Par Daniel Grason
Née le 9 avril 1895 à La Chapelle commune de Courson-les-Carrières arrondissement d’Auxerre (Yonne), morte le 26 avril 1981 à Montmorency (Val-d’Oise) ; restauratrice hôtelière ; résistante ; déportée à Ravensbrück (Allemagne).
Fille de Julien Plançon, trente ans, journalier et de d’Ernestine née Jacquet, vingt-trois ans, sans profession. À l’issue de l’école primaire elle obtint le CEP, elle poursuivit des études d’infirmière, elle fut diplômée. Elle épousa Julien Joseph Blavier le 17 janvier 1914 à Enghien-les-Bains (Seine-et-Oise, Val-d’Oise). Le couple eut deux enfants, un garçon naquit en 1916, et une fille en 1918. Le mariage fut dissous par jugement du 30 juillet 1942 du tribunal civil de Pontoise.
Renée Plançon exerçait sa profession de restauratrice-hôtelière au 43 rue des Thermes à Enghien-les-Bains. Elle vivait avec son ami Laurent Schelfhaut, contremaître-mécanicien. La chute de Lelièvre dit Théo provoqua l’arrestation du couple Renée Plançon Laurent Schelfhaut. Le commissaire d’Enghien-les-Bains perquisitionna l’établissement, sans résultat. Elle était inconnue de la police.
Trois inspecteurs des Brigades spéciales appréhendèrent Renée Plançon le 31 mars 1944. Interrogée, elle répondit qu’elle avait fait sa connaissance par l’intermédiaire de son père qui livrait la bière dans son établissement. Son fils Roger était réfractaire expliqua- t-il. Un prénommé Lucien vint lui rendre visite.
Quelques jours plus tard, elle lisait dans un quotidien que Lucien Thouvenin avait été tué par des gendarmes. Au cours d’une conversation, Roger Lelièvre l’informa qu’il s’agissait du visiteur. Renée Plançon lui demanda de chercher un autre refuge.
Renée Plançon a été incarcérée au Fort de Romainville (Seine, Seine-Saint-Denis). Le 6 juillet 1944 elle était dans un convoi de 51 femmes qui partait dans des wagons voyageurs aux fenêtres grillagées de la gare de l’Est à destination de Neue-Bremm (Allemagne). Les prisonnières y restèrent une quinzaine de jours, puis elles furent transférées à Ravensbrück (Allemagne). Affectée au kommando de travail de Neubrandenburg dans le Mecklembourg, elle travailla dans une usine d’aviation. Le camp principal de Ravensbrück a été libéré le 30 avril 1945 par l’armée Soviétique.
Le 13 décembre 1945, Renée Plançon témoigna devant la commission d’épuration de la police : « J’ai été arrêtée le 31 mars 1943, à mon domicile pour avoir hébergé des membres de la résistance. […] La veille de mon arrestation » trois inspecteurs interpellèrent « à mon domicile Laurent Schelfhaut […] et un aviateur canadien qui était chez moi depuis le matin et que je connais que sous le prénom de Jack. »
Après avoir été interrogée et détenue « une semaine environ. J’ai été remise aux autorités allemandes qui m’ont incarcérée à Fresnes. […] Je n’ai pas été victime de sévices pendant mon séjour aux brigades spéciales. »
« Une perquisition négative a été effectuée à mon domicile, rien n’a été dérobée. Je porte plainte contre les inspecteurs qui m’ont arrêtée, je les considère responsables de ma déportation et du sort qui a été réservé au jeune canadien, et de Monsieur Schelfhaut de qui je n’ai aucune nouvelle. »
Renée Plançon a été homologuée au titre de la Résistance intérieure française (RIF), Déportée internée résistante (DIR).
Elle mourut le 26 avril 1981 à Montmorency (Val-d’Oise)
Par Daniel Grason
SOURCES : Arch. PPo. GB 131, 77 W 3116-306505. – Bureau Résistance : GR 16 P 481204. – Livre-Mémorial, FMD, Éd. Tirésias, 2004. – AD Yonne NMD (1892-1899) 5 Mi 1273/9, acte n° 7.