FANTINO Marius, Henri

Par Jean-Louis Panicacci

Né le 30 octobre 1900 à Nice (Alpes-Maritimes), mort au combat le 29 août 1944 à Nice (Alpes-Maritimes) ; conducteur d’autorail ; résistant FTPF (pseudonyme Camille DUMONT) homologué FFI.

Marius Fantino était le fils d’André Barthélemy, maçon originaire de Borgo San Dalmazzo en Italie et de Philomène Joséphine Rossi, domestique. Il se maria le 7 décembre 1925 avec Yvonne Daussy et fut père de deux enfants, Denise et Jacques. En 1940, il exerçait le métier de conducteur principal d’autorail au dépôt SNCF de Nice-Saint-Roch et habitait la cité PLM 126 route de Turin, à Nice. Militant communiste, il participa à la reconstitution clandestine du PCF avec d’autres cheminots de la même cité. Il entra dans la Résistance au début de l’année 1941 après que des contacts aient été pris avec de jeunes lycéens et étudiants de Nice liés au mouvement "Combat", Marius Fantino fut l’un des 35 cheminots du dépôt de Nice-Saint Roch impliqués dans l’affaire de La France libre ce qui lui valut d’être arrêté le 26 octobre 1941 puis interné au fort Saint-Nicolas de Marseille jusqu’en avril 1942. Il bénéficia d’un non-lieu car les charges retenues contre lui n’étaient pas suffisantes. Il milita alors au sein du groupe de combat cégétiste de la SNCF tout en en adhérant en mars 1943 au groupe René, au sein duquel ses sabotages réussis de lignes et de matériel ferroviaire lui valurent le grade d’adjudant-chef en mai 1944. Il effectua des missions de liaison avec trois maquis bas-alpins.
Lors de l’insurrection niçoise le 28 août 1944, il participa à la défense du dépôt de Saint-Roch avant de traverser la zone contrôlée par l’adversaire et gagner la buanderie de l’hôpital Pasteur, avenue de la Voie Romaine où il se trouva nez à nez avec un convoi allemand qu’il attaqua à la grenade, endommageant trois véhicules, puis il vida ses chargeurs de mitraillette sur les occupants des véhicules avant d’être mortellement blessé par une rafale de mitraillette, décédant à l’hôpital Pasteur le lendemain à 11 heures.
Une plaque honorant sa mémoire fut inaugurée en 1945 devant l’entrée de la Blanchisserie de l’hôpital, transformée en stèle en 2018. Son nom figure sur le monument aux morts du quartier Cimiez, sur le monument commémoratif 1939-1945 de la SNCF, en gare Saint-Roch, à Nice (Alpes-Maritimes), sur la monument aux morts et le monument aux agents de la SNCF, en gare Saint-Charles, à Marseille (Ier arr.).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article214826, notice FANTINO Marius, Henri par Jean-Louis Panicacci, version mise en ligne le 19 avril 2019, dernière modification le 20 mars 2021.

Par Jean-Louis Panicacci

SOURCES : Jean-Louis Panicacci, Les lieux de mémoire de la Deuxième Guerre mondiale dans les Alpes-Maritimes, Nice, Serre, 1997 — Ville de Nice, La liste : 28 août 1944. Ils sont morts en héros pour libérer leur ville, 2014 — Musée de la Résistance azuréenne, Documents, Témoignages, Recherches N° 36, Les patriotes azuréens internés et condamnés à Marseille (1940-1942), 2015 — Michel Goury, Notre liberté, les martyrs niçois du 28 août 1944, Nice, Mémoires millénaires, 2019.— Notice sans nom d’auteur dans le Mémorial 1940-1945 des Cheminots victimes de la répression sous la direction de Thomas Fontaine, Perrin/SNCF, Paris, 2017.

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