DAUM Albert, Salomon

Par Alain Dalançon, Jacques Girault

Né le 20 mars 1929 à Nancy (Meurthe-et-Moselle), mort le 21 mai 2002 à Paris (XIIIe arr.) ; professeur ; militant syndicaliste du SNES, secrétaire national (1967-1989) ; militant communiste en Meurthe-et-Moselle, puis en Seine-et-Marne.

Albert Daum (à gauche) et Jean Petite
Albert Daum (à gauche) et Jean Petite
congrès SNES 1970

Appartenant à une famille de cristalliers de Nancy, Albert Daum vécut en 1939-1940 replié à Bordeaux et à Nantes, avant de venir à Paris en 1940-1941 et de partir à Montauban (Tarn-et-Garonne) jusqu’en 1945. Il fut éclaireur de France jusqu’en 1947, avant de rejoindre les Vaillants dont il fut le secrétaire-adjoint, puis le secrétaire fédéral en 1948 et membre du conseil national de l’union des Vaillants et Vaillantes (1948-1950). Il devint membre du bureau de la fédération de Meurthe-et-Moselle à partir d’avril 1948 de l’Union de la Jeunesse républicaine de France.

Après avoir été reçu au baccalauréat « mathématiques élémentaires », il commença des études à la faculté de médecine de Nancy. Il abandonna pour devenir enseignant dans un centre d’apprentissage à Saint-Nicolas-de-Port (Meurthe-et-Moselle) en 1951-1952. Il effectua le service militaire en 1952-1953 dans l’infanterie comme soldat de 2e classe. Puis il fut nommé professeur de mathématiques à Toul (Meurthe-et-Moselle) en 1954. Après avoir obtenu à la faculté des sciences une licence de mathématiques en 1959, il entra sur un emploi d’assistant dans cette dernière. Il se maria en juillet 1953 à Nancy avec une professeure au lycée, fille d’une employée. Le couple eut un enfant.

Membre du Parti communiste français depuis janvier 1948, Albert Daum, membre du comité de la section communiste de Nancy, participa au festival de la jeunesse à Berlin en 1951. Puis il devint membre du comité de la section de Toul entre 1954 et 1958. Entré au comité de la fédération de Meurthe-et-Moselle de 1950 à 1952, il y revint en 1959 et devint trésorier fédéral la même année, responsabilité qu’il conserva jusqu’en 1963. Il fut alors intégré dans le bureau fédéral en 1962. Au début des années 1960, il fut aussi secrétaire fédéral du Mouvement de la paix et participa au milieu des années 1960 au bureau national de cette organisation.

Albert Daum militait en même temps syndicalement. Secrétaire de la section du Syndicat national de l’enseignement technique professionnel (CGT) dans son centre d’apprentissage en 1951-1952, il milita ensuite dans le Syndicat national de l’enseignement secondaire puis dans le Syndicat national de l’enseignement supérieur pendant son passage en faculté.

Il quitta la Meurthe-et-Moselle en 1965 et fut nommé professeur certifié au lycée de Fontainebleau (Seine-et-Marne). Membre du comité et du bureau de la fédération communiste de Seine-et-Marne à partir de 1966, il participa aux activités de la commission de l’enseignement auprès du comité central du PCF. En 1970, il cessa d’appartenir au bureau fédéral en raison de ses responsabilités syndicales nationales. Il demeura un syndicaliste écouté dans son parti.

Albert Daum, engagé un peu plus dans le militantisme au Syndicat national des enseignements de second degré dès sa création en 1966, devint secrétaire de sa section départementale (S2). Élu à la commission administrative nationale et au bureau national sur la liste du courant « Unité et Action », il fit partie de la nouvelle direction exécutive dès 1967 et en demeura un membre éminent jusqu’à sa retraite en 1989. Au cours de cette vingtaine d’années, où il fut déchargé de service à temps complet, tout en étant nommé au lycée Romain Rolland d’Ivry-sur-Seine, il occupa diverses responsabilités dans le secrétariat national.

Trésorier adjoint de 1967 à 1973 auprès de Théodore Haddad, il apporta sa contribution au secteur laïque dont il fut le secrétaire adjoint de 1973 à 1977. Il fut surtout responsable de 1967 à 1989 de la commission Coopération-Outre-mer qui devint par la suite le secteur des enseignants Hors-de-France. À ce titre, il eut l’occasion de faire de nombreux voyages à l’étranger pour rendre visite aux sections du SNES et nouer des liens avec les organisations syndicales d’enseignants de ces pays, pas seulement dans les anciennes colonies françaises. Ainsi il séjourna au Chili durant l’été 1972, quelques semaines avant le coup d’État de Pinochet.

Après le départ de François Blanchard de la direction nationale en 1977, Albert Daum fut amené à s’occuper de plus en plus de questions touchant à la défense des libertés en France et dans le monde. Pour cela, il entretenait des relations suivies avec de très nombreuses organisations, dont la Ligue des droits de l’Homme, le MRAP, diverses organisations non gouvernementales...

Il accordait une grande importance aux « affaires personnelles ». Il illustra cette dimension du militantisme syndical en étant commissaire paritaire national des certifiés de 1972 à 1979. Très bon connaisseur des réglementations et des procédures, il contribua pour une grande part à la rédaction des différents mémentos du syndicat ; il s’occupait aussi de toutes les affaires contentieuses concernant les individus et les collectivités, de concert avec l’avocat du SNES, Roland Weil. À ce titre, il contribua à la création d’un secteur juridique au syndicat.

Il occupa également des responsabilités dans les organismes financiers des œuvres de la Fédération de l’Éducation nationale, notamment à la Caisse d’aide sociale de l’éducation nationale.

Après sa prise de retraite, Albert Daum continua d’apporter sa contribution à différents secteurs du SNES (international, droits et libertés, juridique) et au bureau des retraités.

Travailleur acharné, pragmatique, précis et concis, Daum défendit toujours avec conviction, fermeté et beaucoup de flegme, les grands principes auxquels le syndicalisme était attaché et s’attira un respect général, aussi bien dans les milieux syndicaux et associatifs qu’auprès des administrations des ministères de l’Éducation nationale, des Affaires étrangères, des DOM-TOM et de la Coopération.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article21541, notice DAUM Albert, Salomon par Alain Dalançon, Jacques Girault, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 9 juin 2022.

Par Alain Dalançon, Jacques Girault

Albert Daum (à gauche) et Jean Petite
Albert Daum (à gauche) et Jean Petite
congrès SNES 1970
congrès SNES 1995

SOURCES : Arch. comité national du PCF. — Arch. IRHSES (Congrès SNES, CA, secrétariat national, L’Université syndicaliste, L’Enseignement public, Revue Unité et Action — Témoignages oraux de militant.e.s du SNES.

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