Par Daniel Grason
Né le 15 septembre 1909 à Tours (Indre-et-Loire), mort le 20 janvier 1945 à Ellrich (Allemagne) ; membre du Mouvement national de libération ; déporté interné résistant.
Fils de Francis et de Julie, né Robin père de trois enfants, Francis Kreiss et sa famille vivaient 12 rue de Lapérouse à Pantin (Seine, Seine-Saint-Denis). Il entra en janvier 1944 dans une organisation de résistance intitulée Mouvement de Libération nationale (MLN) créé depuis décembre 1943. Le MLN naquit de la fusion de plusieurs mouvements de la Résistance. Un responsable annonça à Francis Kreiss qu’il serait payé 2000 francs par mois.
Il participa à sa première action en février 1944 en compagnie de Charles Serano Jeannot et Jojo. Ils partirent de Pantin en Citroën 11 CV, l’automobile garée au pied de l’immeuble, trois hommés se présentèrent au domicile de P… qui habitait au 5e étage de l’immeuble du 5, square Trudaine à Paris (IXe arr.). Selon les renseignements de l’organisation P… était tantôt un responsable du PPF fortuné ou un agent de la Gestapo.
Marié, père d’une fille, la famille P… vivait au 5e étage de l’immeuble du 5, square Trudaine à Paris (IXe arr.). Trois hommes étaient armés, l’un sonna, une femme se présenta, et fut neutralisée. Deux FTP tentèrent d’ouvrir le coffre-fort de petite dimension sans succès. Ils raflèrent 1800 francs de pièces de un et deux francs en argent et quinze paquets de cigarettes.
Ils emportèrent le petit coffre-fort. Lorsqu’il fut ouvert, l’organisation récupéra 87 000 francs, quinze paquets de cigarettes et des cigares ainsi que deux montres goussets. Avec une partie de l’argent Roger Imbert (Jojo) paya les FTP. Charles Serano (André) ayant d’autres projets s’éclipsa en subtilisant 70 000 francs et quatre revolvers.
Le 5 mai 1944 à la suite des déclarations d’un résistant interpellé par des inspecteurs des Brigades spéciales se rendaient dans un garage au 319 boulevard Saint-Denis à Courbevoie (Seine, Hauts-de-Seine). Deux hommes s’y trouvaient Roger Bréchan et Francis Kreiss. Fouillé il était porteur d’un pistolet 7,65 mm, une carte de la police d’État au nom de Jean Mercier qui était revêtue de sa photographie, une fausse carte d’identité au nom de Robin, un certificat de travail, un certificat de démobilisation et plusieurs feuillets manuscrits.
Lors de la perquisition de son domicile les policiers saisissaient plusieurs documents qui concernaient son activité clandestine, une mitraillette Sten et six chargeurs garnis, une mitraillette Mauser chargée et approvisionnée, et deux grenades Mills, une autorisation de circuler et la carte grise d’une automobile, des documents se rapportant à son activité.
Interrogé Francis Kreiss affirma qu’il n’avait pas participé à d’autres actions. Il déclara « J’avais mon pistolet automatique et je pense que mes camarades avaient eux aussi leur arme. » Concernant l’appartenance de P… à la Gestapo, il indiqua « Aucune vérification n’avait été faite par nous pour contrôler si monsieur P… appartenait effectivement à la Gestapo. » Il ne participa à aucune autre action, était inconnu aux archives de la police.
Le 15 août 1944 il était dans le convoi de 1654 hommes à destination de Buchenwald. Ce transport mit cinq jours pour atteindre le camp, ils arrivèrent épuisés. Immatriculé, il a été transféré au camp de Dora, puis au camp de Ellrich. Matricule 77941 il y mourut le 20 janvier 1945.
Membre d’un groupe de résistants intitulé « La cloche des Halles », le nom de Francis Kreiss a été gravé avec celui de quinze compagnons morts en captivités ou fusillés sur une plaque posée 14 rue Sauval à Paris (Ier arr.). « Ici fut créé en janvier 1941 le groupe de résistance Les Cloches des Halles (Libération Nord). »
Francis Kreiss a été homologué au titre de la Résistance intérieure française (RIF), membre des Forces françaises de l’intérieur (FFI) et Déporté interné résistant (DIR), et a été déclaré Mort pour la France.
Par Daniel Grason
SOURCES : Arch. PPo. GB 124, PCF carton 8 dossier 46. – Bureau Résistance GR 16 P 323504. – Livre-Mémorial, FMD, Éd. Tirésias, 2004. – Dictionnaire historique de la Résistance, Sous la direction de François Marcot avec la collaboration de Bruno Leroux et Christine Levisse-Touzé, article « Mouvement de Libération nationale », Claire Andrieux, Éd. Robert Laffont, 2006, pp. 130-131. – Site internet GenWeb. – État civil numérisé n° 1034 6NUM8/261/378.