DAUDEL Marcel, Jean

Par Gilles Vergnon

Né le 24 septembre 1901 à Pierrelatte (Drôme), mort le 3 février 1981 à Paris (XVe arr.) ; instituteur ; militant socialiste, secrétaire de la fédération socialiste de l’Ardèche (1929-1930), secrétaire de la fédération clandestine du Rhône (1942-1943), puis secrétaire fédéral adjoint ; résistant.

Issu d’une famille populaire (son père, Arli Modeste Daudel, était bourrelier et sa mère était au foyer) Marcel Daudel, élève à l’École normale de Privas (Ardèche) de 1917 à 1920, fut nommé instituteur à Saint-Apollinaire-de-Rias. Militant à la section socialiste de Vernoux-en-Vivarais, où il épousa le 24 septembre 1921 Lina Hénard, il fut désigné à vingt-sept ans candidat aux élections législatives de 1928 dans la 2e circonscription de Tournon ; il obtint 1 646 voix, contre Xavier Vallat. Nommé à Annonay, il fut élu secrétaire fédéral par le congrès du Teil, le 29 septembre 1929.

Arrivé à Lyon à la fin des années 1930, Marcel Daudel se montra résolument pacifiste après les accords de Munich. Au congrès fédéral du 9 octobre 1938, il protesta « contre l’attitude trop belliqueuse de certains élus du parti » (Lyon républicain, 10 octobre 1938).

Marcel Daudel fut révoqué de l’enseignement le 25 octobre 1941. Il participa en mai 1942 avec Dargaud*, Philibert Gaillard, Claude Jordery*, député-maire d’Oullins, Armand Matti et Félix Orsoni* (membres du bureau fédéral avant-guerre) à la reconstitution de la fédération, dans l’appartement de Frédéric Dutrion, militant socialiste et marchand de pièces détachées pour motos au 85 avenue de Saxe (Lyon, IIIe arr.), en présence d’Édouard Froment*, Raymond Gernez* et Lucien Hussel*. Désigné secrétaire à l’issue de la réunion, il s’immergea complètement dans la clandestinité à l’automne 1942 sous divers pseudonymes (David, Dumas). Les menaces qui pesaient sur lui l’amenèrent en septembre 1943 à laisser à Philibert Gaillard le secrétariat de la fédération pour s’occuper du service social du réseau « Brutus » et circuler entre Béziers, Bordeaux, Toulouse, Lyon et Paris. Le noyau dirigeant de la fédération du Rhône fut en effet annihilé par la répression : Gaillard et Orsoni* furent fusillés à Communay le 9 juin 1944, Dargaud*, Dutrion* et Jordery* ne rentrèrent pas de déportation.

À la Libération, Marcel-Jean Daudel occupa, de 1944 à 1946, les fonctions de secrétaire fédéral adjoint, d’abord avec Armand Matti (octobre 1944-février 1945), puis Lucien Lequertier* de février à décembre 1945, enfin Francis Cersot en 1946. La maladie de Lequertier lui fit assumer les fonctions de secrétaire provisoire à l’hiver 1945 et il participa à ce titre à la conférence des secrétaires fédéraux des 23 et 24 février 1946. Candidat aux élections municipales d’avril 1945 dans le VIIe arrondissement de Lyon, il conduisit la liste socialiste pour le scrutin à l’Assemblée nationale constituante du 21 octobre dans la 2e circonscription de Lyon. Il obtint 1 521 voix et se plaça en quatrième position. Une fiche de police notait qu’il était peu connu dans la circonscription.

Chargé de mission au cabinet d’André Philip*, ministre de l’Économie et des Finances, il tenta vainement un nouveau détachement au cabinet d’Édouard Depreux (lettre à Robert Verdier*, le 24 juin 1946). Encore membre de la commission exécutive fédérale du Rhône en 1947, il se remaria le 17 mai 1947 à Montceau-les-Mines avec une militante socialiste, Estelle-Raymonde François, André Philip étant son témoin. Il semble cesser par la suite toute activité politique de premier plan.

Marcel-Jean Daudel était franc-maçon. Marié, père d’un enfant, il fut décoré comme officier de la Légion d’honneur, après avoir obtenu la Croix de guerre 1939-1945 et la médaille de la Résistance.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article21529, notice DAUDEL Marcel, Jean par Gilles Vergnon, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 3 janvier 2009.

Par Gilles Vergnon

ŒUVRE : nombreux articles dans Le Populaire du Rhône.

SOURCES : Arch. Nat., CAC, 19980056/01 dos. 20134 ; F/1a/3229 ; 72 AJ 70, témoignage de Froment. — Arch. FNSP, 3 MA 28. — Bulletin intérieur de la SFIO, n° 11 et 27. — Le Populaire, 25 avril 1946. — Arch. OURS, correspondance fédérale (Rhône) 1944-1959. — Historique de la vie de la FM de la région de l’Est pendant l’Occupation, Villeurbanne, 1946. — Le Populaire du Rhône (1944-1946). — Le Rhône socialiste (1946-1947). — Le Monde, 6 février 1981. — André Combes, La Franc-maçonnerie sous l’Occupation, Éd. du Rocher, 2001, p. 256 et 259. — Célian Faure, Les socialistes rhodaniens sous l’Occupation, mémoire de fin d’études, IEP de Lyon, 2003. — Notice de Roger Pierre dans le CDROM Maitron. — Témoignage de Marcel Daudel (novembre 1951), Arch. Dép. Rhône, 31 J B40. — Notes de Gilles Morin.

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