DENIS Luc, Émile, François [Pseudonyme : Le Nantais]

Par Daniel Grason

Né le 14 août 1919 à La Ferté-Macé (Orne), mort le 18 janvier 1945 à Neuengamme (Allemagne) ; coiffeur ; résistant FTP.

Fils naturel de Lucienne Pascal, ménagère, Luc Denis fut reconnu par son père, François Denis en juin 1925. Titulaire du CEP, il exerça la profession de coiffeur. De la classe 1939, du recrutement de Nantes, il a été mobilisé le 14 avril 1940 au Dépôt 183 à Bayeux (Calvados), et démobilisé en décembre 1940 par le centre démobilisateur de Châteauroux dans l’Indre.
Il habita 73 rue Francis de Pressensé à Nantes (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique). Pour éviter le Service du travail obligatoire (STO), il quitta Nantes en mars 1943, travailla un mois pour l’organisation Todt à Saint-Nazaire. En avril il a été envoyé travailler au Dépôt de torpilles de Lorient dans le Morbihan. En septembre, il fut pris dans une rafle par les allemands et conduit au camp d’Hennebont dans le Morbihan, en attendant son départ en Allemagne. Un lieutenant allemand aurait fait libérer les jeunes.
Luc Denis continua à habiter Lorient, travailla dans le commerce du poisson. En septembre, dans un café il rencontra Simon. Ce dernier le dirigea sur un maquis près de Saint-Jean du Fièvre dans l’Eure. Il y fit la connaissance du « Lillois » [Demay]. Les allemands organisaient des battues dans le secteur, les deux hommes jugèrent plus prudent de partir à Paris.
Ils retrouvèrent Simon qui leur conseilla d’aller travailler à Savigny-sur-Orge. Luc Denis y vécut à l’hôtel Gaston rue de la Liberté sous le nom de Bétigner. Il disposait d’un second domicile au 44 rue du Louvre à Paris (Ier arr.).
Simon fut arrêté, le « Lillois » le présenta à Daniel [Lefevre]. Ce dernier lui parla des FTP, une organisation dont l’objectif était de « libérer le territoire ». S’il acceptait, il serait appointé 600 francs par semaine, plus des cartes d’alimentation. Le matricule n° 809 lui a été attribué.
Le 4 avril 1944 il avait rendez-vous avec des membres de son groupe square Saint-Jacques à Paris. Quand il se présenta sept policiers étaient à proximité, Luc Denis a été appréhendé. Emmené dans les locaux des Brigades spéciales, il déclara d’emblée : « Je n’ai jamais participé à aucune action et je n’ai jamais eu d’armes entre les mains. »
Interrogé sur Léon Le Moullec qui vivait dans le même hôtel que lui, il répondit sobrement, il « a lui aussi été dans l’Eure, mais, il n’était pas dans le maquis avec moi. » Sa fausse carte d’identité au nom de Spada était revêtue de sa photographie, elle portait le cachet de la mairie de Fort-Mahon-Plage dans la Somme, elle lui avait donnée par Simon.
Emprisonné, Luc Denis était le 15 juillet 1944 dans le convoi de 1522 hommes à destination du camp de concentration de Neuengamme (Allemagne). Matricule 37351, âgé de 26 ans, il y mourut le 18 janvier 1945.
Luc Denis a été homologué membre des Forces françaises de l’intérieur (FFI).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article214926, notice DENIS Luc, Émile, François [Pseudonyme : Le Nantais] par Daniel Grason, version mise en ligne le 25 avril 2019, dernière modification le 15 mai 2019.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo. GB 131. – Bureau Résistance GR 16 P 175061. – Livre-Mémorial, FMD, Éd. Tirésias, 2004. — État civil.

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