DARTAGNAN Robert, Yves, Julien

Par Jean-Pierre Besse

Né le 10 décembre 1905 à Saintes (Charente-Inférieure, Charente-Maritime), fusillé comme otage le 21 septembre 1942 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; professeur de dessin ; dit communiste ; résistant.

Fils de Jean-Marie Dartagnan (37 ans) concierge puis commis (comptable) et de Rosalie Laserre, (33 ans) son épouse domiciliés rue du Collège à Saintes, Robert Dartagnan se maria dans la ville le 22 avril 1930, avec une institutrice Renée Marguerite Aurélie Gouny ; le couple avait un fils Alain. Il avait suivi ses études à la faculté des Beaux-Arts de Paris, puis enseigna à Briançon, Riom, Saumur, Saintes et au collège Émile Zola de Royan, le couple était domicilié villa Canada à Royan (Charente). Il participa à trois expositions en 1936, 1937, le Salon des artistes au Grand Palais à Paris, le Salon de l’Orientine à Poitiers et l’exposition artistique au Palais Royan-Faucillon.
Robert Dartagnan fut arrêté le 7 mars 1942 avec son collègue professeur de français Léonce Laval dans le cadre de l’affaire Pican-Cadras, cadre communiste chargé de la propagande et de la lutte armée. Son nom figurait sur une liste du Parti communiste clandestin saisie sur une des personnes arrêtées. Il fut conduit Bordeaux puis au dépôt de la préfecture de police de Paris pour y être interrogé puis transféré le 13 avril à la prison allemande du Cherche-Midi et au fort Romainville (Seine, Seine-Saint-Denis) le 24 août cité en source. Ni les autorités françaises ni les autorités allemandes ne trouvèrent d’éléments l’impliquant dans une activité communiste et clandestine.

Il écrivit une dernière lettre dont son compagnon de cellule et ami Léonce Laval écrivit : « Je viens de lire la belle lettre de Robert à sa femme. Je voudrai l’avoir écrite. » Le lendemain 21 septembre :
« Nuit sans défaillance de qui que se soit.
Nous avons eu et nous aurons la suprême fierté de ne pas faiblir.
Adieu, ton Robert.
Adieu tous mes parents, tous les tiens. »

Robert Dartagnan a été fusillé comme otage au Mont-Valérien le 21 septembre 1942 à 10h.
Incinéré au Père-Lachaise (Paris XXe arr.) puis inhumé dans le Carré militaire du cimetière parisien à Saint-Ouen (Seine, Seine-Saint-Denis), son nom figure sur le monument aux morts de Royan et sur le monument commémoratif cloche au Mont-Valérien à Suresnes (Hauts-de-Seine).
La mention « Mort pour la France » lui fut attribuée par le Ministère des Anciens Combattants en date du 12 décembre 1946. Il a été homologué interné résistant et décoré de la Médaille de la résistance le 30 août 1961, parution au JO le 3 septembre 1961.

Voir Léonce Laval

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article21491, notice DARTAGNAN Robert, Yves, Julien par Jean-Pierre Besse, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 11 juillet 2022.

Par Jean-Pierre Besse

SOURCES Arch. PPo., Activités communistes pendant l’Occupation, carton 3. – DAVCC, Caen. – Thomas Fontaine, Les oubliés de Romainville, un camp allemand en France (1940-1944), Tallandier, 2005. — Mémoire des hommes. — MémorialGenweb.

ICONOGRAPHIE : Thomas Fontaine, Les oubliés de Romainville, un camp allemand en France (1940-1944), Tallandier, 2005, p. 103.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
fiches auteur-e-s
Version imprimable