Arch. dép. Rhône, Mémorial de l’Oppression : 3808W445 — AVCC Caen, 21P 343011 Etat civil — BERGER Jean-Daniel ; Comme un essaim de guêpes... Résistance et guérilla en R1, secteur VI Rhône-Isère : en 2 volumes : Tome 1, Juin 1940-juin 1944 ; Tome 2, Juin-septembre 1944 ; Impressions Modernes (Guilherand-Granges), 2001 — Mémorial GenWeb — Site de la Fondation pour la mémoire de la Déportation : http://www.bddm.org/https://www.geni.comhttps://yvng.yadvashem.org

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