DARIER Marie-Louise [née DELOZIÈRE Marie-Louise, Félicité, Suzanne]

Par Alain Dalançon

Née le 18 avril 1911 à Ezanville (Seine-et-Oise/Val d’Oise), morte le 12 avril 2005 à La Mure (Isère) ; professeure adjointe bibliothécaire ; militante du SPES puis du SNES.

Fille d’Edouard-Célestin Delozière, capitaine d’infanterie de réserve en 1918, disparu, et de Suzanne Verron, répétitrice de lycée à Paris (Lamartine en 1920, Jules Ferry en 1941), Marie-Louise Delozière était maîtresse d’internat au lycée de jeunes filles de Beauvais (Oise) en 1937-1938. Elle militait au nouveau Syndicat du personnel de l’enseignement secondaire (FGE -CGT), était membre de sa commission exécutive et de sa commission pédagogique. Devenue professeure adjointe ou répétitrice à Gap (Hautes-Alpes) à la veille de la guerre, elle fut victime d’un déplacement d’office sous le régime de Vichy et se retrouva au lycée de Beauvais (Oise).

Elle épousa le 28 août 1941 à Paris (XVIIe arr.) Daniel Darier (né le 1e juin 1915 à Paris XIVe – mort le 19 février 2002 à Louviers) alors maitre d’internat à Annecy.

Marie-Louise Darier fut mutée au lycée de jeunes filles de Rouen (Seine-Maritime) le 16 janvier 1945, puis au collège de Pontoise (Seine-et-Oise) où son mari était économe, et devint commissaire paritaire national suppléant lors des premières élections professionnelles de 1948.

Militante du SPES avant-guerre, elle participa, à la Libération, à la création du Syndicat national de l’enseignement secondaire, fut membre de sa commission exécutive de 1945 à 1947, et secrétaire corporative de sa catégorie en 1946 et 1947 avec Marcel Bonin. Au congrès de Pâques 1946, elle défendît un rapport, adopté par le syndicat, en faveur d’une réforme de l’internat, inspiré par l’esprit de l’École nouvelle : « l’enfant, l’adolescent, confié à lui-même autant qu’à ses éducateurs ». Novatrice, elle proposait de remplacer les « casernes » actuelles par des chambres de 5 à 6 élèves, dans des grands espaces de verdure, et de doter les internats de salles de jeux et de lecture. Elle suggérait aussi de créer une « catégorie d’éducateurs « spécialistes d’internat », formés, amenés à remplacer des maitres d’internat qui n’exercent cette fonction que par manque de moyens pour poursuivre leurs études. »

En 1948, elle se prononça en faveur du maintien de la FEN et du SNES à la CGT et fut réélue à la CE sur la liste « B » des « cégétistes » en 1948 et 1949.

Élue membre titulaire du Comité consultatif en 1945, elle continua à défendre les personnels de sa catégorie comme élue titulaire à la commission administrative paritaire nationale des PA après les élections de 1948 et 1952.

Elle devint adjointe d’enseignement, d’abord au lycée de filles de Chartres (Eure-et-Loir) puis au lycée de garçons, et enfin au lycée Pasteur à Neuilly (Seine, Hauts-de-Seine).

Dans tous les établissements où elle exerça après la guerre, elle était chargée de la bibliothèque scolaire dont elle assura le développement et le rayonnement. Elle insistait beaucoup sur la participation nécessaire des élèves, depuis la décoration du local (ancienne réserve à bois à Pontoise ou partie d’un réfectoire à Chartres) jusqu’au choix des livres et des exercices (lectures, exposés, expositions…). Ce qui supposait un travail d’équipe avec les professeurs, des échanges incessants entre la classe et la bibliothèque, des relations de confiance avec les élèves et d’amitié avec les professeurs. La bibliothécaire devait être « présente, discrète, pour renseigner, conseiller, rassurer ». « La bibliothèque se trouve au cœur de la maison. Son action se fait sentir à l’extérieur. » concluait-elle. Ses expériences étaient connues bien au-delà de son département, encouragées par l’inspecteur d’académie d’Eure-et-Loir et par le ministère.

Après 1968, Marie-Louise Darier participa à la réflexion du SNES et aux négociations pour le statut de documentaliste-bibliothécaire de 1971 à 1973. À cet effet, elle signa plusieurs articles dans L’Université syndicaliste.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article21452, notice DARIER Marie-Louise [née DELOZIÈRE Marie-Louise, Félicité, Suzanne] par Alain Dalançon, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 19 mai 2021.

Par Alain Dalançon

SOURCES : Arch. IRHSES (SPES, L’Université syndicaliste, CESN, CAPN, annuaires de l’Education nationale). — Arch. état civil Paris. — Marie-Louise Darier, « Organisation et rayonnement d’une bibliothèque scolaire », Enfance, 1956, vol. 9, n° 3, p. 173-176.

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