FIMBEL Joseph, François

Par Jean-Louis Ponnavoy

Né le 9 mars 1909 à Thann (Haut-Rhin), mort en action le 6 juin 1944 à Poisson (Saône-et-Loire) ; mécanicien ; chauffeur ; résistant de l’armée secrète (AS) et des Forces françaises de l’intérieur (FFI).

Joseph Fimbel était le fils d’Émile, maître-ferbantier plombier et d’Émilie Mura. Il se maria en octobre 1932 avec Lina Walter, native de la région de Thann, dont il eut deux enfants, Daniel et Liliane. Il exerçait le métier de mécanicien.
Il fut appelé sous les drapeaux en avril 1930 et au cours de son service militaire, il rencontra Joseph Péguin, garagiste et entrepreneur de battages au Bourg d’Anzy-le-Duc (Saône-et-Loire), avec lequel il se lia d’amitié.
Au retour du service, à la recherche d’un travail Joseph décida avec son épouse de fuir l’Alsace et rejoignit Joseph Péguin à Anzy-le-Duc où ce dernier lui offrit un emploi. Son fils Daniel naquit le 22 janvier 1936 à Charlieu (Loire). En 1938, Joseph quitta Anzy-le-Duc pour devenir chauffeur de Claude de Vaugelas au château de Launay, à Sainte-Foy dans le Brionnais, où il s’installa au bourg avec sa famille. Il fut mobilisé le 2 septembre 1939 et sa fille Liliane naquit en octobre. Fait prisonnier, il refusa la captivité et s’évada après l’armistice de juin 1940. Il s’installa à Sainte-Foy (Saône-et-Loire) et organisa la Résistance dans la Région. Résistant communiste, il fut membre de l’armée Secrète (AS) au groupe Robin du maquis de Beaubery, responsable du réseau « Birr » de la France Libre et membre actif du 2ème Bureau de Vichy. Il faisait passer des documents entre les maquis de la région et en Angleterre.
Depuis 1941, la famille Fimbel était en contact avec Angèle Lamanthe qui habitait Poisson et qui accepta de se charger du passage de la ligne de démarcation. Elle devint son agent de liaison.
Un jour en effectuant une livraison avec son patron, ils rencontrèrent un barrage de miliciens. Joseph accéléra et força le barrage mais le n° du véhicule avait été relevé et il fut repéré. Se sachant traqué par les Allemands, il changeait régulièrement d’endroit. Il rejoignit alors Angèle Lamanthe, à Poisson.
Dans la nuit du 5 au 6 Juin 1944, un détachement allemand vint l’arrêter dans la maison d’Angèle au hameau de La Bruyère, à la suite d’une dénonciation. Il se défendit tuant le lieutenant de feldgendarmerie Rudolph Otto et deux des policiers qui l’accompagnaient. D’après une première version, Il fut abattu d’une rafale de mitraillette par le quatrième homme en tentant de s’enfuir. Selon une autre hypothèse, plus plaisible, il se serait suicidé après avoir abattu les trois hommes probablement pour ne pas tomber vivant aux mains de l’ennemi. Sa dépouille fut transportée à la morgue de Paray mais les Allemands voulant qu’il soit enterré sans cercueil ni cérémonie, Louis Desrichard, maire de Paray-le-Monial, s’y opposa et fut déporté au camp de Neuengamme. Il décéda après la libération le 26 mai 1945 à l’hôpital Bulovka de Prague (Tchécoslovaquie).
Angèle Lamanthe et Lina Fimbel furent arrêtées et déportées au fort de Romanville puis à Ravensbrück en Allemagne.
Joseph Fimbel est inhumé au cimetière communal, à Anzy-le-Duc (Saône-et-Loire).
Il obtint la mention « Mort pour la France » et fut homologué comme soldat des Forces françaises de l’intérieur (FFI) et "Déporté et interné résistant" (DIR) [SHD Vincennes dossier GR 16 P 224235].
Il reçut à titre posthume la Médaille de la Résistance, la Médaille militaire et une citation à l’ordre du corps de l’armée avec attribution de la Croix de guerre avec étoile de vermeil.
Son nom figure sur la plaque commémorative, place du Champ de foire, à Paray-le-Monial, sur la plaque commémorative dans l’église et le monument aux morts, à Poisson et sur les monuments aux morts à Anzy-le-Duc et Sainte-Foy (Saône-et-Loire) et le monument aux morts, à Thann (Haut-Rhin).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article215281, notice FIMBEL Joseph, François par Jean-Louis Ponnavoy, version mise en ligne le 5 mai 2019, dernière modification le 6 mai 2019.

Par Jean-Louis Ponnavoy

SOURCES : Ligue des droits de l’homme-section de Paray-le-Monial, Hommage à Joseph Fimbel (6 juin 2014).— Pcf du Charolais (71), Hommage à Joseph Fimbel (1909-1944).— Mémorial Genweb.

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