DEMAY Arthur, Fernand [Pseudonyme : Le Lillois]

Par Daniel Grason

Né le 2 avril 1903 à Lille (Nord), mort à une date inconnue ; couvreur ; communiste ; résistant FTP ; déporté à Neuengamme (Allemagne).

Arthur Demay
Arthur Demay

Fils de Clémence, fileuse, vingt-six ans et de père non dénommé, Arthur Demay savait lire et écrire. Couvreur de profession, il travailla à l’Administration des Hospices de Lille. Il épousa le 27 janvier 1923 Adèle, Césarine Caron à Loos-en-Gohelle (Pas-de-Calais).
Communiste, en 1928 Arthur Demay a été secrétaire d’une cellule communiste dans le Nord, membre du Secours Rouge international (SRI). Du recrutement d’Arras, de la classe 1923, il a été mobilisé le 6 janvier 1940 au 601ème Régiment Pionniers à Arques dans l’arrondissement de Saint-Omer dans le Pas-de-Calais. Fait prisonnier de guerre, emmené en Allemagne, malade, il a été libéré le 19 février 1941, démobilisé en avril 1941.
Début août 1943, requis pour aller travailler pour les allemands, il s’évada de la gare de Lille. Il se cacha à Saint-André dans l’arrondissement Lillois. La même année, le tribunal de Douai le condamna à deux ans de prison pour « activité communiste ». Il vécut sur ses économies puis vint en Région parisienne.
En janvier 1944, il vivait à l’hôtel Gaston rue de la Liberté à Savigny-sur-Orge (Seine-et-Oise, Essonne). Il travailla aux Établissements Forestiers. Craignant des vérifications par la police allemande et un changement de travail, il entra en contact avec Daniel. Ce clandestin se nommait Lefebvre, Arthur Demay exprima son souhait de reprendre de l’activité militante.
Désormais matricule 807, il était appointé 2 500 francs par mois. Il recruta deux hommes sur son lieu de travail Léon Le Moullec et Luc Denis, mais sans arme le groupe n’était pas encore opérationnel. Le 4 avril 1944, des policiers des Brigades spéciales l’appréhendèrent. Il présenta une carte d’identité au nom de Delval, elle portait sa photographie et était revêtue du cachet de la mairie de Gonneville de l’arrondissement de Cherbourg dans la Manche.
Le 15 juillet 1944 il était dans le convoi de 1522 détenus à destination du camp de concentration de Neuengamme (Allemagne). Arthur Demay a été envoyé au Kommando de travail de Brême-Farge. Plus de 2000 détenus y travaillaient à l’édification de l’abri sous-marin nommé « Valentin ». La destinée d’Arthur Demay matricule 37352 demeura inconnue.
Son épouse Adèle fut auditionnée par la commission d’épuration de la police, elle déclara mon « mari fut conduit à la BS2, puis remis dans les mains des autorités allemandes écroué à Fresnes, puis déporté en Allemagne. » Elle ignorait s’il avait été maltraité lors de sa détention dans les locaux des Brigades spéciales.
Elle demanda le divorce, il a été prononcé le 27 avril 1944 à Loos-en-Gohelle, porté sur l’acte de naissance d’Arthur Demay le 14 mai 1945.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article214946, notice DEMAY Arthur, Fernand [Pseudonyme : Le Lillois] par Daniel Grason, version mise en ligne le 26 avril 2019, dernière modification le 1er mai 2019.

Par Daniel Grason

Arthur Demay
Arthur Demay

SOURCES : Arch. PPo GB 131, KB 102, 77 W 3111-291698 (rapport du 3 mai 1945). – Bureau Résistance (pas de dossier). – Livre-Mémorial, FMD, Éd. Tirésias, 2004. – État civil AD du Nord acte de naissance numérisé n° 1528, 3 E 15045.

PHOTOGRAPHIE : Arch. PPo. GB 175

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