ESTREGUIL Paul, Octave, Abel

Par Audrey Galicy

Né le 3 août 1916 à Andrest (Hautes-Pyrénées), exécuté sommairement le 10 juillet 1944 à Morlàas (Basses-Pyrénées, Pyrénées-Atlantiques) ; militaire de carrière ; résistant du Corps franc Pommiès (CFP), Organisation de Résistance de l’Armée (ORA).

Fils de Jean Estreguil, employé à la compagnie des chemins de Fer du midi, décédé peu avant sa naissance, et de Marie Peyrou, négociante, Paul Estreguil s’engagea volontairement dans l’armée et fut affecté au 8ème régiment de Zouaves à Mourmelon. Caporal en 1935, caporal-chef en 1936 puis sergent en 1939, il fut réformé et renvoyé dans ses foyers. Il épousa Georgette Fourcade le 9 juillet 1938 à Aureilhan (Hautes-Pyrénées). Le couple résidait à Ibos (Hautes-Pyrénées).
Paul Estreguil s’engagea dans la Résistance dans les Hautes-Pyrénées en 1943 et rallia le Corps Franc Pommiès. Il appartenait à la section de protection et de destruction Dejoie, du groupement Sud-Ouest du Corps Franc Pommiès commandé par Henri Benony (Alias Niort).
Le 7 juillet 1944, cette section rejoignit le poste de commandement du groupement et s’installa dans une ferme isolée à Higuères-Souye, appartenant à Gaston Cassagnau, procureur suprême de la Cour Suprême de Justice.
Le 10 juillet, à 4h00 du matin, un important détachement allemand, lourdement armé et parfaitement renseigné, encercla et isola le village et la ferme. Le combat n’étant pas envisageable compte tenu de la disproportion des forces, certains maquisards tentèrent de s’enfuir ou de se cacher. Cinq hommes furent abattus sur place. Dix hommes, dont le sergent, Paul Estreguil, furent arrêtés et transportés en camion vers Pau. Durant le trajet, le résistant Albert Albert tenta de s’échapper. Mais il fut rattrapé et abattu avec ses autres camarades à Morlaàs, en bordure de la route départementale. Les corps atrocement mutilés furent découverts deux jours après. Paul Estreguil fut décrit comme tel sur le procès-verbal de gendarmerie établi le 12 juillet 1944 : « taille 1,70m environ, 32 à 37 ans. Vêtu d’un chandail bleu marine à col haut, collant toile bleu, chaussettes de laine blanches hautes, sabots bois avec une partie en cuir sur le dessus. Portait chevalière métal jaune avec initiales E.P ». Les corps des dix maquisards furent exposés dans l’église du village. Paul Estreguil fut inhumé à Ibos.
Homologué à titre posthume au grade de sous-lieutenant en 1945, il obtint la mention « Mort pour la France ». Son nom figure sur le mémorial du CFP à Castelnau-Magnoac, sur le monument aux morts de la commune d’Ibos (Hautes-Pyrénées). Enfin, une stèle a été érigée au lieu-dit "La Clairière de Berlanne", à deux kilomètres au sud-ouest de Morlaàs, en contrebas de la D 943 où il fut exécuté avec neuf autres combattants.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article215052, notice ESTREGUIL Paul, Octave, Abel par Audrey Galicy, version mise en ligne le 30 avril 2019, dernière modification le 30 avril 2019.

Par Audrey Galicy

SOURCES : SHD-AVCC, Caen, AC 21 P180669. — Archives municipales de Morlaàs. — Archives départementales des Hautes-Pyrénées. — Archives de l’Association « Les Basses Pyrénées dans la Seconde Guerre Mondiale ». — MémorialGenWeb. — Mémoire des Hommes. — CERONI, Marcel. Corps Franc Pommiès. Tome 1-2, La lutte ouverte, Amicale du Franc Pommiès, 2007.

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