MOREL Paul. Pseudonyme : Yves Maupin

Fils naturel de Maria Pauline Villedieu, vermicellière, Paul Morel a été reconnu par l’époux de sa mère, Raoul Morel, lors de leur mariage en 1895.
Tourneur-mécanicien, Morel s’engagea dans l’armée en 1909. Il participa à la guerre de pacification au Maroc, puis combattit pendant la Première Guerre mondiale. En 1919, il quitta l’armée, avec le grade de maréchal des logis.
Il devint maître imprimeur à Lyon. Avant 1939, il était dépositaire d’un fournisseur allemand (encres de la marque Pelikan et papier). Son atelier, l’Imprimerie Morel, était sis 26 boulevard des Brotteaux, dans le 6e arrondissement.Dès juillet 1940, - grâce à son stock - Morel mena une action clandestine : il fabriqua des faux documents (cartes de chemin de fer en particulier) pour les militaires prisonniers. Contacté par le colonel Bousquet et son confrère Henri Chevalier, Il poursuivit cette activité, et à plus grande échelle, à partir de 1941, pour les réseaux d’aide aux prisonniers en Allemagne et les résistants : il imprima faux permis de circuler, passeports, cartes grises, fausses cartes de miliciens, faux dossiers de travailleurs en Allemagne. D’après un témoignage, il aurait fabriqué plus de mille pièces et aider à l’évasion de 53 prisonniers. Il fit bénéficier de son précieux stock également d’autres faussaires patriotes : Richard, Charles et Jean Fleuret. Il a aussi imprimé le journal Combat.
Morel était également membre du réseau Corvette.
Le 13 juillet 1944, l’atelier fut perquisitionné. Le clicheur avec qui il travaillait fut déporté. Il poursuivit cependant son travail clandestin.
Paul Morel a reçu la médaille de la résistance en 1946 et la croix de guerre en 1947.
Paul Morel avait épousé Marthe Boissonnat me 1er août 1918 à Annonay (Ardèche).
L’Imprimerie P. Morel semble avoir cessé son activité dans les années 1970.