GROULLIER, Louis [GROULLIER Eugène, Louis, Henri]. Pseudonyme : Démon

Par Marie-Cécile Bouju

Né le 17 février 1904 à Lyon (2e arr.), mort le 20 septembre 1973 à Montélimar (Drôme), maître imprimeur, résistant.

Fils d’Henri Groullier, chapelier, et d’Alexia Sodine, Louis Groullier était imprimeur. Il avait travaillé au Journal de Montélimar puis était devenu propriétaire d’une imprimerie à Montélimar (Drôme), l’Imprimerie du Faubourg, sise Quartier des Champs.
En décembre 1942, Groullier fut contacté par Jules Meurillon pour Libération Sud. Il accepta de mettre son atelier au service du mouvement, succèdant à son confrère Joseph Martinet. Il imprima douze numéros de Libération (environ 100 000 ex. par n°), le premier numéro des Cahiers de Libération (le n°2 fut en partie composé), et une centaine de tracts. Il utilisa aussi une autre imprimerie, achetée par Meurillon en 1943 : l’Imprimerie moderne, 13 rue Lamartine à Auch (Gers). Ce fut dans cet atelier que fut imprimé le Chant des partisans.
Pour ce travail il fut aidé par ses deux fils, Louis fils et Yves, son épouse Yvonne, son beau-frère Louis Radix, et par Yvan Borel. Les épreuves étaient envoyées au photograveur Francisque Vacher à Lyon.
Dénoncé un un typographe qui travaillait pour les Allemands (Louis Meusburger), Louis Groullier fut arrêté le 11 décembre 1943 à Auch. Il subit quatre interrogatoires à Lyon. Il fut incarcéré au Fort de Montluc puis à Compiègne. Il fut déporté le 29 janvier 1944 pour Buchenwald. Le 6 avril 1945, il fut évacué vers Flossenbürg. Le 23 avril 1945, il fut libéré par l’armée américaine sur la route de Roding, près de Cham (Bavière). Après son hospitalisation à Cham, il arriva à l’Hôtel Lutecia le 8 mai 1945, puis revint à Montélimar le 12 mai 1945.
Toutes les personnes qui travaillaient dans les deux imprimeries furent également arrêtées : Yvonne, Louis fils et Yves Groullier, Louis Radix, Yvon Borel, Jeanne Daguzan et Marie-Louise Laffargue.
L’imprimeur-éditeur parisien Jacques Haumont reprit une partie de ses publications clandestines.
Louis Groullier retrouva son atelier saccagé et fut partiellement dédommagé.
Louis Groullier avait épousé Yvonne Gérente le 7 juillet 1928 à Montélimar. Sa femme disparut en déportation à Ravensbruck. Le couple avait cinq enfants. Louis Groullier se remaria le 27 octobre 1956 avec Yvette Rocher.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article214542, notice GROULLIER, Louis [GROULLIER Eugène, Louis, Henri]. Pseudonyme : Démon par Marie-Cécile Bouju, version mise en ligne le 13 avril 2019, dernière modification le 1er avril 2020.

Par Marie-Cécile Bouju

SOURCE : SHD GR 16 P 272250 ; - Arch. Mun. Lyon acte de naissance [en ligne] ; - Paul Chauvet. La Résistance chez les fils de Gutenberg dans la Deuxième Guerre mondiale. Paris : à compte d’auteur, 1979, p. 410-412 ; - Laurent Douzou. La Désobéissance : histoire du mouvement Libération sud. Paris : O. Jacob, 1995 ; - Notice. Musée de la résistance 1940-1945 en ligne [en ligne].

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