MAZELIER Pierre, Marcel

Pierre Mazelier était le fils de François Mazelier (né le 28 mars 1896), cultivateur et d’Eugénie Massonie. Son père, ancien combattant de la guerre 1914 – 1918, décoré de la Croix de guerre avec étoile de bronze, avait été démobilisé fin août 1919. Il avait épousé le 18 septembre 1920 à Rosiers-d’Égletons, Eugénie Massonnie. Pierre fut leur premier enfant. Au recensement de 1936, la famille vivait à Gimel-les-Cascades (Corrèze) au lieu-dit Orliaguet, où un deuxième enfant, une fille, Marie-Louise était née en 1930. Pierre Mazelier était en 1944 célibataire, cultivateur, domicilié officiellement avec ses parents à Orliaguet. En fait, réfractaire au STO, il se trouvait en juin 1944 à Seilhac (Corrèze) à quelques kilomètres au nord de Tulle, où il travaillait chez M. Joseph Bazougour, exploitant forestier à la gare de Seilhac (enquête de police de 1952 pour le dossier AVCC, op.cit.).

Il a « été arrêté à Seilhac, le 10 juin 1944, par des éléments de la division allemande Das Reich et amené à la Manufacture d’Armes de Tulle. Avec lui, 17 autres personnes ont été arrêtées à Seilhac » (op. cit.). Un autre document précise qu’il « a été arrêté par les troupes allemandes lors de perquisitions au domicile des particuliers ». Sa situation de jeune réfractaire au STO peut expliquer son arrestation lors de cette rafle à la recherche des Résistants ; l’enquête de police n’a pas pu déterminer d’engagement résistant le concernant.
Il fit le 11 juin partie des otages rassemblés et conduits à Limoges (Haute-Vienne). Le 12 juin à la suite d’un nouveau tri, un convoi d’environ 370 personnes (otages de Tulle et résistants extraits de la prison de Limoges) dont faisait partie Pierre Mazelier fut formé et emmené vers Poitiers où il parvint en fin d’après-midi du 12 juin. Les prisonniers, arrivés à Poitiers, furent regroupés et parqués dans la cour de la Gestapo, rue des Écossais, surveillés par des soldats armés. Dans la nuit, vers deux heures du matin le 13 juin, débuta un bombardement de l’aviation alliée sur le secteur de la gare de Poitiers, visant les convois de la division Das Reich. Le bâtiment de la Gestapo, proche de la gare fut encadré par les bombes. Les prisonniers se plaquèrent au sol pour se protéger des nombreux éclats qui parvenaient jusqu’à eux. Les soldats SS de garde tirèrent sur eux au moyen de deux fusils mitrailleurs. Cinq prisonniers dont Pierre Mazelier furent tués sur le coup.

Il obtint la mention mort pour la France (décision du 31 mai 1946) et le statut Interné Politique en mars 1953. Son nom est inscrit sur le monument aux morts de Gimel-les-Cascades.