LAMBADARIOS Camille [LAMBADARIOS Charalampos dit Camille]

Par Marie-Cécile Bouju

Né le 18 février 1909 Kalymnos (Grèce), mort en 1977 ; libraire ; résistant à Ugine (Savoie) ; déporté.

Fils de Chevofylacas Lambadarios et de Calliopa Carzouyannaki, Camille Lambadarios s’est installé en France sans doute après la Première Guerre mondiale. Il fut employé de bureau dans la région parisienne.
Dans les années trente, Lambadarios s’installa en Savoie à Ugine et ouvrit un commerce de librairie papeterie.
Dès les débuts de l’occupation, il soutient la résistance. Il distribua en particulier Libération et Franc-Tireur et refusa de vendre Signal. Il resta néanmoins correspondant pour le Petit Dauphinois. A partir du printemps 1943, il intégra l’Armée secrète, comme propagandiste et agent de liaison. Le 19 février 1944, il fut arrêté dans sa boutique à Ugine, pour avoir écrit (dans le Petit Dauphinois ?) un article qualifiant un maquisard tué comme de « tombé victime du devoir » et invitant les habitants à assister à ses obsèques.
Lambadarios fut incarcéré à Chambéry. Le 28 février 1944 il fut envoyé à Compiègne, d’où il fut déporté le 6 février pour Mauthausen. Le 30 avril 1944, il fut déplacé à Melk et un an plus tard le 3 avril 1945 à Ebensee. Pendant toute la période de sa déportation, Lambadarios se mit au service de ses camarades et de la résistance dans le camp, sous les ordres de Jean Mercier. Il fut notamment interprète entre les déportés français et grecs.
Le 6 mai 1945, Lambadarios fut libéré par l’armée américaine. Il fut rapatrié en France le 23 mai 1945. Il a été décoré de la médaille de la résistance en 1947 et de la croix de guerre et a été fait officier de la Légion d’honneur.
Camille Lambadarios avait épousé Marthe Kaliopi (née en 1913 à Rhodes) le 1er juillet 1933 à Montreuil. Le couple eut une fille, Marthe en 1935.

Le 9 mai 2022, Nicolas Bonnet, retraité vivant à Saint-Bon Tarentaise retrouva par hasard dans une benne à Pralognan-la-Vanoise, deux cadres avec des photos anciennes sur lesquelles étaient écrit au dos « Lambadarios Ugine ». Cette biographie l’informa, il nous les communiqua.
Les trois déportés sur la photo sont rentrés de captivité le 6 mai 1945.
Guy Robert Lemordant (1908-1987) était un médecin officier de réserve au 2e RIC, fait prisonnier avec ses compagnons d’armes en juin 1940 il réussit à s’évader, regagna la Bretagne et s’engagea dans la résistance. Arrêté puis interné à Rennes, il fut également déporté depuis Compiègne vers Mauthausen où il devint médecin de l’infirmerie du camp de Melk.
Jean Mercier (1905-1994) , inspecteur des impôts, devint résistant au sein de l’état-major départemental du mouvement Libération Sud de janvier à juin 1943 puis chef départemental des Mouvements unis de la Résistance (MUR) du 1er juillet 1943 au 7 janvier 1944 date à laquelle il fut arrêté à Chambéry (Savoie) torturé puis déporté dans les mêmes conditions.
Jean Mercier devint secrétaire général de l’Office Départemental des Anciens Combattants et victimes de guerre de la Savoie.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article214962, notice LAMBADARIOS Camille [LAMBADARIOS Charalampos dit Camille] par Marie-Cécile Bouju, version mise en ligne le 27 avril 2019, dernière modification le 18 mai 2022.

Par Marie-Cécile Bouju

SOURCES : SHD, Vincennes, GR 16 P 333159. — Paul Chauvet. La Résistance chez les fils de Gutenberg dans la Deuxième Guerre mondiale, Paris, à compte d’auteur, 1979, p. 428.— Photos et biographies de Guy Lemordant et Jean Mercier transmises par Nicolas Bonnet, mai 2022.— Notes Annie Pennetier.

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