GOY Louis Philippe

Par Jean-Luc Marquer

Né le 18 juillet 1896 à Nantoin (Isère), sommairement exécuté le 16 mai 1944 à Nantoin ; cultivateur ; résistant de l’Armée secrète, homologué Forces françaises de l’Intérieur et interné résistant (D.I.R.)

Philippe GOY
Philippe GOY
Source : Photographie Jean-Luc Marquer (Monument aux morts de Nantoin, détail)

Louis Philippe Goy était le fils de Jean Rémy et de Marie Octavie Armanet.

Incorporé le 8 avril 1915 au 140ème régiment d’infanterie, il rejoignit le front contre l’Allemagne à partir du 3 décembre de la même année. Affecté le 16 mai 1916 au 75ème RI, il passa le 27 juillet 1918 au 500ème régiment d’artillerie d’assaut (chars de combat) . Il fut nommé brigadier le 26 octobre 1918 et maréchal-des-logis le 10 septembre 1919.
Cité à l’ordre du régiment, il fut décoré de la Croix de guerre 1914-1918 avec étoile de bronze.
Rendu à la vie civile le 11 septembre 1919, il revint à Nantoin (Isère) où il reprit ses activités de cultivateur.

Il épousa Marcelle Joséphine Vincendon à Nantoin le 16 septembre 1922. Ils eurent cinq enfants.
Fermier, il travailla pour différents propriétaires à Champier à partir de 1925.

Rappelé à l’activité le 26 août 1939 au centre mobilisateur d’infanterie n°142 à Lyon (Rhône), il fut affecté comme garde des voies de communication, puis comme affecté spécial à Champier au titre du service agricole à partir du 5 novembre 1939. Il fut démobilisé le 16 juillet 1940.
Il rejoignit la Résistance dès le début de 1943 lorsque furent créés les maquis de Saint-Jean-de-Bournay (Isère), qui dépendaient du secteur 6 (Vienne) de l’AS-Rhône, et fut chargé de cacher des réfractaires au STO et d’approvisionner les maquis.

Le 16 mai 1944, vers 8h30, des Waffen-SS et des miliciens accompagnés de membres de la Gestapo investirent Nantoin et la commune voisine de Champier. Ils étaient conduits par un jeune homme, « Fillette », milicien qui avait infiltré la Résistance.
Les Allemands et les miliciens arrivèrent vers 9h15 au Grand Nantoin où se trouvaient les fermes de Joseph Buenerd et de Philippe Goy.
Ils demandèrent où se trouvaient les deux hommes. Ceux-ci travaillaient alors ensemble dans un champ.
Pendant qu’une partie des miliciens et Allemands pillait méthodiquement les fermes, emportant tout ce qui pouvait avoir une valeur, un groupe, accompagné d’une des filles de Philippe Goy, alla trouver les deux hommes.
Le groupe d’Allemands et de miliciens entraîna Philippe Goy et Joseph Buenerd vers les bois. Là, sans autre témoin que Joseph Buenerd, Philippe Goy fut battu puis sommairement exécuté.
Si le pillage fut essentiellement l’œuvre des miliciens, ce furent les soldats allemands qui incendièrent les maisons et bâtiments agricoles des familles Goy et Buenerd, ainsi que deux maisons abandonnées qui servaient de refuge aux maquisards.
Vers 13h45, en emmenant Joseph Buenerd, miliciens et Allemands prirent la direction de Champier où ils rejoignirent le reste de la troupe.
Le corps de Philippe Goy fut trouvé vers 19 heures, criblé de 32 balles, la mâchoire et la jambe cassées
Il fut enterré dans le cimetière de Nantoin.

Philippe Goy obtint la mention « Mort pour la France » le 23 juin 1945.
La qualité de membre des Forces françaises de l’Intérieur lui fut reconnue pour la période du 15 avril au 16 mai 1944.
Il fut homologué interné résistant pour la journée du 16 mai 1944.

Son nom figure sur la stèle érigée sur le lieu de l’exécution à Nantoin, sur le monument aux morts de Nantoin et sur la plaque commémorative du camp de Chambarand à Viriville (Isère).
Une place de Nantoin porte le nom de place des fusillés du 16 mai 1944.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article214498, notice GOY Louis Philippe par Jean-Luc Marquer, version mise en ligne le 12 avril 2019, dernière modification le 12 janvier 2022.

Par Jean-Luc Marquer

Philippe GOY
Philippe GOY
Source : Photographie Jean-Luc Marquer (Monument aux morts de Nantoin, détail)
Stèle commémorative de Nantoin (Isère)
Stèle commémorative de Nantoin (Isère)
Source : Photographie Jean-Luc Marquer

Sources : Arch. dép. Rhône, Mémorial de l’Oppression : 3808W445 — SHD, Vincennes, GR 19 P 69/17 ; GR 16 P 238243 — AVCC Caen, 21 P 350208 — Etat civil — BERGER Jean-Daniel ; Comme un essaim de guêpes... Résistance et guérilla en R1, secteur VI Rhône-Isère en 2 volumes : Tome 1, Juin 1940-juin 1944, Tome 2, Juin-septembre 1944 ; Impressions Modernes (Guilherand-Granges), 2001 — Mémorial GenWeb

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