DAURIAC Yves, Raymond

Par Alain Dalançon, Gilles Morin, Claude Pennetier

Né le 25 août 1920 à Sourzac (Dordogne), mort le 28 avril 2015 à Anglet (Pyrénées-Atlantiques) ; professeur puis proviseur ; militant syndicaliste du SNES, de la FEN puis du SNPDES ; militant socialiste en Charente-Maritime et dans les Landes ; historien.

Après ses études secondaires au lycée Pierre Loti de Rochefort (Charente-Inférieure, Charente-Maritime)) où son père était gendarme, Yves Dauriac entra à l’École normale d’instituteurs de La Rochelle. Alors qu’il était encore élève-maître, il donna son adhésion aux Jeunesses socialistes et prit part aux manifestations locales du Front populaire, ainsi qu’aux activités d’accueil des réfugiés espagnols ; il publia également des articles dans La Défense républicaine de La Rochelle.

Nommé instituteur en 1941 à Jonzac, puis à Pons, il fut déplacé d’office à Marans en 1942. Il se maria en février 1942 à La Rochelle avec une institutrice. Le couple eut trois enfants. Afin d’échapper au service du travail obligatoire, il se réfugia à Paris où il fut arrêté en octobre 1943 et transféré en Allemagne.

Après la Libération, ayant obtenu une licence d’histoire et géographie, qui lui permettait d’entamer une carrière professorale et administrative dans l’enseignement secondaire, il devint professeur d’histoire-géographie au collège de Pons puis au lycée de Rochefort.

Yves Dauriac reprit ses activités militantes. Au Syndicat national de l’enseignement secondaire, il figura sur la liste Ecole émancipée aux élections à la commission administrative nationale en 1953, puis fut secrétaire de la section départementale de la Fédération de l’Éducation nationale de 1953 à 1959-1960. Il était aussi membre des clubs UNESCO, de la Gauche européenne et de la Ligue des droits de l’Homme, dont il fut élu vice-président pour la Charente-Maritime en 1954. Militant socialiste SFIO minoritaire, opposé à la politique de Robert Lacoste en Algérie, correspondant du Comité socialiste d’études et d’action pour la paix en Algérie, il intervint pour la minorité au congrès de la fédération socialiste SFIO de 1957. Il fut le responsable du Parti socialiste autonome à Rochefort en 1959, puis de la section de Rochefort du Parti socialiste unifié en 1959-1960.

En 1960, Yves Dauriac quitta le professorat pour devenir principal du collège de Gisors (Eure) ; il milita alors au Syndicat national des personnels de direction des lycées (FEN), dont il devint secrétaire de la section départementale et membre de la commission administrative nationale en 1966. Dans l’Eure, il fut question de la création d’une section du PSU à Gisors mais il quitta ce parti en 1972 pour rejoindre le Parti socialiste.

Devenu proviseur du lycée Victor Duruy à Mont-de-Marsan (Landes), il fut président de la section de Mont-de-Marsan et de l’interfédérale Landes-Pyrénées-Atlantiques de la Ligue des droits de l’Homme ; il était, depuis 1979, membre de son comité central, spécialement chargé du Sud-Ouest.

Après sa retraite, Yves Dauriac se retira à Anglet (Pyrénées-Atlantiques) où il participait à la vie politique locale. Il devint président de la section Ligue des droits de l’Homme de Biarritz, Bayonne et membre du comité central de la Ligue des droits de l’Homme (LDH), Côte-Basque, puis fut élu conseiller municipal d’Anglet en 1989 sur une liste d’Union de la gauche et joua un rôle actif dans l’opposition. Les 22 et 29 juin 1975, candidat à une élection cantonale partielle (Mont-de-Marsan sud), il obtint 24,8 % des suffrages exprimés, puis 2 193 voix (40 %) contre son concurrent de droite. Il fut candidat à la candidature interne au PS pour l’élection à l’Assemblée européenne en 1979.

Enseignant féru des méthodes audiovisuelles et de l’histoire locale, Yves Dauriac s’intéressait beaucoup à l’histoire de la presse locale et publia plusieurs articles sur le sujet. Il fut également l’auteur d’une cinquantaine de notices de militants de Charente-Maritime dans le Maitron.

Yves Dauriac était officier de l’ordre national du mérite, chevalier de la Légion d’honneur et officier des palmes académiques.

Un dernier hommage lui a été rendu au crématorium de Biarritz le 5 mai 2015.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article21558, notice DAURIAC Yves, Raymond par Alain Dalançon, Gilles Morin, Claude Pennetier, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 30 janvier 2021.

Par Alain Dalançon, Gilles Morin, Claude Pennetier

ŒUVRE : Un siècle vu d’en bas : chroniques du temps passé de 1914 à nos jours, Biarritz Atlantica, 2006, 126 p.

SOURCE : Arch. Nat., CAC, 19830172, art. 169. — Arch. A. Seurat. — Fichiers adhérents du PSU. — Le Poing et la Rose, mars 1979. — Dictionnaire biographique des Charentais, Le Croît vif, 2005, article de François Julien-Labruyère. — L’Université syndicaliste, bulletins de la section départementale de la FEN 17, du SNPDL, du SNPDES . — Notes de Jacques Girault et de Jean-Jacques Romero. — Notes de l’intéressé. — Le Monde, 3-4 mai 2015.

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