KUPPER Simon [alias SUTTER Willy]

Par Daniel Grason

Né le 17 octobre 1918 à Opole en Silésie (Pologne), mort à Auschwitz (Pologne) ; membre de l’Organisation spéciale du Parti communiste ; résistant FTP-MOI ; déporté ; victime de l’antisémitisme.

Simon Kupper
Simon Kupper

Fils de Zigmond et de Marie Zawieska, Simon Kupper vivait sous le nom de Willy Sutter avec Marie Wellner juive de nationalité polonaise au 3 passage Goix à Paris (XIXe arr.). Il entra dans l’Organisation spéciale du Parti communiste en juin 1942. Il rencontra « Gilbert » près du bassin des jardins du Tuileries, fit la connaissance de « Julien » et « Nathan ». Le 18 septembre 1942, il participa à une action contre l’un des réservoirs d’eau de la SNCF du réseau de chemin de fer Nord situé dans les dépendances du boulevard de La Chapelle (XVIIIe arr.).
Vers 21 heures 30, trois résistants étaient sur place, Simon Kupper éclaira avec une lampe électrique de poche Isaac Mendzylewski de façon à ce que l’engin explosif soit placé au bon endroit. Salomon Stekols faisait le guet. Tout se passa comme prévu, les trois résistants quittèrent les lieux sans problème.
Le commissaire Fernand David, commissaire de la BS1 fut chargé de l’enquête. Le 10 octobre 1942, il a été appréhendé à proximité du bassin des Tuileries où il avait rendez-vous avec deux autres résistants. Le 15 octobre 1942, les trois résistants étaient interrogés par des inspecteurs des Brigades spéciales. Interrogé Simon Kupper déclara qu’il était entré dans l’Organisation spéciale par l’intermédiaire « d’un militant d’origine israélite nommé « Gilbert ». Il fut convenu que sous ses directives je me livrerais à des actes de sabotages et plus spécialement à des attentats dirigés contre les personnes et les biens des Autorités d’occupation. » Il assuma sa participation à l’action contre le réservoir d’eau de la SNCF.
Le 17 octobre 1942, le commissaire David écrivit que : « Stekols, Mendzylewski et Kupper ayant reconnu […] être les auteurs de plusieurs attentats commis contre les biens où les personnes allemandes, ces trois individus ont été revendiqués par les services de police des troupes d’occupation et déférés au Sonderkommando 4 B (Hôtel Bradford). » Lieu où ils furent certainement torturés.
Le 11 février 1943, Simon Kupper était dans le convoi n° 47 à destination d’Auschwitz (Pologne). Neuf cents quatre-vingt-dix-huit détenus hommes et femmes étaient dans ce transport, 802 furent gazés dès l’arrivée, 143 hommes et 53 femmes sélectionnés subirent le même sort.
Quand l’armée Soviétique libéra le camp le 27 janvier 1945, il ne restait que dix survivants de ce convoi dont une femme.
Sur le mur des noms au Mémorial de la Shoah 17 rue Geoffroy-l’Asnier à Paris (IVe arr.) a été gravé le nom de Simon Kupper.
Le nom de Simon Kupper ne figurait pas dans le dossier de la Commission rogatoire du 9 janvier 1945 qui examina l’activité du commissaire Fernand David. Celui-ci a été jugé après la Libération, condamné à mort, et exécuté le 5 mai 1945.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article215236, notice KUPPER Simon [alias SUTTER Willy] par Daniel Grason, version mise en ligne le 4 mai 2019, dernière modification le 18 mai 2019.

Par Daniel Grason

Simon Kupper
Simon Kupper

SOURCES : Arch. PPo. GB 068, GB 156 (fiche), 77 W 942-204992 (dossier Fernand David). – Bureau Résistance (pas de dossier). – Jean-Marc Berlière avec Laurent Chabrun, Les policiers français sous l’Occupation, Éd. Perrin, 2001. – Site internet du Mémorial de la Shoah.

PHOTOGRAPHIE : Arch. PPo. GB 156

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