DATRY Paul, Louis

Son père, René Datry, avocat, maire socialiste de Vienne (Isère) de 1925 à 1931, puis conseiller municipal jusqu’en 1940, réélu à la Libération, siégea jusqu’à son décès en 1946. Sa mère, institutrice, présidente de l’Amicale laïque de Vienne, devint conseillère municipale après le décès de son mari, puis présida la section locale du Mouvement de la paix. Paul Datry, athée, commença en 1949 des suppléances d’instituteur, après le baccalauréat. Titularisé, il exerça à Monsteroux-Milieu en classe unique de 1956 à sa retraite en 1989, tout en étant secrétaire de la mairie de cette commune rurale.

Dispensé du service militaire, il se maria en juin 1952 à Vienne avec une ouvrière tisseuse. Séparé en 1974 puis divorcé, il se remaria en février 1995 à Lyon avec une chargée d’études en sociologie. Il était père de trois enfants.

Membre du Syndicat national des instituteurs et de la FEN-CGT jusqu’en 1954, Paul Datry adhéra au Parti communiste français en 1949, s’engagea fortement dans les luttes pendant les guerres d’Indochine et d’Algérie. Après le décès du maire radical de droite, il fut élu maire de la commune de décembre 1961 à 1989, année où, malade, il ne se représenta pas.

Sa municipalité réalisa des travaux de voirie, l’adduction d’eau, le tout-à-l’égout (1964) dans le centre du village. Elle créa trois classes maternelles intercommunales entre 1980 et 1982. Avec la participation bénévole d’une grande partie des habitants, furent construits une salle polyvalente, un gymnase, une cantine. La restauration de l’église romane et sa fresque du XIVe siècle permirent son classement comme monument historique. En liaison avec la Fédération des œuvres laïques, Datry s’attacha à développer la pratique sportive (UFOLEP) et dans le cadre de l’UFOLEA, le théâtre, le chant choral, le cinéma.

Membre du bureau de la section communiste de Beaurepaire, Paul Datry fut le candidat du PCF au conseil général dans le canton de Beaurepaire en 1964. Il l’était à nouveau en 1970 (1 246 voix, deuxième position) et en 1976 (1 309 voix, troisième position). Il fut aussi le candidat communiste suppléant aux élections législatives dans la sixième circonscription (Roussillon-La Côte-Saint André) en 1967 et en 1968. Candidat titulaire en 1973 (6e, Vienne-Sud), il arrivait en deuxième position avec 10 458 voix sur 50 426 inscrits et progressait au deuxième tour (19 585 voix).

Dans les années 1970, Paul Datry devint le vice-président du Comité d’expansion économique de Bièvre-Valloire. Il anima, avec ses camarades communistes, la vie politique dans la région en organisant des débats sur de grandes questions (les rapports avec les chrétiens, l’écologie, la paysannerie). Par la suite, il manifesta son opposition avec la normalisation en Tchécoslovaquie, l’intervention soviétique en Afghanistan et lors de la conférence fédérale, critiqua l’appréciation portée par la direction du PCF sur « le bilan globalement positif » des démocraties populaires. Aussi la fédération s’opposa-t-elle à son élection, puis aux réélections par le comité de section comme secrétaire de la section communiste de Beaurepaire avant de la dissoudre en 1982. Il quitta alors le PCF tout en demeurant proche des idées communistes. Il fut réélu maire en 1983 à la tête d’une municipalité d’union de la gauche à participation communiste. Lors de l’élection présidentielle de 1988, il appela à voter pour Pierre Juquin.

En 2001, il alla habiter Condrieu (Rhône).