DAUGER Georges, Charles, Gaston, René

Par Jacques Girault

Né le 4 novembre 1922 à Jouillat (Creuse), mort le 22 avril 2010 à Sainte-Feyre (Creuse) ; instituteur puis principal de collège ; résistant ; syndicaliste du SNI puis du SNPDES ; militant communiste du Calvados, d’Indre-et-Loire et du Val-de-Marne.

Né dans une famille de maçons migrants aux idées de gauche et anticléricales affirmées, Georges Dauger était le fils d’un cultivateur, ancien socialiste devenu membre du Parti communiste à la Libération, et d’une cultivatrice, qui le firent baptiser et l’envoyèrent au catéchisme. Élève du cours complémentaire de Guéret, il fut reçu au concours de l’École normale d’instituteurs, qui était supprimée, et fut donc élève au lycée de Guéret. Marqué par l’enseignement de son professeur de philosophie communiste Philippe Malrieu, il obtint la baccalauréat. Réfractaire au Service du travail obligatoire, il participa, du 1er juillet 1943 au 25 août 1944, au maquis de l’Armée secrète de Bonnat (Creuse). Après la dispersion de ce maquis, il se rapprocha des résistants communistes, dont Malrieu, et devint membre de la direction départementale du Front national. Il adhéra au Parti communiste français en mai 1944. En 1947, il participa au festival mondial de la Jeunesse à Prague puis participa à une caravane de travail volontaire en Bulgarie.

Georges Dauger débuta comme instituteur aux Forges de Gouzon (Creuse) en octobre 1944 avec des élèves évacués de la région parisienne. Titularisé à la fin de l’année, il adhéra au Syndicat national des instituteurs. Il commença son service militaire au centre de tri de Brive (Corrèze), en janvier 1946, affecté à la comptabilité militaire, et devint élève officier d’administration du service de santé à Limoges. Libéré, il reprit son poste d’instituteur à Gouzon où il anima le foyer rural. Il épousa en août 1949 à Parsac (Creuse), Irène Peynot, l’institutrice, fille d’un chaufournier socialisant, qui l’avait remplacé pendant son service militaire. Il fut nommé à Bétète et devint secrétaire de la section communiste.

Pour obtenir un poste double, le couple partit en 1951 pour le Calvados, département déficitaire. Ils furent instituteurs au Gast, village dans le Bocage, puis à Marolles pendant quatre ans où Dauger était le secrétaire de mairie. Secrétaire de la section départementale de la FEN-CGT jusqu’en 1954, il devint secrétaire de la sous-section de Lisieux du SNI. Reçu à l’examen pour devenir enseignant de cours complémentaire, il fut nommé à Honfleur, tandis que son épouse devenait institutrice dans la ville en octobre 1955. Il suivit alors une formation donnée par des professeurs de la faculté des Lettres de Caen pour devenir maître d’enseignement général de collège.

Secrétaire de sa cellule et de la section communiste d’Honfleur, il entra à la commission de contrôle financier de la fédération communiste du Calvados en 1959. Il fut candidat sur une liste de gauche aux élections municipales d’Honfleur la même année.

Dauger fut muté en Indre-et-Loire l’année suivante au CEG de Saint-Pierre-des-Corps. Il entra au comité de la fédération communiste d’Indre-et-Loire en 1960 et fut le responsable de la littérature et du travail des instituteurs communistes jusqu’en 1963. Il fut élu conseiller municipal de Saint-Pierre-des-Corps en 1965.

Titulaire d’une licence ès lettres et d’un diplôme d’études supérieures (Lectures du Contrat social pendant la Révolution), Dauger obtint la direction du CEG de Descartes en 196, après le départ à la retraite de Georges Crubillé. Secrétaire de la section communiste de Descartes, responsable de l’organisation, en 1971, il conduisait la liste d’union de la gauche aux élections municipales de Descartes qui obtint 10 élus sur 23. Candidat au poste de maire, il n’obtint que les voix des conseillers de gauche, mais fut élu adjoint au maire. Il milita pour l’ouverture du musée René Descartes. Président de conseil de gestion du CEG, il proposa qu’il prenne le nom de Roger Jahan, l’ancien directeur, militant communiste, ancien membre du conseil syndical, ce qui arriva après son départ. Militant du Syndicat national des personnels de direction des enseignements de second degré, Dauger fut délégué à la commission académique pour les directeurs de collèges. Il dirigea aussi des organisations laïques.

Candidat dans la troisième circonscription (Amboise, Loches, Bléré) aux élections législatives de 1973, Dauger obtint 7 518 voix sur 60 609 inscrits et put se maintenir.. Il fut candidat aux élections pour le Conseil général dans le canton des Descartes en mars 1970 (au deuxième tour plus de 48 % des voix), en 1976.

Lors de la transformation du CEG en collège, les services ministériels refusèrent de nommer Dauger principal pour des raisons politiques. Il fut muté en 1975, contre sa volonté, à la tête du CEG, futur collège Karl Marx de Villejuif (Val-de-Marne) où il prit sa retraite en 1978. Son épouse fut nommée directrice de l’école Henri Wallon à Vitry avant de trouver un poste analogue à Villejuif.

Retraité, Dauger poursuivait des études historiques à caractère ethnologique sur l’histoire des milieux populaires du centre de la France et particulièrement de la Creuse. Membre de la Société des sciences naturelles, archéologiques et historiques de la Creuse, il signa huit articles dans sa revue entre 1980 et 2002, dont un composé avec son épouse, et un article dans Vingtième Siècle en 1990 sur les fêtes en Creuse. Il participa à plusieurs colloques universitaires et donna des conférences organisées par l’Institut CGT d’Histoire sociale du Limousin sur le Front populaire et le guesdisme notamment. Il soutint une thèse de troisième cycle d’Histoire à l’Université de Paris I en 1983 sous le titre « Aux origines du Front populaire dans la Creuse. Contribution à une ethnohistoire des comportements politiques ». En 1999, il exprimait dans une lettre au secrétaire de la section communiste de Vitry, où il habitait, de sérieuses réserves par rapport à la façon dont le PCF abordait les élections européennes tout en assurant qu’il resterait aussi discipliné que dans le passé et qu’il approuvait la "mutation" du PCF.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article21537, notice DAUGER Georges, Charles, Gaston, René par Jacques Girault, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 26 octobre 2021.

Par Jacques Girault

ŒUVRE : Aux origines du Front populaire dans la Creuse : contribution à l’ethnohistoire des comportements politiques, Guéret, Société des sciences naturelles et archéologiques de la Creuse, 1986, 200 p. — Histoire du Limousin contemporain : Corrèze, Creuse, Haute-Vienne de 1789 à nos jours, (avec Daniel Dayen), Limoges, Souny, 1988 (réédité en 1997), 378 p.

SOURCES : Arch. comité national du PCF. — Presse nationale. — Notes d’André Lainé.

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