DARRAS Michel

Petit-fils d’ouvrier mineur, Michel Darras, diplômé de l’École polytechnique, exerça comme ingénieur EDF. Il fut un militant socialiste actif, proche de Guy Mollet*. Il appartint, comme conseiller technique, au cabinet du secrétaire d’État à l’Industrie et au commerce, aux cabinets ministériels des gouvernements Guy Mollet, puis de Bourgès-Maunoury en 1956-1957. Nommé secrétaire adjoint de la section d’Arras en 1957, il siégea à la commission exécutive de la fédération SFIO du Pas-de-Calais de 1958 à 1965 et au bureau fédéral de 1958 à 1968. Il présenta au conseil national de décembre 1957 une motion interdisant la participation des socialistes à la CGT. Il conserva longtemps des responsabilités fédérales, mais au deuxième plan. Il fut ainsi président de la fédération départementale de la FGDS en octobre 1966, totalement dominée par la SFIO, et secrétaire fédéral adjoint du « nouveau » Parti socialiste en 1970. Pour l’essentiel, il devint rapidement l’un des plus importants élus d’Arras puis du département.

Conseiller municipal d’Arras de 1959 à 1971 et adjoint de Guy Mollet* à la mairie de 1965 à 1971, il était membre du Comité de la caisse des écoles et administrateur des centres aérés de Marquions et d’Écoivres. Il s’imposa dans les instances intercommunales, membre du comité d’expansion économique de la région d’Arras, et fut surtout le successeur de Guy Mollet à la présidence du district urbain d’Arras (comptant douze communes et 83 000 habitants) de 1975 à 1983, date à laquelle il démissionna de cette fonction. Après le décès de Guy Mollet, il se présenta et fut élu aux élections complémentaires du 23 novembre 1975 mais annonça qu’il ne briguait pas la mairie qui revint, en fonction d’un accord entre eux, à Léon Fatous*, et ne se représenta pas en 1977.

Michel Darras fut élu conseiller général SFIO du canton d’Arras-Sud, en juin 1961, étant alors le benjamin de l’assemblée départementale. Il conserva cette fonction jusqu’à son décès. Il devint vice-président du conseil général en 1964 et, après la décentralisation, s’occupa des questions de personnel qui devenaient essentielles avec les transferts de charges.

Candidat aux élections législatives de 1958 dans la 2e circonscription, et aux élections sénatoriales de 1959 et 1965, Michel Darras fut suppléant de Guy Mollet après les élections législatives de 1962. Il fut élu sénateur le 26 septembre 1965, avec 1 682 mandats sur 3 304 exprimés, ce qui lui assurait la majorité des votants. Il était cette fois le benjamin du Sénat et appartint à la commission des affaires sociales. Il fut reconduit le 22 septembre 1974 et le 25 septembre 1983. Il était membre de la commission des lois constitutionnelles, de la législation, du suffrage universel, du règlement et d’administration générale et en devint vice-président en 1989. Darras fut aussi membre du conseil régional du Nord-Pas-de-Calais lors de la formation de celui-ci en 1973 et membre de son bureau en 1974.

Ingénieur, technicien et élu éprouvé, Michel Darras, qui avait pris goût aux débats juridiques, s’était fait un spécialiste des questions de règlement, gardien sourcilleux de la légalité, tant dans les assemblées internes qu’au conseil général et au Sénat. Il resta jusqu’au bout, semble-t-il, un militant redouté, un « tribun tonitruant » selon le journal socialiste L’Espoir. Il s’était installé les dix dernières années de sa vie à Archicourt et tenta en vain d’en gagner la municipalité en 1983.