RENEAU René

Par Annie Pennetier

Né le 23 juin 1913 à Tours (Indre-et-Loire), exécuté sommairement le 9 août 1944 à Saint-Symphorien (actuellement rattachée à Tours) ; employé à la compagnie du gaz ; militant communiste ; résistant Front national, réseau Marco Polo.

René Reneau vivait avec sa mère Célina Reneau née Charpentier, au 4 bis rue du Sénateur Belle à Tours. Son engagement politique commença aux Jeunesses socialistes, puis il rejoignit le Parti communiste et milita à la CGT. Sportif très connu dans le monde de la boxe, il fut l’un des pionniers de la Société sportive tourangelle du travail.
Mobilisé le 26 août 1939, son corps d’armée, le 32e régiment d’infanterie, fut repoussé de la Sarre en septembre 1939. Il reçut le 13 septembre, la Croix de guerre et une citation avec la mention « À participé courageusement au nettoyage d’un centre de résistance ennemi ». Il fut démobilisé le 12 avril 1940.
René Reneau rejoignit le Front national de lutte pour la libération et l’indépendance de la France en 1941. Les activités de résistance provoquèrent l’arrestation, début 1943, de plusieurs résistants de son groupe, René Reneau y échappa mais fut arrêté le 1er juillet 1943 par la Section de la police anti-communiste et la Sipo-SD. Emprisonné à Tours, rue Henri-Martin avec dix-neuf autres membres ou sympathisants du Parti communiste arrêtés à Tours ou dans le Lochois, il fut jugé le 11 septembre 1943 et faute de preuves, acquitté ; les autres condamnés à la prison ou à la déportation.
Il prit contact avec l’abbé Jérôme Besnard, curé à Cinais puis à La-Ville-aux-Dames, , membre du réseau Marco Polo relevant des services secrets de la France libre, groupe Baobab, qui agissait dans la région de Loches, à la fois comme passeur, agent de liaison, fabricant de fausses cartes d’identité, distributeur de cartes d’alimentation en tant que secrétaire de mairie, collecteur des fonds pour aider les familles des clandestins et des prisonniers. René Reneau, surveillé par la Sipo-SD qui avait appris sa possession d’un poste émetteur clandestin pour communiquer avec Londres, par voiture de détection goniométrique ou par dénonciation, celle-ci perquisitionna son domicile en son absence, sa mère âgée de cinquante ans fut arrêtée, torturée, mais ne parla pas. René Reneau tomba dans la souricière tendue à son domicile par la Gestapo le 23 juillet 1944. Conduit 17 rue George-Sand à Tours, siège de la Sipo ,il y fut torturé .
Incarcéré dans la prison rue Henri-Martin, René Reneau, ses camarades et d’autres prisonniers en furent extrait le 9 août et conduits au camp d’aviation de Parçay-Meslay. Après leur exécution par balles, les 26 corps furent sommairement enfouis dans des trous de bombes.
C’est fin août que leurs corps furent découverts puis inhumés au cimetière de Saint-Symphorien après des obsèques officielles. Le 32e RI lui rendit les honneurs le 3 décembre 1944 au cimetière Lassalle à Tours où il repose désormais.
La mention - Mort pour la France- a été apposée à son acte de décès, le 6 mai 1947. Il a été décoré de la Médaille de la Résistance le 14 septembre 1960 (J.O. 21 septembre 1960).

Dans le cimetière Saint-Symphorien à Tours (partie nord) un monument a été édifié "À la mémoire des 26 victimes de la barbarie allemande fusillées au camp d’aviation de Saint-Symphorien - le 9 août 1944. Son nom est également gravé sur le monument Aux martyrs de la résistance d’Indre-et-Loire, érigé à l’entrée de la base aérienne 705. Une salle de sport porte son nom à Créteil.

Sa mère, Célina Charpentier, arrêtée avec lui fut déportée le 10 août par le dernier convoi parti de La Ville-aux-Dames à proximité de Tours qui parvint à Belfort le 15 août. Elle en partit le 29 août avec les déportés et déportées d’Indre-et-Loire, dans l’un des derniers convois de France occupée. Elle mourut à Ravensbrück le 15 février 1945.
Les noms de René et Célina Reneau sont gravés sur le monument de Châtellerault, Quai des Martyrs de la Résistance - « Unis par la même volonté de résistance. Ils sont morts en martyrs pour briser les chaînes de l’esclavage. »
Les habitants de la cité du Sénateur Belle rendirent hommage à René et Célina Reneau devant leur ancien domicile le 7 septembre 2018.

Saint-Symphorien – Tours (Indre-et-Loire) 9 août 1944

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article215487, notice RENEAU René par Annie Pennetier, version mise en ligne le 14 mai 2019, dernière modification le 15 avril 2022.

Par Annie Pennetier

SOURCES : Documents fournis par Hélène Biéret : allocution de Jean Soury le 7 septembre 2018 . — AERI : réseau Marco Polo en Indre-et-Loire . — État civil, acte de décès de Tours . — MémorialGenweb. — SHD Vincennes, GR 16 P 505906 (nc). — AVCC Caen, AC 21 P 647028 (nc). — notes Michel Thébault.

Version imprimable