DARRIGOL Robert [DARRIGOL Martin, Léon, Robert]

Par Gilles Morin

Né le 3 avril 1911 à Bayonne (Basses-Pyrénées), mort le 9 novembre 2000 à Madrid (Espagne) ; employé ; syndicaliste chrétien CFTC de l’industrie du cuir ; collaborationniste et militant du RNP durant l’Occupation.

Fils de Joseph, commis-banquier, et de Marie Gracieuse Frachou, brodeuse, Robert Darrigol se maria avec Marie Arregui, née le 19 mars 1915 à Bayonne. Le couple eut trois enfants. Il se remaria en secondes noces le 18 septembre 1980 à Paris (XVIe arr.) avec Denise Fouché.

Employé de commerce à la Société Guyenne et Gascogne à Bayonne, Darrigol entra à la CFTC en 1930 et cinq ans plus tard son activité de propagandiste le faisait désigner comme secrétaire de l’Union locale de Bayonne et du pays basque. L’année suivante, il devint secrétaire général de l’Union départementale des syndicats chrétiens des Basses-Pyrénées. Il fut appelé dans l’équipe confédérale le 15 octobre 1937. Il résida alors à Paris (XIIe arr.), 2 square Louis Gentil. En juin 1939, il fut nommé secrétaire du service des fédérations (syndicats chrétiens d’ouvriers de la Région parisienne). Bon connaisseur de la langue espagnole, il s’intéressa beaucoup aux questions pendantes entre la France et l’Espagne, notamment pendant la guerre civile. Il était par ailleurs chargé de mission auprès de l’École normale supérieure ouvrière.

Après l’armistice de juin 1940, Robert Darrigol resta durant une vingtaine de mois commissaire au travail des jeunes de l’Ile-de-France. Il opta pour une ligne franchement collaborationniste tout en participant au Comité de liaison de la Fédération des ouvriers chrétiens. En 1941, il était secrétaire délégué de la Fédération française des syndicats chrétiens des Cuirs et peaux et parties similaires, dont le siège était 28 place Saint-Georges.

Militant du RNP, ce qui était exceptionnel dans les milieux chrétiens, Robert Darrigol, après l’avoir critiqué dans un premier temps fut un chaud partisan de la Charte du Travail mise en application par Vichy et resta fidèle à ses idées jusqu’au bout.

Darrigol joua un rôle significatif dans les milieux du RNP, et même principal par son investissement dans le Front social du travail (FST) dont il fut membre du secrétariat. Il intervint le 22 mars 1942 à la réunion du FST, liée au mouvement de Marcel Déat, à Magic-City, au côté de Francis Desphelippon et Maurice Collombier. Il présenta le rapport « contre les Trusts » lors de la conférence nationale d’information du FST le 28 mars 1943. Il fut encore l’un des principaux orateurs lors de la première assemblée nationale du FST le 28 novembre 1943. Il était fin 1943 secrétaire de la commission d’études économiques et sociales du FST. Il regrettait la non-application de la Charte du Travail et proposait une participation effective aux bénéfices de l’entreprise. Il participa encore avec ses camarades du RNP au Front révolutionnaire national, dirigeant une délégation lors du rassemblement du Vélodrome d’hiver le 11 avril 1943.

Devenu après un stage au centre d’information interprofessionnel secrétaire général du Centre d’information ouvrière et sociale (CIOS) dont il était secrétaire général et permanent, parrainé par Gabriel Lafaye et Édouard Chaux, il intégra les rangs du Cercle européen en novembre 1943.

Le 26 janvier 1944 (JO du 30), Robert Darrigol fut nommé par arrêté secrétaire général adjoint du Conseil supérieur du travail. Il était encore au tournant 1943-1944 membre et rapporteur du Conseil supérieur de l’Économie, professeur à l’école supérieure d’orientation professionnelle et il professait à l’Institut d’études coopératives.

À l’automne 1944, il fut radié à vie du syndicalisme chrétien.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article21485, notice DARRIGOL Robert [DARRIGOL Martin, Léon, Robert] par Gilles Morin, version mise en ligne le 29 octobre 2013, dernière modification le 29 octobre 2013.

Par Gilles Morin

SOURCES : Arch. nat., F/22/1840 ; F/22/1837. — Arch. PPo, GA/D05 ; BA/1954, note du 18 décembre 1943. — L’Atelier, n° 97, octobre 1942. — Le National-Populaire, n° 41, 10 avril 1943. — Renseignements communiqués par Michel Launay. — JO du 30 janvier 1944. — État civil.

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