DARLEY André, Louis

Par Jean-Yves Guengant

Né le 24 décembre 1920 à Brienon-sur-Armançon (Yonne), mort 16 juillet 1985 à Brest, (Finistère) ; résistant trotskyste déporté.

Fils d’Alfred Darley, mécanicien aux chemins de fer et de Germaine Mirey, sans profession, il grandit dans le quartier Kéruscun à Brest. C’est dans le mouvement laïque des Éclaireurs de France qu’André Darley rencontra André Calvez, Lucien Mérour et Gérard Trévien, dont il était proche. Cette amitié se poursuivit dans la fréquentation du mouvement des auberges de jeunesse, dont l’essor principal se situe après 1936. Les éclaireurs devenus routiers passèrent naturellement au centre laïque des auberges de jeunesse. Le groupe s’occupa d’un refuge entre Daoulas et Logonna-Daoulas, près de Brest, une ancienne ferme qu’il va retaper et aménager. Il servit de couverture aux réunions du groupe trotskiste à partir de 1941.
À compter d’avril 1941, un petit bulletin, puis un journal ronéoté, Bretagne Rouge fut composé et diffusé (juillet 1941). Les militants disposaient d’une ronéo, cachée chez André Calvez*, et dont l’abri a été construit par Alfred Darley, le père d’André. Sur la première page de Bretagne Rouge, un dessin représente un homme en arme sous un drapeau rouge symbolise le groupe, qui paradoxalement refuse l’action terroriste et refuse toute alliance avec les groupes non-ouvriers. L’organisation était encore fragile en octobre 1942, lors de la première distribution de tracts à Brest (1000 exemplaires ?) contre la relève : le thème principal du tract est : « les prolétaires français en Allemagne ne feront rien contre leurs frères soviétiques, mais tout pour saboter la machine de guerre hitlérienne ».
La cellule brestoise du Parti ouvrier internationaliste était composée en 1942 d’un noyau de militants : Gérard Trévien, Micheline Guérin, future épouse de Gérard, André Darley, Marguerite Métayer, André Calvez (qui et deux militants non identifiés (ils utilisent des pseudo). Au Relecq-Kerhuon, Yves Bodénès, André Floc’h et Paul Bienvenu. Un second cercle de sympathisants, parmi lesquels on trouve Albert Goavec. Lors de la manifestation interdite d’octobre 1942, où des milliers de personnes protestèrent contre es départs d’ouvriers vers l’Allemagne, les membres du groupe chantent L’Internationale et La Jeune Garde dans les rues de Siam et Jean-Jaurès, les principales artères de Brest.
André Darley se maria le 8 février 1943 avec Jeanne, Marguerite Le Faou, 19 ans, employée de commerce chez sa mère, en centre-ville. Il exerce alors la profession d’ouvrier photographe.
Lorsque le travail en direction des soldats allemands débuta au printemps 1943, André Darley y participa, en essayant de contacter un soldat allemand. Ce travail fut brutalement arrêté par la police allemande les 6 et 7 octobre. André Darley fit parmi les premiers arrêtés et une souricière fut mise en place chez lui, rue Richelieu. C’est par le « travail allemand » que tomba le réseau : Le traitre allemand, Konrad Leplow, participa aux perquisitions dans les familles des militants et tenta d’attirer certains militants chez Darley. Gérard Trévien y fut arrêté. André Calvez, alors à Paris, manqua de tomber dans la souricière une semaine plus tard.
Arrivé au camp de Buchenwald le 24 janvier, André Darley fut immatriculé sous le numéro 41743. Il fut transféré ensuite à Gusen II, usine souterraine d’armement (Messerschmitt Bf 109 puis Me 262), un camp aux conditions très dures. À son retour à Brest, André Darley devra passer un long temps à l’hôpital. Il est inscrit comme déporté résistant, et agrégé au réseau Vélite - Thermopyles après la guerre. Il décéda le 16 juillet 1985 à Brest.

Voir Yves Bodénez.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article21454, notice DARLEY André, Louis par Jean-Yves Guengant, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 6 octobre 2020.

Par Jean-Yves Guengant

SOURCES :
Les outils de la recherche : État-civil de Brest, Mariages, 2 E 190 – 015. Table décennale, 4 E 337-020. — Site Fondation pour la mémoire de la déportation (FMD) : livre-mémorial. — Site Mémoire des hommes, www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr. — Site : https://arolsen-archives.org/fr/rechercher-decouvrir/

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